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L’épicier de mon quartier.

L’épicier.

 

Quand je pousse la porte, ce sont les odeurs qui m’accueillent.
Là, devant moi, des abricots aux joues rouges comme des petites filles.
Ici, des pêches qui semblent s’être faites belles tout exprès.
Plus loin, le fumet des salaisons suspendues à des ficelles.

Eh oui ! aujourd’hui, je vous invite à faire un tour chez l’épicier.
Alors prenez vite votre panier.
Allons-y.

L’épicier de mon village a fermé boutique depuis bien longtemps déjà.
Maintenant, les gens s’en vont, une fois par semaine, à la ville.
Ils reviennent les paniers chargés jusqu’au bord. Ils font les courses. Ils ne prennent plus le temps de regarder, de sentir avant de choisir.

Quand j’étais gosse, c’est avec joie et orgueil que je poussais la porte du magasin du père André.
Maman me disait : “va me chercher des pommes et rapporte-moi en de belles !”
Alors, fier de l’importance de ma mission, je courrais chez l’épicier.
Une porte qui s’ouvre, un carillon qui résonne : me voilà dans mes souvenirs.

Jouant à cache-cache derrière les grands verres remplis de bonbons, et de friandises, l'épicier, indifférent aux saisons, m’accueillait avec le sourire. Levé à quatre heures, il était allé aux halles pour être le premier. Il avait discuté âprement avec les grossistes, choisissant les légumes les plus frais, les fruits les plus parfumés, marchandant chaque prix, car c’était un peu nous tous qu’il avait l’impression de défendre.

Quand il revenait, je prenais le chemin de l’école et nous nous disputions entre gosses, pour lui donner un coup de main quand il déchargeait sa vieille camionnette. Car il y avait toujours un fruit un peu bosselé pour celui qui saisissait l’anse d’un panier un peu trop lourd.

Dans son magasin, André faisait régner un ordre de pharmacien. Chaque chose avait une place bien à elle et je me souviens d’une mystérieuse lampe dont il se servait pour contrôler, un à un, les oeufs avant de le poser dans un grand cornet.
Il y avait aussi deux gros pots en porcelaine blanche avec un petit robinet d’où s’écoulait la moutarde ou le condiment.
Près de porte, se dressait une grande machine étincelante. Le monstre servait une fois par semaine, pour torréfier le café. Ce jour-là, tout le voisinage se promenait les narines ouvertes, humant la bonne odeur du café et les ménagères s’empressaient de faire provisions de grains noirs qu’elles enfermaient dans des récipients aux couvercles hermétiques, comme pour mieux retenir les odeurs vagabondes.

André vendait de tout et il suffisait de faire un tour chez lui, pour avoir des idées de menus pour toute la semaine.
En automne, arrivait un grand baril de harengs salés et voilà tout le village parti pour une cure de poissons.
Au printemps, c’étaient les premières asperges, les premières laitues, les pommes de terre nouvelles.
Puis venait le temps des tomates, des myrtilles et ainsi, André régnait en maîtres sur nos estomacs.
Le diable d’homme avait acquis au cours des années, une telle maîtrise pour vendre ses marchandises, que, décidé d’acheter des prunes, vous reveniez avec des mirabelles dont il avait su si bien vanter la douceur.

Oui, André fait partie des souvenirs de mon enfance. Je l’ai vu, les yeux au ras du comptoir.
Je lui ai apporté mes petites économies en échanges de ses grand cornets surprise.
Un jour, il m’appela “jeune homme” et je découvris, ce jour-là, qu’André avait des cheveux blancs.

Un matin, les lourds rideaux de fer restèrent baissés. On parlait depuis bien longtemps déjà de ce grand magasin où les clients pouvaient se servir eux-mêmes.
Le monde était devenu trop étroit pour les petits épiciers.

Après la mort d’André, on vendit sa maison. le nouveau propriétaire fit faire de grandes transformations. Les vitrines furent remplacées par des fenêtres et la porte fut condamnée.
Derrière elle, au fond de ma mémoire se cachent les bruits, les couleurs et les odeurs de ma jeunesse.

André, étais-tu heureux ?
Le soir, tu faisais tes comptes comme tous les épiciers, mais as-tu jamais compté

tout l'amour que tu nous as donné ?

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Réflexions sur les photographies de portraits.

Quelques réflexions théoriques sur les portraits en photographie.

 

Du zénith au nadir, du Nord au Sud, du l’Est à l’Ouest, jusqu’aux quatre coins de l’Hexagone ( ?)…la photographie est omniprésente.
De l’infiniment grand, à l’infiniment petit, du Mont Palomar, aux entrailles du CERN à Genève… On ne voit qu’elle.
Je pense qu’aucun domaine n’échappe à la photographie : c’est pourquoi, il me semblerait plus judicieux de ne pas parler de photographie au singulier mais, vu son emprise, de parler de photographies au pluriel.

Il est vrai qu’il y a, au sens propre, comme au sens figuré, un monde entre ceux qui photographient les galaxies et autres corps célestes et ceux qui traquent les traces par lesquelles les particules élémentaires manifestent leur existence.
Mais même, si vous n’êtes qu’un » photographicus vulgaris », vous admettrez que celui qui photographie les paysages n’a que peu de points communs avec celui qui se penche sur les macrophotographies de fleurs et d’insectes.
Peu de points communs certes, mais, à bien considérer les choses, ils sont malgré tout sur la même voie, ils poursuivent le même but : regarder pour voir, voir pour partager : pour faire voir à l’Autre.
Et là, pardonnez moi, on ne rigole plus !
Le photographe ne regarde pas tout simplement pour voir.
Je pense bien sûr, voir pour lui. Non ! Il regarde, il capte, il découpe pour faire voir à l’Autre ; celui qui ne peut être sur place, celui qui n’a pas le temps, celui qui n’a pas la chance de…

Il me paraît à la fois fastidieux et même inutile de recenser de manière exhaustive les différents genres photographiques.
Mon propos n’est pas de lister, mais plutôt d’évoquer quelques souvenirs, quelques réflexions inspirés par mon expérience et de voir si, par hasard, (qui n’est pas forcément hasardeux) nous pouvons en déduire quelques réflexions plus générales.
Je vous propose de parler portraits.
Nul doute que l’homme est finalement infirme.
Quels que soient les efforts qu’il développe, il ne se verra jamais de « l’extérieur ».
Ceci entrainent quelques conséquences comme la difficulté de se reconnaître dans un film.
Reconnaître aussi sa voix, car nous sommes condamnés à nous entendre de « l’intérieur ».
La pratique m’a appris que de faire du portrait n’est pas facile ou alors, mais il faut que vous acceptiez un raccourci que je qualifierais de pédagogique,  disons qu’il y a deux sortes de personnes faciles à photographier ; les enfants en bas âge et à l’opposé, les personnes âgées.
Pourquoi ? That’s the question !
Et bien, permettez-moi de vous proposer une solution.
Elle est finalement très simple et je préfère de loin les solutions simples aux solutions tarabiscotées.
Les enfants en bas âge et les personnes âgées n’ont plus le souci de paraître.
Je m’explique :
Les enfants, me semble-t-il, n’ont pas encore pris conscience du besoin de paraître. Ils sont encore « nature » !
Ils possèdent cette candeur que confère la spontanéité, le non calculé.
Quant aux personnes âgées, l’expérience de toute une vie, leur a parfois appris à faire le tri encore l’être et le paraître. Elles n’ont « plus rien à perdre » et peuvent donc redevenir elle-même.
J’aime me promener dans les visages des enfants. J’aime recueillir les lueurs d’intelligence et de malice, j’aime cette page presque blanche qui s’ouvre à la vie.
Mais, ce n’est malheureusement pas toujours le cas, car il existe aussi dans certains visages les traces que laissent l’hérédité, les atavismes voire la prédestination.
La photographie des portraits de ces enfants-là, vous laisse un goût amer, une impression d’injustice, de non espoir parfois.
J’aime aussi les grandes promenades dans les visages des anciens : Visages burinés, visages sculptés.
Promenades sur les sentiers de la vie.
Ce sont les rides qui vous tendent la main et qui chemin faisant, vous racontent des histoires : histoires bouleversantes parfois.
Rides creusées par des événements pénibles, mais aussi rides souvenirs de sourires.

« Toi qui regardes dans le miroir
Ton visage éclatant,
Jamais il ne faut que tu regrettes
Les rides que laisse le temps,
Car seul un visage ridé,
Prouve que l’on a su aimer

» Photographier des portraits : c’est aller à la rechercher du temps passé tout en gardant le regard tourné vers l’avenir.
Prendre un portrait, c’est arrêter le temps, c’est découper une tranche d’éternité.
Tels que nous sommes hic et nunc. Ici et maintenant, coincés en passé qui nous a forgés et l’avenir qui s’ouvre sur une inconnue.
On ne joue pas impunément avec le temps.
Il faut être conscient de la portée de notre geste, de son importance, de sa solennité aussi.
Osez arrêter le temps !
Qui sommes nous pour avec le courage de tenter ce geste sacrilège ?

De telles considérations ne peuvent déboucher que sur l’humilité.
Quand j’abordais les portraits dans mes cours de photographie, j’avais bien soin de souligner la « responsabilité » du photographe devant ce qui pouvait passer pour un acte banal.

« Voilà, vous venez de faire le portrait d’un homme.
Il sort de votre atelier, traverse la rue et se fait écraser par un camion.
Vous êtes la dernière personne à l’avoir vu, le dernier à l’avoir immortalisé (au sens propre).
Dans le portrait que vous venez de faire, j’aimerais retrouver non seulement les traits de son visage et savoir comment il était, mais j’aimerais également savoir qui il était.
N’oubliez donc pas de photographier « l’âme des gens »
Et c’est peut-être là, ce qui pose les plus grandes difficultés.

Tiens un exemple.
On m’a souvent demandé de faire des portraits d’hommes ou de femmes qui poursuivaient des ambitions politiques.
Ces gens-là ont le souci de paraître sous le meilleur jour, afin de faire le plein de voix.
Il y a ceux qui veulent paraître plus jeunes ; d’autres désirent paraître plus sérieux, plus sécurisants.
D’autres enfin veulent mettre l’accent sur leur ouverture à l’Autre.

Une boutade :
dites à une femme que vous allez la photographier, et son premier geste est de se précipiter sur un miroir !

Cette réaction prouve bien toute l’importance qu’elle attache au paraître.
Dans mes séances de ce type de portraits,(et n’oublions pas que nous étions à l’époque de la photographie argentique) j’utilisais 2 boîtiers.
L’un était équipé d’un film, l’autre était vide.
Alors je mitraillais avec mon appareil sans film et personne ne s’étonnait qu’un film de 36 poses me permette allègrement de faire une centaine de prises de vues.

Au fur et à mesure que je tournoyais autour de lui, mon modèle, d’abord crispé, commençait à se détendre.
Il redevenait lui-même.
C’est à ce moment-là, que je saisissais le boitier équipé d’un film pour faire en quelques photos les clichés définitifs.

Quelle est la part du photographe dans les portraits ?

A première vue la question paraît saugrenue.
Pourtant à regarder de plus près la question n’est pas dénuée d’intérêt.

Proposition de solution mode ZEN

1)  Si ta photographie ressemble au modèle et seulement au modèle,
mets ta photographie à la poubelle.
Elle pourrait être l’œuvre de n’importe qui.

 

2) Si ta photographie ressemble au photographe et seulement au photographe,
mets la à la poubelle.
Tu seras devenu prisonnier de toi-même, prisonnier de ton style et le modèle n’a plus d’importance.

3) Si ta photographie ressemble au modèle et au photographe,
porte la vite chez l’encadreur car tu auras réussi à capter un instant fugace, un instant volé à l’éternité.

En effet, le photographe s’investit autant dans la photographie que le modèle.
Les grands peintres signaient leurs tableaux. On se faisait peindre pour la postérité en prenant la pose devant un Vélasquez, un Renoir etc.….parce que ces gens-là avaient une façon de peindre, une vision personnelle qui leur donnait « leur style ».
Pourquoi en serait-il autrement pour les photographes ?

J’ai rarement taquiné les pinceaux.
Tout d’abord par manque de don, et puis aussi parce que je n’ai eu la chance ou l’opportunité de rencontre un initiateur.
Je suis devenu photographe autant par hasard que par conviction.
Pourtant j’aimerais revenir sur quelques considérations concernant les relations entre peinture et photographie.
J’ai eu la chance de me promener à Venise dans la Ca doro.
On y voit une riche collection de tableaux qui vous fait voyager dans l’histoire de la peinture.
Ce sont tout d’abord des tableaux, qui remontent au moyen âge.
Ils se caractérisent par ce que j’appelle de la peinture à plat, une peinture avec un éclairage uniforme, comme si la lumière venait de partout.
Une peinture sans ombre, sans relief aussi.
Ce genre de peinture a duré longtemps. Elle a souvent des origines sudistes, ces pays où il brille un grand soleil.

Puis un jour, les peintres se mirent à voyager et, chose importante, les peintres du Sud rencontrèrent les peintres du Nord.
Ceux de l’école flamande.

Dans les pays nordiques, la lumière est distribuée de façon plus parcimonieuse et en vertu du principe qui veut que tout ce qui est rare est plus précieux, je vois bien dans ma tête, les peintres du Nord qui ramassent précieusement tous les petits bouts de lumière pour aller éclairer leurs tableaux Et la lumière allume les tableaux.
Elle les anime –leur donne une âme – et les tableaux se mettent à vivre.
Cette rencontre entre les peintres du Sud et du Nord correspond à mon avis à la rencontre capitale des peintres et de la lumière.
Du clair obscur, de Rembrandt à Delacroix, la lumière a enfin pris toute la place qui lui revient

Juste quelques réflexions pour vous les photographes

Vous qui …..photo-graphien
« Peignez avec de la lumière. »

 

portrait

 

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Emile : cordonnier

Émile : cordonnier

 

“A force d’être seul, on apprend à écouter, on ne parle plus, ou alors seulement avec soi-même, comme pour se donner l’illusion d’une présence.
On apprend aussi à voir, à comprendre les gens et à leur pardonner.”

Ainsi parlait le vieil Émile : mon ami cordonnier.

Émile avait l’âge de ses cheveux blancs, un âge où l’on ne vieillit plus, ou alors plus qu’une seule fois, définitivement.
Émile habitait une petite maison. Par la fenêtre ouverte s’échappait une chanson.
C’était son marteau, régulier comme un battement de coeur qui saluait le retour des saisons.

J’avais fait la connaissance d’Émile quand j’étais gosse.
Un jour, sur le chemin de l’école, quelqu’un m’avait interpellé :

“ Eh, petit, tu ne voudrais pas me rapporter mon pain ?”

Depuis ce jour-là, quand le ciel était gris, j’allais retrouver mon ami.

Dans son échoppe ce sont les odeurs qui vous accueillaient : celles du cuir et les autres, plus fortes, du cirage et de la térébenthine.
Puis c’étaient les bruits, toujours les mêmes  : le marteau qui retombait régulièrement et le cliquetis de la grosse machine à coudre.

Marquées à la craie blanche, les chaussures attendaient sur les rayons.
De temps en temps, Émile disait :
“Passe moi les brunes ou les noires.”.
Il avait dans ses gestes, comme du respect ou alors comme de la tristesse.

“Vois-tu, petit, – me disait-il – c’est bien triste, ces chaussures-là. On prétend que c’est du cuir, mais moi, on ne me trompe pas.”

Alors,  après un grand soupir, Émile les réparait quand même.

Emile ne me parlait jamais de sa femme et de ses enfants ; si bien que je ne savais même pas s’il avait une famille.

Émile était économe et recueillait les clous et les petits morceaux de ficelle.
Économe en paroles aussi, et, quand après un arrêt, son marteau recommençait à chanter, il me disait :
“Une mésange ou un merle !”
car il avait les oreilles aux aguets.

Un jour, Émile me raconta son histoire. Il me parla longuement de la guerre : la première, la seule, la vraie : celle qui avait tellement tué et qui avait emporté sa jambe.

Tu vois, petit, c’est bien triste pour un cordonnier de n’avoir qu’un seul soulier.
Alors, parfois, je rêve. J’accompagne les gens dans leurs promenades.
Les souliers parlent et, quand on sait les écouter, ils racontent la vie de celui qui les porte.

Il y a ceux qui usent la pointe parce qu’ils sont pressés, ceux qui raclent la semelle parce qu’ils sont toujours fatigués, ceux qui aplatissent les talons comme s’ils avaient peur d’avancer.”

Ainsi parlait Émile, le cordonnier.

Ce n’est que bien plus tard, que je compris qu’il suffit d’aimer son métier pour devenir un peu philosophe.

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Trop : c’est trop !

Trop, c’est trop !
Je veux bien admettre que chacun possède ses petites manies, ses marottes, ses dadas, mais je demande, qu’en retour, on respecte les miens.

Me voici donc en colère. Mais contre qui ?
Eh bien, je suis en colère contre ce petit monsieur en habit noir.
Il est hautain, me regarde d’un air suffisant.
Je veux parler du merle de mon jardin.
“Merle, merle, joyeux merle ..” dit la poésie.
C’est vrai qu’un merle trouve sa place dans un poème, mais dans mon jardin, un merle, cela fait désordre.

Figurez-vous que mon merle à moi doit être retraité des travaux publics.
De toute façon anti jardinier pour sûr. Je venais de planter des oignons de tulipes quand, à peine le dos tourné, voilà mon merle qui se met en tête de les déterrer.
Tiens, le merle cherche des vers. Normal, pour un oiseau.
Peut-être a-t-il faim ?
Je pardonne donc et replante mes tulipes.
Vous n’allez pas me croire, mais le lendemain matin, le merle avait, sans la moindre gêne, remis à l’air tous mes bulbes.
Là, il n’est plus question de faim. Cela doit être une manie, une obsession !
Le manège dure depuis des mois déjà. Je plante. Il déterre. C’est à qui se lassera le premier.

L’autre jour, je bricolais dans ma cave. J’avais laissé ma porte de la cuisine grande ouverte.
Il faisait chaud. Quand je remontai, j’ai failli déraper.
Mon merle avait laissé un souvenir de sa visite sous la forme d’une flaque dans laquelle il vaut mieux ne pas marcher !
S’en était trop ! Je suis allé en ville acheter des plombs pour mon fusil.

Je me mis à l’affut, ayant opté pour la solution radicale.
Il arriva, comme de coutume, l’air peu surpris de me trouver là.
Il me dévisagea de son œil noir brillant. J’y crus voir plus de malice que de méchanceté.
Je n’ai point appuyé sur la gâchette.
J’ai rangé mon fusil à l’abri des regards.

J’étais fier de moi. Allez savoir pourquoi ?
 Que voulez-vous, mon merle continuera à ravager mon jardin.

Et moi, comme je suis un peu trop gentil, j’irais peut être jusqu’à acheter des graines, pour mon merle, l’hiver prochain.

 

merle

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BICARBONATE ET CUISSON DES LEGUMES SECS .

Cuisson des légumes secs.

Le bicarbonate est très souvent utilisé pour la cuisson des légumes secs.
Il raccourcit notablement les temps de cuisson, d'où rapidité et économie d'énergie. 

Exemple N° 1 :  Potage Saint Germain.


Il est réalisé à partir de pois cassés.
On cherche à obtenir un potage onctueux d’un beau vert.
C’est pourquoi la base de ce potage est constituée de vert de poireau sué dans du beurre.
On évitera de mettre une carotte car sa présence va modifier la couleur du potage.
Pourtant, la carotte joue le rôle d’un exhausteur de goût.
La combine consiste à laisser la carotte entière, afin de pouvoir la retirer avant mixage.
L’adjonction de bicarbonate va raccourcir le temps de cuisson tout en renforçant la couleur verte.
On a tout à gagner.
Une demie cuiller à café de bicarbonate suffit pour un potage pour 4 personnes.

Voir recette ICI

Exemple N° 2  Cuisson des haricots secs.

Les haricots secs, qu’ils soient blancs, verts ou rouges, sont également longs à cuire.
D’un autre côté, la cuisson des haricots secs peut même poser de gros problèmes si on sale au maovais moment.
En effet, le sel réagit sur la peau des haricots en les rendant de plus en plus difficiles à cuire.

Comment faire ?

Tremper les haricots pendant une nuit.
Démarrer la cuisson à l’eau froide.
Aromatiser avec thym, laurier, poivre en grains,
Ne pas saler.

Bien écumer les haricots.
La cuisson provoque la formation d’une abondante mousse blanche qu’il faut éliminer.
Quand les haricots sont devenus tendres, couper le feu et saler à ce moment-là.

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Le bicarbonate de soude NaHCO3 : propriétés et utilisations 1.

Le bicarbonate de soude : NaHCO3.

 

Le bicarbonate de soude est connu depuis très longtemps.
Aussi loin que remontent mes souvenirs, le bicarbonate de soude est un produit que l’on trouve et surtout que l’on utilise depuis toujours.

Quand grand-père éprouvait quelques difficultés de digestion, il se soignait en prenant une cuiller à café de bicarbonate dans un grand verre d’eau.

Grand-mère quant à elle, saupoudrait sa brosse à dent de bicarbonate pour retrouver la blancheur des dents de sa jeunesse.

 

Ce ne sont là, que deux exemples de l’usage quotidien d’un produit qui a été détrôné et que l’on commence à redécouvrir.

 

Nous allons essayer de faire le tour de la question et de voir les différentes utilisations de ce produit.

 

Bicarbonate et cuisine.

Le bicarbonate permet de garder la couleur des légumes.

Les légumes sont constitués de tissus végétaux. Ils comprennent plus au moins de composés acides.
Lors de la cuisson, ces acides ainsi que l’action de la chaleur provoquent des dégradations.
Les légumes deviennent plus tendres, plus digestes aussi.
La cuisson provoque malheureusement un changement de couleur. Prenez l’exemple des haricots.
Après une cuisson sans précaution, leur couleur verte est remplacée par des teintes plus ternes pouvant tirer sur le brun.

Il faut donc permettre aux acides de disparaître le plus rapidement possible. 
On obtient ce résultat on de mettant pas de couvercle. Les acides peuvent donc s’échapper rapidement.

D’un autre côté, on peut essayer de neutraliser ces acides grâce au bicarbonate de soude qui est un élément basique.

 

Une cuisson à l’eau bien menée :

Cuire des légumes dans de l’eau, c’est faire une cuisson dite à l’anglaise.
Cette cuisson comprend les étapes suivantes ;

– on prépare les légumes (lavage, épluchage etc…).
– faire bouillir une grande quantité d’eau fortement salée.
– quand l’eau bout, ajouter une cuiller de bicarbonate (attention).
– ne pas mettre de couvercle.
– préparer une grande quantité d’eau aussi froide que possible (on ajoute même des glaçons)
– quand les légumes sont cuits, les mettre dans une passoire et les plonger directement dans l’eau glacée.

Que se passe –t-il ?  Le pourquoi…

 

– On prend une grande quantité d’eau afin que la quantité de légumes ne fasse pas chuter la température trop fortement.

– Quand on ajoute le bicarbonate, l’eau bouillante va brusquement faire des bulles. Le niveau monte. Risques de brûlures.

– On cuit sans couvercle afin que les acides puissent s’échapper.

– On plonge dans de l’eau glace afin de faire un choc thermique qui stabilise la couleur et sert à stopper net la cuisson.

 

Cuits de cette façon, vos légumes garderont une belle couleur vive.

 

 

 

 

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Salut facteur

Salut facteur !

A le voir, dans son uniforme gris, avec son vélo à sacoches, fourni par l’administration, on ne se douterait pas de l’importance du personnage.
L’autre soir, il est venu me proposer un calendrier des postes.
Alors, autour d’un verre, nous avons discuté.

Il faut vous dire qu’en vrai Flamand, notre facteur tutoie tout son petit monde.
Encouragé, je l’ai fait parler de son métier.

“Tu vois, me disait-il, ce n’est pas toujours drôle d’aller, de porte en porte, les jours de pluie ou quand il fait froid.
Mais j’aime mon métier parce que j’aime les gens. Je sais bien qu’ils guettent mon passage, même ceux qui n’attendent plus de lettre.
Alors, je donne un petit coup de sonnette rien que pour dire bonjour.
Au début du mois, j’apporte les retraites. On me fait entrer dans les maisons et j’ai parfois le cœur lourd car il y a bien des misères que l’on ignore. Alors, j’essaie de donner un peu de courage, par un sourire, par un mot gentil.
Et tu vois, quand je rentre chez moi, les pieds fatigués, je suis quand même un peu heureux.”

Dimanche dernier, je suis allé rendre visite à un ami qui a construit une belle maison dans la banlieue.
A l’entrée du lotissement, les PTT ont installé toute une série de boîtes aux lettres.
Je me suis arrêté devant ces boîtes trop identiques et je me suis dit que nous autres,
nous avons bien de la chance d’avoir un facteur dans notre quartier.

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Les Lindarets : village aux chèvres

Il y a bien longtemps que je fréquente les Alpes.
Quand j’étais plus jeune, je trouvais mon plaisir à escalader les sommets.
Mais, avec l’âge, on devient un peu plus prudent. Qui sait, plus sage aussi ?
Maintenant, je me contente de faire ce que je peux.
Je retourne aux endroits qui m’ont laissé de bons souvenirs.

 

Parmi ces endroits, il y en a un particulier, le village des chèvres : les Lindarets.

Il y a une bonne quarantaine d’années, je m’y suis arrêté par le plus pur des hasards et surtout parce qu’un troupeau de chèvres barrait la route.
Ces chèvres étaient d’une familiarité déconcertante. Le coffre de la voiture à peine ouvert, et voilà une chèvre qui pique un rouleau de papier qu’elle prend plaisir à dérouler dans une course poursuite.

Les années ont passé.
J’ai retrouvé les Lindarets au hasard d’une promenade.
L’ancien chevrier, homme à grande barbe blanche, n’est plus de ce monde, mais le hameau a gardé ses chèvres qui assurent le spectacle et attirent les touristes.

 

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Par amour

Grand-père était ce que l’on a coutume d’appeler : ouvrier-paysan. C’est à dire que son corps s’en allait travailler à la ville, mais que son cœur restait, tout là-bas, dans son village.

C’était au début de ce siècle . Dans les oreilles résonnaient encore les bruits de la guerre de 70.. C’était pendant ce silence, en forme de soupir, dans la symphonie pour canons et mitrailleuses, dont le deuxième mouvement allait reprendre sur un immense crescendo.

Quand on m’a conté cette histoire, j’ai eu peine à la croire et je suis allé sur les lieux.
Oui, chaque matin, grand-père partait avant l’aube, pour faire à pieds, les quinze kilomètres jusqu’à l’usine.

Avec lui, il emportait la gamelle avec son repas : un repas qui avait poussé dans son jardin et il n’était pas peu fier du goût de ses carottes et de la longueur de ses haricots.

Son parfum à lui, c’était l’odeur des marguerites et des violettes avec une petite touche de poulailler.

Le soir, il revenait et le vent avait bien du mal à laver le grand corps. Grand-père laissait, derrière lui, l’odeur des machines et le bruit des courroies.

Comme le cheval qui s’emballe en sentant son écurie, grand-père allongeait ses pas quand il voyait pointer à l’horizon, le clocher de son village.

Alors, pendant qu’il parcourait les dernières centaines de mètres, il se sentait renaître et, la fatigue oubliée, il saisissait la faux pour aller couper l’herbe pour les lapins.

Un jour, il fallait bien se raisonner, dire adieu à la campagne et aller habiter la ville.
Mais vois-tu, on ne peut replanter les vieux arbres, et grand-père avait laissé son coeur, là-bas, entre les pommiers et son petit champ de blé.

S’il n’avait écouté que son coeur, tu penses bien …
Mais il y avait grand-mère, une maîtresse femme et alors, tu le sais bien, quand les femmes se mettent quelque chose en tête …

Ils se mirent donc au travail et payèrent, en larmes de sueur et de sang, leur maison.
Voilà : ils furent les premiers à rembourser, les premiers de tout le quartier.

 

Quand la maison fut installée, quand les volets reçurent leurs couches de peinture, grand-père, comme ces ouvriers étrangers qui font venir leur famille, grand-père, rapatria la campagne à la ville.
Il fabriqua un clapier pour ses lapins et un petit poulailler qui lui donnaient l’illusion et qui lui permettaient de rêver.

Il avait atteint l’âge où l’on ne vieillit plus, ou alors qu’une seule fois, définitivement : cet âge où les habitudes ont pris la place de l’espoir.
Il y avait bien longtemps que les petits vieux s’étaient dit tout ce qu’ils avaient à se dire et, s’ils continuaient à dialoguer, c’était chacun avec soi-même.

Un samedi, grand-mère dit :

“ Eugène ! tu vas me tuer la poule blanche pour demain.”

Il n’y avait rien à redire, rien à discuter : c’était comme à l’armée : l’adjudant avait parlé.

Alors, grand-père , le coeur lourd, s’en alla dans le poulailler.
Il prit la poule blanche dans ses mains tremblantes et doucement, comme on parle à un malade que l’on sait condamné, grand-père lui apprit la mauvaise nouvelle.

“Vois-tu ma petite, je te l’avais bien dit – fais-moi au moins un oeuf par semaine. Tu sais, la “vieille”, elle voit tout. J’ai beau cacher la bouteille et la chique de tabac, elle a les yeux partout. Alors, tu comprends, elle t’as à l’oeil. Tu es bien trop coquette avec ton beau plumage blanc.”

Il emporta la poule dans la cave. C’est là que se trouvent le gros billot et la hache.
Je ne sais pourquoi, mais c’est toujours dans les caves que se passent les tortures.

 

Le reste se passa très vite.
Il prit la hache, posa le cou de la poule sur le billot et ferma les yeux.
Et, quand la hache retomba lourdement, grand-père ressentit une vive douleur.

 

J’ai toujours eu de l’admiration mêlée de crainte pour le vieillard de mon enfance. Et, quand il partait pour le défilé des anciens combattants, la poitrine ornée de ses médailles, j’imaginais, comme le font tous les enfants, des faits d’armes dont grand-père avait été le héros.

 

C’est seulement bien plus tard, quand je fus admis dans le monde des adultes, qu’un soir, mon père m’apprit que grand-père avait perdu un doigt par amour d’une poule.
Car on ne raconte pas ces histoires-là , aux petits enfants.

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Gouttes ou larmes ?

Chaque nuit, pendant que vous dormez, il se passe de bien étranges choses.
On n'entend rien, on ne voit rien.
Et pourtant, le lendemain matin,
On découvre les gouttes de rosées
Que les étoiles ont oubliées
Dans nos champs et dans nos prés.

 

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