Réussir une bonne soupe de légumes.

Pour commencer : une anecdote.

 

L’autre jour, je rendais visite à une jeune famille.
Le couple venait de se marier. Tout jeunes, tout beaux.
Trop jeunes pour avoir eu le temps de former un couple véritable.

Un proverbe dit :


Pour connaître quelqu’un, il faut avoir mangé une tonne de sel avec lui.

Quand je pense aux cris de mon épouse cardiologue : (trop de sel !),
je me dis qu’avec les 20 g recommandés journellement, nous en avons pour :

1000000 : 20 = 50 000
50 000 : 365   = 137 ans (je vous fais grâce des années bissextiles.)

Alors les pauvres petits jeunes avec leurs quelques mois de mariage….

 

Toujours est-il que ce n’est pas de sel que j’ai envie de vous parler.
Le sel ce n’est qu’un prétexte, car le véritable sujet ce sont les habitudes, culinaires en particulier.

 

Jeune mariés, mes amis avaient encore le « gosier » plein d’habitudes d’avant mariage.
Pas seulement le gosier, mais aussi les coups de main, finalement tout ce qui avait constitué leur vie.

 

Je regardais donc la jeune ménagère.
Elle préparait une soupe aux légumes.
Se sentant observée, elle s’appliquait, lavait proprement les légumes, les épluchait avec soin…
Puis, elle mit à bouillir une grande casserole d’eau et, quand l’eau fut en ébullition ; elle y "balança » – excusez le terme, mais c’est comme cela que je le ressentis -, elle y balança donc ses légumes.

Ayant certainement quelques vagues souvenirs, elle m’expliqua quand mettant les légumes dans de l’eau bouillante « ils se refermaient » et gardaient ainsi toutes leurs qualités.

J’aurais pu lui démontrer le contraire et affirmant qu’en mettant les légumes dans  l’eau froide, les goûts et saveurs auraient eu le temps de former un bon potage.

 

Mais le MALIN DE SERVICE aurait pu me clouer le bec avec un argument bien simple.
A la fin on mixe non ?
Donc on mange l’eau et les légumes.
C’est quoi toutes ces tracasseries ?
Pour une jeune femme qui prépare une soupe.

Tu devrais être content : non ?
Elle aurait pu acheter un sachet ou une bouteille !

 

En plein dans le mil !

Et pourtant, c’est raté mon ami malin.
 

 

EXPLICATIONS :

 

Il est tout à fait vrai qu’à la fin, nous mangeons de l’eau avec des légumes.
Pourtant, le potage n’aura pas le même goût selon la manière dont il aura été préparé.

Cela tient à la composition des légumes.
Il y a les légumes :


– plus ou moins acides.
– plus ou moins âcres.
– plus ou moins forts.
– plus ou moins riches en amidon.

 

Parlons de la préparation d'un potage avec les parures de légumes.

Il vous reste :
 

– du poireau
– des oignons
– du céleri
– des carottes
– des pommes de terre

Tous ces légumes sont de « parures ». Attention, je ne dis pas pelures.
Le mot « parures » désigne les morceaux tordus, les parties non utilisées, celles que l’on enlève pour des raisons esthétiques etc…
 


La plupart de ces légumes (de couleur verte ou colorés) contiennent des acides végétaux. Pour obtenir un bon potage (comme autrefois), il faudrait trouver un « truc » pour chasser ces acides.

Il est très simple :
Il suffit de les faire suer dans de la matière grasse.
Suer : ce n’est pas bronzer.
On chauffe donc doucement et l’on promène les légumes dans du beurre pour éviter qu’ils n’attachent.
La chaleur va faire sortir l’eau en entraînant les acides.
Elle va également ramollir les fibres.

 

Surtout, n’allez pas promener des pommes de terre dans de la matière grasse car elles en profiteraient pour brunir et donner à votre potage un goût de pomme de terre caramélisée.

Donc, on ne fait suer que ce qui est coloré.
Il faut y aller doucement.
Petit signe : les légumes seront tellement contents qu’ils vont s’attendrir.

A ce moment, ajoutez de l’eau froide et les légumes contenant des féculents.

Laissez cuire.
Mixer
Passer au chinois  (voir le truc  ICI)
Et n’oubliez pas de rectifier l’assaisonnement.

Crème ou pas, c’est à vous de voir…

 

Oui, c’est un peu plus long, je vous l'accorde.
Mais quel résultat !

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