Le radis de Pâques : Ostergruss.
Introduction philosophiquement historique.
« Ils sont heureux, parce qu’ils rêvent de ce qu’ils ont ! »
La phrase n’est pas de moi. Dommage. C’est Nicolas Flamel, le faiseur d’or qui parle. Qui sait, les alchimistes n’étaient peut-être que des sages ? On pense généralement qu’ils cherchaient à fabriquer de l’or par transmutation. En réalité, leur recherche avait un autre but : Ils cherchaient le bonheur, pas n’importe quel bonheur : le bonheur éternel.
Le bonheur est dans le pré,
Cours y vite, cours y vite,
Le bonheur est dans le pré,
Cours y vite
Il va filer.
Il est des plaisirs simples, réguliers, renouvelés chaque semaine.
Je parle de mon rendez-vous hebdomadaire avec le marché.
Cela fait partie de mes souvenirs d’enfance. Le samedi, chaque samedi, ma mère m’emmenait faire le tour du marché.
Chez nous, c’est quelque chose le marché !
Il paraît que c’est le marché le plus important d’Europe. Je n’en demande pas tant. Aller au marché : c’est entrer dans un monde particulier, un monde où les fruits deviennent couleurs, un monde dans lequel les légumes deviennent parfums. Au marché, les pastèques s’épanouissent en fleurs gorgées de soleil.
Allez au marché, c’est prendre un coup de soleil.
Un coup de soleil dans le cœur, s’entend-il.
Une semaine qui ne se termine pas sur un tour au marché, est une semaine perdue. C’est comme une tartine sur laquelle on aurait oublié de mettre de la confiture.
Le marché victime de son succès.
Ce ne sont ni les marchands, ni les stands qui manquent.
Ce sont les parkings qui font défaut.
Maintenant, on vient au marché en voiture. Qui accepterait de se déplacer à pieds ? Alors, il n’y a pas beaucoup de solutions : il faut soit arriver vers les 6 heures, soit 12 heures plus tard, au moment où l’on commence déjà à ranger.
La matin est réservé à ceux qui cherchent la qualité. La fin d’après-midi attire ceux qui cherchent les meilleurs prix.
Vous avez le cageot de salade au prix d’une seule laitue.
Au marché, tout vous rappelle la saison. Au marché, les odeurs viennent vous chercher par le bout du nez. Qui songerait à y échapper ?
Le radis de Pâques dit « Ostergruss. »
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