Ils avaient appris les gestes, les attouchements, les frôlements, les paroles aussi.
Oui : les paroles et les mots et avec les mots, les silences.
C’est important un silence.
Un silence raconte parfois plus de choses que des mots.
Les silences oui, ou alors comme disent les musiciens : les soupirs.
C’est ça : les soupirs, les arrêts ou alors carrément des poses.
C’est le grand Jean-Sébastien qui a eu le courage de mettre un point d’orgue sur un silence.
Et après les silences, les reprises.
Ad libitum ! Encore le langage des musiciens, car les mots se font musique à qui sait écouter entre les lignes.
Lignes de la portée évidemment.
La portée oui.
La portée des paroles, la portée des mots bien sûr.
Des paroles qui dépassent parfois nos pensées.
Des mots pour dire, des mots pour cacher.
Mais aussi des mots qui dévoilent.
On devrait toujours choisir avec beaucoup de soin les mots que l’on écrits : ceux que l’on dit aussi, car expulsés, ils s’envolent.
Et il reste toujours quelque chose des mots, même s’ils ne semblent pas laisser de traces.
Traces des mots.
Traces indélébiles que seul le cœur sait vraiment déchiffrer.
Il y a les mots que l’on dit.
Il y a les mots que l’on crie.
Il y a les mots qui vous échappent et qui vont se réfugier sur les branches des arbres.
Ah ! si les arbres savaient parler !
Il y a les mots que l’on ne doit même pas prononcer et qui sont là, comme si depuis toujours, ils avaient existé
On ne se méfie jamais assez des mots.
Les mots peuvent tuer.
Les mots sont puissants, car seuls des mots savent faire naître le soleil au cœur de l’hiver et de ses tourments.
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