Le plus beau compliment.
La France est divisée en deux camps :
ceux qui lisent,
ceux qui ne lisent pas.
L’énoncé de cette évidence n’implique aucun jugement de valeur de ma part. Ce n’est qu’une simple constatation.
Il y a certainement ceux qui ont eu la chance d’être tombés sur des professeurs qui ont su leur donner l’envie de lire et les autres…
Il y a aussi ceux qui exercent une profession tellement prenante, accaparente, qu’ils n’ont plus ni le temps, ni même l’envie de lire.
"La faute à pas de chance" comme on dit dans le ch’Nord.
Carotte avec 1 ou 2 « t ». ça change quoi ?
Du moment que nous les mangeons ?
Et puis, il y avait la torture de l’exercice de rédaction.
Racontez une « surprise ».
J’en étais à suer sang et eau.
Non ! Moi, mon truc, ce sont les mathématiques, l’arithmétique, le calcul quoi !
1 + 1 cela fait deux.
En voilà du solide, du sûr.
J’ai donc choisi de tourner mes efforts vers les matières scientifiques, la physique, la chimie, la géométrie…
Il existe certes des choses rassurantes parce que mesurables, quantifiables, mais à côté de cela, il y a tellement de domaines qui échappent à la pure raison.
Et lentement, très lentement, j’ai découvert le plaisir de tout ce qui n’est pas rationnel. : plaisir d’un lever ou d’un coucher de soleil, plaisir d’une odeur qui vient réveiller des souvenirs enfouis tout au fond de nous.
Je me suis lancé dans la vie avec le souci de "mettre le paquet ». Je n’ai jamais ménagé mes forces. J’y ai cru et même quand le destin me jouait des tours, j’essayais chaque fois, de « retomber sur mes pattes. »
Je n’ai jamais hésité à tendre la main, à proposer mon aide…On en a souvent abusé.
Un jour, Jean, le menuisier qui partageait ma passion pour la photo, m’a demandé de le conduire à la gare, en pleine nuit.
Minuit était passé, quand j’ai pris le chemin du retour. De la gare jusqu’à chez moi, il n’y a que quelques kilomètres.
Il n’y a aussi que 8 feux de signalisation
Mais les feux s’étaient donnés le mot : tous au rouge !
Existe-t-il quelque chose de plus ridicule qu’un feu rouge la nuit ?
Un feu rouge pour qui ?
Pour les rêves,
qui passeront quand même.
Et notre vie est ainsi jalonnée
De feux rouges qui défendent
Et qui protègent.
Les mots que je viens d’écrire constituent la première fois, que j’ai entendu cet autre moi-même qui venait frapper à la porte de mon cœur.
Depuis, je dois vous l’avouer, ils ont frappé souvent.
Chaque fois que j’avais le cœur lourd, chaque fois que je suis hors de moi, chaque fois, comme disent les jeunes « j’en ai gros sur la patate, » mes doigts se mettent à courir sur le papier.
Il y a la page blanche, le stylo, et qui sait, une vague idée… mais je n’en suis pas du tout conscient. Je ne sais jamais d’avance que ce les mots vont me raconter.
Alors mes doigts se mettent à danser au rythme des mots qui chantent dans ma tête. Ils vont parfois tellement vite que j’ai du mal à les suivre et, le lendemain, j’éprouve beaucoup de difficultés à me relire.
Le problème est désormais réglé : je me suis mis à l’ordinateur et même si me doigts dérapent, même si l’orthographe est susceptible de provoquer une crise cardiaque foudroyante à un prof de français, j’arrive toujours à faire le tri entre le bon grain et l’ivraie.
Alors, quand on n’a pas le choix, il faut se résoudre "à faire avec… » : expression des Hauts de France, pure souche.
Je partais au travail avant six heures du matin, et je rentrais tard le soir. Il était souvent minuit.
On ne peut trouver le sommeil, quand on est trop sous pression.
Alors, un soir, j’ai pris une feuille de papier et j’ai laissé danser mes doigts.
Ils sont partis, se promener dans la forêt là-bas et, quand ils sont revenus, ils sentaient l’odeur des sapins, l’odeur des girolles et des bolets. Ils avaient le goût des myrtilles sauvages.
D’autres soirs, ils allaient de promener dans les villages de mon enfance, et, quand ils revenaient, ils me racontaient des histoires de mon pays.
J’ai offert un livre à Alexandre.
C’est un bonhomme qui a existé pour de vrai.
Alexandre a dévoré le livre et puis, il l’a prêté, partagé.
Un jour, il est passé chez moi. Alexandre venait de traverser une épreuve terrible. Alors, il m’a raconté.
Tu sais, me dit-il, que ma maman habite Paris.
Elle est atteinte d’une malade incurable et vu son état de santé, la famille m’a demandé de venir vite à Paris.
Je me suis donc retrouvé dans une chambre plongée dans la pénombre.
Maman m’a pris la main et elle m’a demandé de lui parler de son pays.
Alors, j’ai pris ton livre et j’ai commencé à lire tes histoires.
J’ai perdu toute notion de temps.
Maman écoutait.
Parfois sa main serrait la mienne un peu plus fort.
Et puis, elle s’est endormie.
Endormie pour toujours.
Et quand j’ai regardé son visage
J’ai vu une expression de grande sérénité.
Des mots :
Des mots qui dansent dans ma tête,
Des mots qui font la fête ;
Des mots qui ne pensent qu’à fleurir
Comme ces fleurs qui au soleil, veulent sourire.
Des mots venus du fond de mon cœur
Des mots qui font naître un bien étrange bonheur.
Des mots que je voudrais avec vous, partager ;
Des mots qui, dans la vie, devraient vous faire avancer
Des mots que l’on vient murmurer,
Des mots qui devraient vous faire sourire
Des mots qui sur le dernier sentier de la vie
Vous tendent la main pour vous conduire.
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