Etude d’un produit : l’ail des ours.
Introduction :
La Vie est caractérisée par la mouvance, par l’évolution, par de continuels changements. Parfois, ce ne sont que simples modes passagères justifiées par des considérations marketing, ou le souci de faire rapidement des bénéfices.
Les années 80 ont connu la période des allégés. Il était de bon ton d’alléger, non seulement la nourriture, mais même le savon de certaines marques portait la mention allégée.
Avec ses savons-là, les bulles volaient certainement bien plus haut !
Puis on entre dans la période bio (logique non ?) Elle dure encore. A l’heure actuelle, nous vivons une époque où la cuisine règne en maître sur la télévision, la radio et l’édition.
On cherche à refaire « à l’ancienne » et, dans ce cadre-là, on redécouvre les légumes oubliés (je dirais : remisés) ainsi que les vertus de certains produits que l’on va cueillir ou que l’on cultive soi-même.
L’histoire n’est finalement qu’un éternel recommencement.
Aujourd’hui, je vous propose de parler d’un produit, connu et estimé par les anciens, avant de tomber dans l’oubli pour finalement renaître.
Je veux parler de l’ail des ours.
Présentation :
L’hiver traîne les pieds. Les sommets des montagnes sont encore enneigés, les ruisseaux ne débordent pas encore. Dans la plaine, c’est l’heure où les noisetiers deviennent le lieu d’un étrange rendez-vous entre les fleurs mâles (les chatons) et les fleurs femelles devant lesquelles on passe sans même les voir. C’est presque normal car ces fleurs-là ne mesurent que quelques millimètres. Elles ont la forme de petite étoile de couleur rouge tirant parfois sur le violet..
Ce sont ces toutes petites fleurs, qui une fois fécondées, produiront les noisettes que nous aurons le plaisir de cueillir en automne.
Nous sommes fin février, début mars et dans de nombreuses forêts, notamment celles qui bordent le Rhin, on voit apparaître de jeunes pousses d’un vert tendre. Ce ne sont que de petites pousses mais qui se transformeront rapidement en belles feuilles.
Prenez la peine de vous baisser et d’en cueillir. Ecrasez-les entre vos mains et sentez. Si vous êtes surpris par une forte odeur d’ail, vous êtes en présence de l’ail des ours.
Il n’y a aucun risque de confusion car seul l’ail des ours produit cette odeur puissante.
Revenez de temps en temps dans la forêt et vous verrez les feuilles qui se développent. Elles atteindront jusqu’à 40 cm de hauteur. Puis, vous apercevrez une tige qui porte des bourgeons. Quand le temps sera venu, ces bourgeons s’ouvriront en fleurs en forme d’étoiles blanches.
Si vous tirez sur la tige, il y a de fortes chances que vous arrachiez la plante et que vous puissiez apercevoir le petit bulbe qui leur a donné naissance…
Vous aurez ainsi fait la connaissance de l’ail des ours et de toutes ses parties comestibles : feuille, bourgeon, fleurs, et bulbes.
La plante ornera la forêt jusqu’au mois de juin, puis elle fanera avant de disparaître comment par enchantement.
Ail des ours : pourquoi ce nom ?
L’ail des ours, est l’un des toutes premières plantes de la fin d’hiver. Il paraîtrait que le nom de cette plante viendrait du fait qu’elle constituait la première nourriture des ours qui sortaient d’hibernation. Certains prétendent même que les ours s’en nourrissaient pour remettre leur appareil digestif en marche après leur long sommeil. Il paraîtrait aussi que les ours ont l’odorat si fin, que c’est l’odeur de l’ail des ours qui venait les tirer de leur sommeil.
Moi, je veux bien. L’ail des ours qui joue au réveil, l’ail des ours qui joue les dragées Fuca. Pourquoi pas ?
Je retiendrais surtout que l’ail des ours me fixe rendez-vous chaque année, que c’est avec lui que commence la saison des cueillettes et que l’ail des ours est un excellent produit pour qui sait le préparer. Qui de plus gratuit, ce qui ne gâche rien.
Recettes suivront
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