CONFITURES, MARMELADES, COMPOTES ET GELEES

LES INTENTIONS DE CET ARTICLE : 

Les mots sont les outils de la communication et, quand on utilise beaucoup les outils, ils finissent par s’user. Il faut les réaffûter.
Force est de constater qu’à la longue, les mots s’éloignent parfois de leur sens, de leur définition initiale.
C’est le grand carnaval : les mots se déguisent, se substituent les uns aux autres.
Le Grand Charles aurait parlé de « chienlit ».

Je vous propose donc de marquer un temps d’arrêt pour consacrer quelques instants à remettre un peu d’ordre dans tout ce vocabulaire.

UN SUJET D’ACTUALITE.

En cet automne 2018, l’été joue les prolongations et cela ne déplaît pas à tout le monde, exceptés bien sûr, les gens qui ont eu à souffrir, une fois de plus, des aléas imprévisibles de la météo.

Mais, il y a des signes !
Les feuilles des arbres, certainement prévenues par une prémonition, commencent à changer de couleur et à se laisser emporter par le vent.
Là-bas, dans le fond du jardin, les tomates semblent y mettre un grand coup pour mûrir.
Le choix est des plus simples :
– la vinaigrette ou la bassine à confiture.
– ou pire le compost.

Ce serait une sacré déconfiture.

Et nous y voici : la déconfiture.

Le mot est synonyme d’une bonne déculottée, d’une bonne raclée.
Alors, il faut « sauver les meubles ».

A défaut de déconfiture, faites donc des confitures !

C’est pas mal comme slogan !

Et nous voici, en plein dans notre sujet.

REVOYONS NOTRE VOCABULAIRE :

CONFITURES :

Elles ont été inventées tout simplement parce que les hommes ont toujours eu le soucis d’assurer leur approvisionnement pour les saisons où il n’y a pas de récoltes.
D’abord vendu dans les pharmacies, le sucre s’est démocratisé le jour où l’on a inventé la technique de tirer le sucre à partir des betteraves.
Une bonne chose, car cela sonnait aussi le glas de l’esclavage.

On découvrit rapidement que le sucre possédait un tas de vertus parmi lesquels nous allons retenir celle de favoriser la conservation.

Tiens : un élément que vous connaissez tous : les fruits confits.

ls sont réalisés en faisant tremper et cuire, des fruits entiers ou en morceaux dans un mélange d’eau et du sucre (le sirop) de plus en plus concentré.

C’est simple et efficace, mais long à faire, ce qui explique le prix entre autres des marrons glacés.

Et bien, les ménagères, ont appliqué des techniques presque analogues en faisant cuire des fruits avec du sucre.
Elles n’y allaient pas de main morte.

Tant pour tant.
C’est-à-dire : 1 Kg de fruits + 1 Kg de sucre.

Ce fut la création des confitures.

MARMELADES :

C’est du pareil au même, ou presque, parce que le mot « marmelade » est actuellement réservé aux confitures réalisées à base d’agrumes oranges, citron

GELEES :

Là, il y a une petite différence, car on ne part pas de fruits mais de jus de fruits. On fait éventuellement cuire des fruits pour qu’ils éclatent et relâchent leur jus. On filtre le tout.
Puis, on continue comme toujours :
1 l de jus de fruits +1 Kg de sucre.
Tant pour tant.

Parfois, on voit des gelées qui « prennent » plus ou moins bien.
Alors, on ajoute un peu de pectine ( pommes) pour favoriser la gélification.
On peut aussi utiliser de l’agar-agar, mais attention aux surprises car il suffit de quelques grammes

Vous sentez bien qu’il y a comme un malaise.
Tous les fruits ne sont pas sucrés de la même façon.
Ne faudrait-il pas adapter la quantité de sucre à la nature des fruits ?

Bien, bien, vous êtes en progrès !

COMPOTES :

Là, nous entrons dans le difficile.
Le très difficile !

On prend des pommes.
On les épluche.
On enlève les pépins.
On les coupe en morceaux.
On cuit.
On ajoute du sucre selon son goût
Terminé !
Il n’y a pas plus… difficile !

La compote est un produit destiné à être consommé rapidement.
Le sucre ne joue donc pas de rôle de conservateur.
Il est juste là, pour donner une saveur. Voir les données physiologiques ICI.

Si vous avez trop de compote, pas de soucis.
Vous congelez.
Je le fais depuis des années, avec succès.

LES PATES DE FRUITS.

C’est théoriquement hors sujet, mais pendant qu’on y est…
Travailler comme pour la confiture et laissez cuire, cuire, et encore cuire.

L’eau finira bien un jour ou l’autre ( je rigole) par s’évaporer
Versez dans un récipient huilé
Laissez refroidir avant de découper en morceaux.
Puis trempez dans du sucre cristallisé et rangez dans des boîtes..

Spécialement réservés aux diabétiques ou à ceux qui désirent le devenir.

J’espère que mes explications sont claires.

COMMENTAIRES DU CHEF ET DE MON EPOUSE CARDIOLOGUE :

Le juste milieu.
Une belle expression, car :
– trop, c’est trop,
– pas assez c’est insuffisant !

Atteindre le juste milieu, c’est se poser les bonnes questions et de chercher les bonnes réponses.

Et quand on ne sait pas, on demande…

Petite histoire familiale :

J’avais une maman à « l’ancienne ».
Elle faisait des confitures en veux-tu, en voilà.
A tel point, qu’elle avait pris des années d’avance.
Et les confitures à force de s’ennuyer se mettaient à cristalliser dans les pots.

Un jour, je l’ai réveillée ( ma maman bien sûr !)
Au lieu de faire des confitures, quand l’abricotier était chargé, je congelais les abricots côte à côte, avant de les mettre, une fois durcis, dans un seau.
Quand maman avait envie de confiture, elle en sortait quelques-uns, et elle les cuisait façon compote, donc avec juste ce qu’il faut de sucre.

Les résultats sont excellents à tous les points de vue :
– pas trop de sucre.
– le goût des fruits et leurs saveurs sont préservés/
– pas de cristallisation.

Les artères et le docteur sont contents.

Voilà, il ne me reste plus qu’à vous donner, dans les articles qui vont suivre, des recettes de confitures.

A vous de les adapter en confitures réelles, en compotes ou en gelées.

Poétiquement parlant :

Faire des confitures : c’est mettre du soleil dans des verres pour le faire briller quand on en a besoin en pleine saison froide.

Allez : osez…

Visits: 162