Chaque soir, avant de m’endormir, je m’accorde le plaisir de lire quelques pages de revues scientifiques. Je ne me souviens plus à quand remonte mes premiers abonnements, mais, il n’y a qu’à regarder la pile des revues pour se rendre compte que cela dure depuis de nombreuses années.
J’ai eu la chance de faire des études dans une école qui nous encourageait à développer notre esprit scientifique, rationnel.
Comprendre le pourquoi et le comment des choses.
« Se tenir au courant » devient une gageure. J’ai lu, quelque part, que les parutions scientifiques sont tellement nombreuses qu’un bibliothécaire chargé de les ranger sur les rayons, devrait se déplacer à la vitesse de la lumière.
Une preuve ?
En 1981, je cherchais à me documenter sur les méfaits des micro-ondes. Nous avons trouvé tout juste 3 ou 4 livres. Maintenant, ils sont légion, car chaque découverte est une porte qui s’ouvre sur un couloir, avec de nombreuses portes qui s’ouvrent sur des couloirs…
Et vita étername.
Je ne suis qu’un scientifique du dimanche, un curieux qui s’intéresse un peu à tout.
Je suis comme ces paysans qui pratiquent la polyculture et qui font un peu de ci, un peu de ça, mais rien à fond.
Je pense d’ailleurs, au fond de moi, que l’hyperspécialisation ressemble plutôt à un appauvrissement. Il est loin, le temps de Léonard de Vinci, une époque où le savoir pouvait tendre vers l’universalité.
Nous vivons dans la période de la polyvalence, de la multidisciplinarité.
Il n’y a qu’à faire un petit séjour en milieu hospitalier, pour se rendre compte du nombre d’analyses dûment interprétées par des spécialistes pointus.
C’est à toute une équipe que vous confiez votre guérison.
Nombreux sont les gens de mon âge qui ont appris à lire par la célèbre « méthode globale. » Même si l’idée de départ était bonne, la méthode globale a laissé de nombreuses séquelles.
Le juste milieu, cheval de bataille des anciens Grecs, reste la multiapproche globale, mais aussi analytique.
L’autre soir, j’ai lu un article et c’est Hermes Trismégiste, lui-même, qui est venu prendre place à côté de moi.
Laissez-moi vous raconter.
Le premier article que j’ai lu, ce soir-là, disait :
Nos fruits sont en danger !
À force d’exiger des fruits de plus en plus beaux, de plus en plus faciles à conserver, les hommes se sont mis à jouer les sorciers (comme disait le dr Scchweitzer) ou les créateurs. À vous de choisir.
On a toujours sélectionné les meilleures variétés.
Puis, on a découvert les croisements, les hybridations.
La science génétique nous a fait entrer au plus profond de l’intimité des cellules. Les OGM étaient nés.
Mais, à force d’utiliser les médicaments pour nos arbres ( pesticides, insecticides & cie…) les arbres ont commencé à dégénérer, à ne plus savoir se défendre.
Nous ne dégustons plus les fruits des arbres, mais ceux des grandes compagnies chimiques, des semenciers.
Les scientifiques se sont rendu compte que nous sommes arrivés à une limite.
Nos arbres n’en peuvent plus.
Alors, il faut « réinitialiser » ou autre façon de le dire : il faut repartir sur des bases saines.
L’article en question relatait les expéditions dans les « coins perdus de notre monde, à la recherche d’arbres “encore sauvages”, encore indemnes. Des arbres qui savent encore se défendre.
Ils vont permettre aux chercheurs de « remettre les compteurs à zéro » et de ne pas répéter les mêmes erreurs sous la pression des consommateurs qui préfèrent les fruits calibrés, sans vers et sans tavelure, et qui se conservent longtemps comme les tomates spécialement conçues pour voyager et attendre des jours et des jours que vous les mangiez.
Mais, au cours de leurs périples, elles ont perdu l’essentiel : leur goût, leur saveur. Et le plaisir de les déguster.
J’ai lu l’article en poussant un grand soupir.
Hermes Trismégiste qui était toujours à mes côtés, me dit :
Tu vois, cela fait des milliers d’années que je le dis :
“Tout ce qui est en haut, est comme tout ce qui est en bas”
Par ces mots, il nous invite à ouvrir les yeux, je dirais, à transposer,
car les domaines ne sont pas totalement cloisonnés.
Nos arbres sont malades à force d’avoir été trop soignés
Et nos enfants ?
Une récente étude a consisté à demander à des enfants de recopier un texte.
Les uns utilisaient un stylo, les autres avaient droit à un clavier.
L’étude a démontré que les enfants ayant écrit avec un stylo retenaient plus facilement. Ils avaient été impliqués davantage.
Je suis né à une époque où le chauffage central était réservé aux gens très fortunés.
Nous autres, nous nous chauffions à l’aide d’un poêle. Il était situé dans un coin de la chambre, aussi loin que possible des fenêtres.
Il était rouge de bonheur et, là-bas, les fenêtres exhibaient leurs fleurs de givre.
Un scientifique dirait qu’il y avait un sacré gradient de température dans la pièce.
Puis, nous nous glissions dans un lit glacé, car on ne chauffait pas les chambres à coucher. Nous emportions des bouillottes pour réchauffer le lit.
J’étais rarement malade.
Je ne peux m’empêcher d’être un enfant de mon siècle, un siècle qui a vu l’invention de la pénicilline, puis de tous les antibiotiques, plus forts, les uns que les autres.
Et, dans leurs cachettes, les microorganismes et autres virus ont appris à lutter, si bien que, maintenant , il en existe beaucoup ou trop, qui sont devenus résistants
« Tout ce qui est en haut est comme tout ce qui est en bas »
Le sujet est loin d’être épuisé.
Il peut être appliqué à l’éducation de nos enfants, à toute notre philosophie de vie.
Mais je préfère clore en citant une phrase que je trouve poétique :
Que peux-tu dire du bonheur
Si tu n’as pas connu le malheur ?
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