A chacun ses préférences :
– il y a ceux qui adorent l’hiver pour aller (comme ils disent) s’éclater sur les pistes de ski.
– il y a ceux qui attendent le retour du printemps, de la vie qui renaît, des fleurs qui exhalent leur parfums enivrants.
– il y a ceux qui guettentt impatiemment l’été pour aller faire des tours en montagne ou se faire rôtir sur les plages.
– il y a ceux qui se délectent du feu d’artifices des feuilles automnales et qui ne rêvent que de rapporter des paniers pleins de champignons.
Finalement le monde n’est pas si mal fait.
Il y en a pour tout le monde.
Le tout, et c’est là le secret du bonheur, c’est d’être conscient.
« Être heureux » est une expression à utiliser au présent.
C’est de champignons que je vais vous parler.
Ils donnent un but à nos promenades dans les bois.
Ils nous apprennent à regarder attentivement où nous posons nos pas.
Et si d’aventure, la chance nous sourit, nous nous régalerons d’un bon plat.
Bien sûr, il y a toujours moyen de passer au marché pour acheter des champignons si vous rentrez bredouilles, mais entre nous, déguster un plat des champignons que l'on a ramassés soi-même procure un bonheur bien plus grand.
DES CHAMPIGNONS OUI … MAIS
Chaque année, les journaux se font l’écho des accidents dus à la consommation de champignons. Ce sont des intoxications qui selon le cas, vous clouent sur vos toilettes pour des diarrhées mémorables, ou alors, elles vous conduisent au trépas.
Car les champignons, sous leur aspect bon enfant, peuvent contenir des poisons violents capables de vous faire perdre la vie.
Et chaque année, c’est la même rengaine.
Chaque année, il faut attirer l’attention du public.
Chaque année, il faut mettre en garde.
Et pourtant….
IL N’Y A QU’UNE FACON D’ÉVITER CE GENRE DE PROBLÈME :
APPENDRE A CONNAÎTRE LES CHAMPIGNONS.
Et c’est justement là, que le bât blesse.
Il existe à mon avis beaucoup trop d’émissions dont le fonds de commerce est la facilité et ce dans tous les domaines.
On vous montre, entre autre, comment faire un gratin de pommes de terre en moins de temps qu’il ne faut pour les éplucher.
Toutes ces émissions n’ont qu’un seul but : montrer que tout un chacun est capable de faire n’importe quoi.
En réalité, le seul problème qu’elles posent est celui de la satisfaction de réussir sans difficulté sans se poser de questions. Pourquoi se compliquer la vie ?
Or, le vrai bonheur n'est-il pas justement de savoir reconnaître un problème et d’apprendre à le résoudre.
Petit aparté :
Je vais vous dévoiler une méthode pédagogique que j’ai utilisée pendant des années.
Pour des raisons de confidentialité, je resterai muet sur l’endroit où cela s’est passé.
Mes étudiants avaient au minimum bac + 3 et j’étais chargé de leur enseigner une technique.
Dans un premier temps, je m’arrangeais pour les faire réussir en enlevant tous les problèmes qu’ils risquaient de rencontrer.
Et ils étaient contents, mes étudiants !
Dans un second temps, je leur glissais de temps à autre, une « peau de banane. »
Ca ne marche plus !
Je pouvais ainsi me rendre compte qu’un certain nombre capitulait pendant que d’autres s’accrochaient pour comprendre.
Il n’y a rien de facile.
Tout doit être appris plus ou moins facilement, et c’est là, qu’intervient la personnalité du professeur. C’est à lui qu’il incombe d’établir la progressivité des difficultés.
Équilibriste entre l’intérêt qu’il doit toujours susciter, et le risque de décourager
Mais, il ne faut surtout pas oublier d’encourager et de féliciter ceux qui réussissent à identifier et à surmonter les difficultés.
REVENONS À NOS CHAMPIGNONS.
Apprendre à reconnaître les champignons (on dit d’ailleurs « déterminer » les champignons) n’est pas une chose facile et peut même se révéler une activité dangereuse.
Pour déterminer, il faut accumuler un ensemble de caractéristiques qui font appel à vos sens : vue – odorat – toucher.
Nous laisserons l’ouïe et surtout le goût.
La meilleure façon d’apprendre à déterminer les champignons est de trouver ce que l’on peut appeler un « maître » qui accepte de partager son savoir.
Soit dit en passant, que le rôle de maître n’est pas facile, car il vous donne des responsabilités terribles.
UN APPRENTISSAGE PROGRESSIF
Comme je vous l’ai expliqué dans l’aparté, celui qui est chargé de l’apprentissage doit impérativement suivre une progression basée à la fois sur les difficultés grandissantes et sur le caractère individuel de chaque élève ».
Je me souviens d’une phrase qui disait :
"Tu feras trotter ton élève devant toi, pour juger de son pas."
Il n’est pas facile de freiner le poulain qui s’emballe.
Il faut que chaque pas vous transporte sur un terrain solide et sûr.
Il ne faut pas hésiter à faire des retours en arrière pour contrôler, ni à tendre des pièges pour mettre en garde et insister sur le besoin d’avancer prudemment.
Brûler les étapes, c’est risquer sa vie.
LES SOCIÉTÉS MYCOLOGIQUES :
Il convient de rendre un hommage particulier à tous ceux qui militent dans les sociétés mycologiques. Elles réunissent « les amis des champignons » : des gens qui partagent la même passion.
Dans ces sociétés, on trouve des personnes très compétentes et qui plus est très pédagogues animées par l’envie de transmettre leur(s) connaissance(s).
Que tous les membres soient remerciés, car ils sont pour la plupart bénévoles.
LES AUTRES SOURCES D’INFORMATION :
En automne, on voit fleurir dans les kiosques les magasines consacrés aux champignons.
C’est le moment où les libraires refont leurs vitrines automnales dans lesquelles ils exposent les livres de mycologie.
Ces magasins et ces livres réunissent un savoir.
Le problème qu’ils posent est le suivant :
Les auteurs des livres et des articles sont sans nul doute des gens qualifiés
Mais, de l’autre côté, il y a des gens qui achètent des écrits et qui les lisent.
Ils les lisent plus ou moins attentivement, sautent parfois des passages très importants.
Un jour, nous avons tenté une expérience en donnant à un groupe de personnes le même livre et nous avons été effarés par la diversité des réponses.
Personnellement, je pense que les écrits, quelque soit la qualité des illustrations ,ne doivent être considérés que comme un élément complémentaire de la formation et non pas l’élément principal.
Lire un livre avec un « maître » est beaucoup plus enrichissant que de le lire seul.
Malgré toutes les réserves que l’on peut et doit émettre, quand on parle de mycologie, ce domaine peut procurer beaucoup de bonheur.
C’est un domaine en constante évolution car il est rare de trouver deux fois exactement le même champignon.
C’est pourquoi la reconnaissance par comparaison d’images est dangereuse et insuffisante.
Il faut accepter de faire les efforts indispensables et surtout de garder sa modestie face à un domaine si important.
Car on n’a rien sans rien
C’est bien connu
Illustrations © Papy Jipé
Une silhouette à reconnaitre au premier coup d'oeil.
L'amanite phalloïde le plus mortel des champignons
L'ennui c'est qu'il ne se présente pas toujours ainsi. Parfois il tire sur le blanc, le beige
Un petit truc :
Si le champignon que vous venez de ramasser comprend à la fois
– une volve
– des lamelles blanches
– un anneau
Jetez-le . Il vaut mieux ne pas tenter le diable.
Beau à jouer les acteurs dans les film de Walt Disney
Et pourtant, je ne me risquerais pas d'en manger.
C'est l'amanite muscarina le fameux tue mouche.
Contentez vous de le regarder des yeux.
Un des champignons les plus chers.
Vous risquez tout juste un coup de fusil si vous allez vous promener dans les truffières qui ne vous appartiennent pas.
La trompette de la mort qui ne porte pas bien son nom.
Girolle ou chanterelle : un champignon excellent mais attention d'être sûrs de vous
Un papy ventru bien sympathique le bolet edulis
Le lactaire délicieux :
Il y a des chercheurs qui déclarent que le nom est plus délicieux que le champignon /
PS : il laisse échapper du lait couleur orange
Un ovni dans nos bois anturus astéroïdes un champignon qui vit dans les plantations de coton et dont les spores ont été rapportées dans les uniformes des soldats américains.
Vous ne risquez pas de le manger car il pue atrocément.
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