LE POULET 1 : INTRODUCTION qui se veut humoristique.

Écrire un article sur le poulet, n’est pas une chose facile.
Il y a tellement de choses à dire, tellement de manières de voir le sujet.

Alors, puisqu’il faut faire un choix ou des choix, je vais tout simplement me tourner vers ma mémoire ; je vais donner la parole à mes souvenirs et puis, ne pouvant oublier que je suis également technicien, je vais bien sur donner la parole au cuisinier qui sommeille au fond de moi.

Nous allons commencer par Henri IV et sa fameuse poule au pot voir ICI.

Remarquez bien qu’il s’agit d’une poule et non pas de poulet.
A l’époque, les gens n’élevaient pas de gallinacées pour les manger.
Une poule pond des œufs : voilà ce qui compte.
Manger sa poule, c’est manger son producteur.

Je ne suis pas assez callé en histoire pour savoir si l’injonction de Henri IV a été suivie d’effets, mais mon esprit un tantinet mal tourné, me fait penser que le bon roi Henri IV avait surtout fait un coup de pub « historique ».
Le preuve : nous nous en souvenons encore des siècles après.

Tiens, puisque nous parlons de siècles, je vous propose d’en sauter quelques uns pour gagner du temps.

Après la dernière guerre
(laquelle ? Il y en a eu tellement)
N’allez pas ajoutez  votre mauvais esprit au mien…

Donc après la guerre, les Français avaient faim.
Je parle en connaissance de causes, car à l’époque, j’avais un bon coup de fourchette.
Pour calmer les estomacs, on inventa donc le poulet.
Le poulet : ni coq, ni poule, ni cocorico, ni œufs
Le poulet : de la viande sur pattes.
Alors comme les Français avaient très faim, on inventa les « usines à poulets »
Des poulets élevés en « batteries », comme les canons !
A part que l’on ne nourrissait pas les batteries de poulets avec des munitions, mais des hormones.
Des hormones qui faisaient grossir les poulets plus vite.
Tous les moyens sont bons quand il s’agit de gagner de l’argent.

Oui, je le confesse : je suis de la génération nourrie aux poulets aux hormones.

D’ailleurs, 70 ans après le débarquement, les poulets aux hormones, dorénavant appelés « volailles industrielles », continuent à nous envahir et à nous nourrir. Le plan Marshall des poulets.

Seulement voilà, en 70 ans, les gens ont eu le temps de réfléchir et ce sont les estomacs pleins qui, un jour, ont inventé la diététique.

La nouvelle devise :

Rien ne sert de manger beaucoup et pas cher,
Il faut manger sain et bien !

La diététique c’est bien.
Le bio, c’est encore mieux.
Par ici votre pognon, Messieurs Dames !

Maintenant on se méfie.
On veut connaître l’origine.
Papiers s.v.pl.
Nom du père : origine de la mère …
L’individu a-t-il mangé de la drogue ?

Nous vivons une époque de suspicion.
Désormais, le bio tient le haut du pavé.
Nous vivons par vagues successives.
Nous avons connu celle des allégés.
Tout était allégé, jusqu’aux savonnettes des hôtels de luxe, pour que les bulles volent plus haut.
Maintenant, nous en sommes au bio.
Le bio : c’est bien.

L’autre jour, je faisais mes courses au marché.
J’ai fait une rêve étranger ou prémonitoire : allez savoir.

Le marché était divisé en deux comme l’église.
Les femmes à gauche, les hommes à droite.

Mais nous sommes au marché ; n’oubliez pas.
Les volailles industrielles à gauche ; les volailles bio à droite.
Et ils font la queue.
Qui ?
Cela dépend de votre regard : ce n’est pas ma faute si vous regardez du mauvais côté.
Il y a la file industrielle, et la file des gens qui attendent leur tour devant les stands bio.

Enfin du moins ceux qui ont des chèques assez longs pour se le permettre.

Pour terminer, savez vous à quoi on reconnaît un coq bio ?

Non !
Alors levez-vous juste un peu avant le soleil et dressez l’oreille.

Il y a le coq qui crie : cocorico
Et l’autre qui crie : bio bio bio
Mais dans les deux cas on entend un « clac » sec.
C’est la hache qui vient de trancher le cou.

Dommage, il était tellement bio.
ou beau
Je ne sais plus.

Actuellement papy est en fauteuil à roulettes suite à un problème de dos.
C’est Mamy Christiane qui est au fourneau et qui tient l’appareil photo.

Illustrations photographiques © Mamy Christiane.

D’où l’expression
Se farcir un poulet