DIS PAPY

DIS PAPY

Comme on dit dans le Nord : « faut faire avec »
C’est l’expression qui désigne, de la fatalité, de la non-responsabilité, de la bêtise humaine aussi, la résignation aussi.

J’ai 80 ans et 2 petits enfants que je n’ai jamais vus. Ils sont quelque part dans des universités.
 Je ne connais pas même leurs visages.
 
J’ai été prof pendant toute ma vie.
Mon devoir était d’éduquer les enfants des autres sans pouvoir donner aux miens

Alors, j’ai décidé de prendre le taureau par les cornes.
Mes doigts se sont mis à danser sur le clavier.

Je prépare un livre qui s’intitule : DIS PAPY :

dialogue intergénérationnel où des petits enfants interrogent leur papy sur les grands thèmes de la vie :

– le travail
– le bonheur
– l’argent
– l’amour
– le bonheur
– la mort…

Tous les enfanst posent ls mêmes questions

Je vous en livre un extrait.
Ce sera mon 20° livre.

 

 

 

Dis Papy, pourrais-tu nous parler de l’argent ?

Là, il faut que je vous raconte une histoire qui remonte à une époque très lointaine. À vrai dire, on ne sait pas exactement qui a inventé l’argent. Les historiens échafaudent des théories qui semblent logiques. Qui sait, ils se trompent peut-être.

Il est difficile de dire à quelle époque commence mon histoire, mais je vais quand même vous la raconter.

Voilà, c’était à l’époque où les humains avaient déjà bien progressé.
Certains connaissaient les plantes. Ils savaient quelles étaient les plantes comestibles et celles qui étaient dangereuses, celles qui guérissaient et celles qui vous rendaient malades.
D’autres étaient de bons chasseurs. Peut-être qu’ils étaient plus adroits avec les arcs et les flèches, ou bien qu’ils avaient une meilleure vision.
D’autres encore, savaient transformer la fourrure des animaux en habits pour se protéger du froid ou de la pluie.

Il existe un proverbe qui dit :

«il faut de tout pour faire le monde. » 

Ce proverbe veut tout simplement dire que les humains sont différents, mais que chacun est utile et que la différence n’est pas un handicap, mais plutôt un enrichissement pour le groupe.

Alors, afin de vivre au mieux, les gens échangeaient.

Je te donne un morceau de viande, si tu me donnes des plantes pour préparer une soupe, ou si tu me donnes une fourrure afin que je puisse protéger mes pieds, quand je marche.

À l’époque, on échangeait en direct. On n’avait pas besoin d’argent.

Mais, les choses restent rarement simples. Prenez le cas d’un homme qui veut un morceau de viande, mais qui n’a rien à échanger. Difficile non ?
Mais l’homme qui veut de la viande s’était un jour promené sur la plage, et, dans le sable, il avait trouvé quelques beaux coquillages. Oh ! ils étaient jolis ses coquillages alors, il les avait offerts à sa femme qui les portait fièrement en forme de collier et toutes les autres femmes auraient bien aimé avoir les mêmes.

L’homme qui avait la viande eut l’idée d’échanger le morceau de viande contre quelques coquillages et c’est ainsi que les coquillages sont devenus une monnaie d’échange.
Pas seulement les coquillages, bien sûr, mais aussi les belles pierres, les graines rares, et tout ce qui avait de la valeur aux yeux des gens : tout ce dont ils avaient envie.

Et puis, maintenant, dans notre langage moderne, on dirait : qu’il y a eu un effet boule de neige.

Celui qui avait échangé la viande contre les coquillages, les échangea contre un marteau en pierre, et ainsi de suite…

Le premier argent, si je peux dire c’était souvent des choses rares et précieuses aux yeux des gens.

On n’échangeait donc plus directement, mais de façon indirecte.

Et le temps se mit à passer…

Maintenant, je dois vous raconter une histoire qui s’est passée en même temps.
Nous dirons donc que les deux histoires sont parallèles.

Je veux encore citer un proverbe.
Il dit :

 

«La raison du plus fort est la meilleure.»

Ces mots signifient que celui qui est le plus fort a toujours raison, même si ce n’est pas vraiment le cas. Si tu n’es pas d’accord avec ce qu’il dit, je te tape un grand coup sur la tête et tu seras bien obligé de dire que j’ai raison.

L’homme le plus fort peut faire ce qu’il veut. Il peut imposer sa volonté et demander tout ce qu’il veut.

Si un autre ne veut pas, le plus fort utilisera la force.
Et c’est ainsi que l’homme le plus fort est souvent devenu le plus riche. L’homme le plus fort pouvait donc être en quelque sorte le roi.

Mais, il n’était qu’un homme, et tous les hommes vieillissent. Avec l’âge, ses forces faiblissaient. Alors, il s’entourait d’hommes qui se mettaient à son service. Ces hommes, on va dire ses serviteurs, ou ses défenseurs, voulaient être payés.
Alors, un jour, quelqu’un eut l’idée de faire graver son portrait sur des pièces de métal. Ainsi fut inventé l’argent.

Maintenant, nous faisons un grand saut dans l’histoire.

Chaque pays possède sa propre monnaie.
Les Français utilisent le Franc, les Allemands : le Mark, les Italiens : la Lire, les Américains : le Dollar

C’était vraiment très compliqué, car les monnaies n’avaient pas la même valeur. Tenez, il fallait donner presque 2,50 F pour 1 Mark.

Et quand on voyageait d’un pays à l’autre, il fallait s’arrêter à la frontière, pour montrer ses papiers et changer de l’argent, au bureau de change.

Un jour, on a eu l’idée de faire un peu de ménage. On a créé l’Europe et on a décidé de prendre la même monnaie dans tous les pays. C’est ainsi qu’est né l’Euro €. Il a été inventé en 1999, mais appliqué qu’en 2002.

On est très loin de l’unité. Tous les pays ne sont pas d’accord, alors il y en a énormément qui ont gardé leur propre monnaie, ce qui ne facilite pas toujours les échanges internationaux.

Dis papy : tu crois que c’est vraiment important d’être riche ?

Là encore, votre question n’est pas facile, mais je vais quand même essayer de répondre.

Tenez : je vais prendre une image,  celle d’une vieille balance.

La balance a deux plateaux.

D’un côté, on pose les objets, et, de l’autre, les poids pour peser.
Eh bien, la vie est comme une balance.

D’un côté, vous avez tout ce qu’il faut faire : travailler, préparer à manger, faire le ménage, aller à l’usine, aller à l’école. Ce sont des choses que nous dirons « normales. »

De l’autre côté, vous avez le bonheur, petit ou grand, il dépend de ce que votre cœur ressent.

Les deux plateaux de la balance bougent. Quand l’un monte, l’autre descend.
Quand ils restent à la même hauteur, c’est que les choses s’équilibrent.
Vous travaillez, mais vous êtes heureux. Le travail ne vous pèse pas.

Si le plateau du bonheur reste tout en haut, c’est que l’autre est plus lourd. Vous n’êtes pas heureux.

L’argent fait-il le bonheur ?

Je dirais tout d’abord une phrase qui va vous faire sourire.
Dire quelque chose que tout le monde connaît c’est «enfoncer une porte ouverte»

On dit ;  « l’argent ne fait pas le bonheur .»
Qui dit cela ?
C’est souvent les gens qui n’en ont pas assez d’argent.
Il est vrai que les gens riches peuvent s’offrir tout ce qu’ils veulent.
La question est de savoir s’ils sont plus heureux.

Tenez, je vais vous raconter ma propre histoire.

Quand j’avais 16 ans, je rêvais de posséder un appareil photo. Mais, mon papa était mort, et maman a dû aller travailler à l’usine. Nous n’étions pas riches. Pour acheter mon appareil, je suis allé travailler comme moniteur de colonie de vacances. Et j’étais vraiment fier et heureux de pouvoir me payer l’appareil dont je rêvais. Maintenant que je suis photographe, j’ai plusieurs appareils bien plus perfectionnés, mais, sur l’étagère, il y a mon premier appareil, démodé. Mais j’y tiens, car je l’ai gagné grâce à mon travail.

Alors, je crois que l’on peut poser la question de savoir si l’argent fait vraiment le bonheur. Quelle est la valeur d’un objet si l’on peut le remplacer, sans le moindre effort ?

Rappelez-vous l’image de la balance.
Rappelez-vous que l’équilibre est atteint quand les deux plateaux sont à la même hauteur
On pourrait aussi dire que, sur un plateau, il y a les rêves, les désirs, tout ce que l’on aimerait

Et de l’autre, les moyens, donc l’argent que vous avez.

Le bonheur c’est quand on atteint l’équilibre. Il faut donc apprendre à ajuster les rêves à nos possibilités.

Ceux qui sont riches veulent souvent toujours plus et ils ne sont pas vraiment heureux.

Je termine en citant une phrase qui vient de très très loin.
Écoutez bien

C’était dans les années 1430, je crois, mais je ne suis plus très sûr.
À cette époque-là, les enfants n’étaient pas obligés d’aller à l’école et ceux qui savaient lire et écrire n’étaient pas nombreux.
C’était à l’époque des alchimistes dont on prétend qu’ils essayaient de faire de l’or.
Maintenant, on sait que ce n’est pas tout à fait vrai, car les alchimistes cherchaient bien autre chose de beaucoup plus important : ils cherchaient le bonheur et la vie éternelle.

Pourquoi je parle d’alchimistes ?

C’est parce que, par leur travail, il y a des alchimistes qui sont devenus des sages.

Il y en a un qui s’appelait Nicolas Flamel
Il a dit une phrase pleine de sagesse, tellement belle et vraie que je vais vous la donner comme un guide sur le chemin de votre vie.

Il a dit :

Maître, ils sont heureux
parce qu’ils rêvent

De ce qu’ils ont.

Papy Jipé

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