Tout en dans le titre de cet article.
L’homme a besoin d’alternances.
Celle du jour et de la nuit,
Lumière et pénombre.
Soleil et pluie.
Rires et larmes aussi.
etc…..
Mais je vais vous parler d’une autre alternance bien plus douloureuse.
Santé et maladie.
Le 25 janvier 2019, j’ai été opéré de ma colonne vertébrale.
Oh ! Un truc très simple, il suffit de fendre les vertèbres comme de simples bûches de bois.
C’est bien sûr le chirurgien qui parle.
Moi, je n’en menais pas large.
Toujours est-il, que j’ai eu la chance de tomber sur un artiste, un virtuose du scalpel.
L’opération a réussi.
Mon périmètre de marche s’est agrandi.
Avant l’intervention, je faisais « facilement 200m à pieds »
Après, 3 kilomètres ne me faisaient plus peur.
Le 26 mars, contrôle.
Merci Docteur, un grand merci.
Mais…
Le 28 mars, je regarde la télévision.
Quand je veux me relever, je suis paralysé par les douleurs.
Retour à l’hôpital.
Un tas d’examens dont certains vous laissent des souvenirs inoubliables…
Gestion de la douleur ; même la morphine ne me soulage pas.
Retour at home… comme disent les Alsaciens.
Me voici avec une Ferrari à traction manuelle.
Faut garder le moral, alors on blague au lieu de se lamenter.
Je peux vous l’assurer, voir le monde du haut d’une chaise à roulettes, ça change pas mal de choses dans votre tête.
Un exemple :
C’est beau, une ville avec des rues et des trottoirs pavés.
Mais essayez de rouler avec une chaise avec des petites roues !
On n’y pense pas.
Normal, sauf quand on devient handicapé.
La maladie est comme un long tunnel, un tunnel noir, sans espoir.
Un puis un jour, allez savoir pourquoi, une petite lumière s’allume, là-bas, très loin, tout au bout.
Avez-vous eu l’occasion de juger de la puissance de la lueur d’une simple cigarette dans le noir ? Les soldats le savent, une lueur dans le noir suffit pour se faire « descendre ».
Mais, une lueur même toute petite, suffit aussi à vous donner un sens, vous permettre de retrouver une orientation.
S’orienter, c’est choisir une route, une destination, un destin aussi.
Alors, la vie reprend un sens.
Le papillon se met à voler vers la lumière.
Nul doute que mes multiples activités ont été la source de ma renaissance.
Même en chaise :
Je n’ai jamais arrêté de faire la cuisine.
Je n’ai jamais arrêté de faire de la photographie.
Je n’ai jamais arrêté d’écrire.
Voilà 6 mois, que j’étais cloué dans ma chaise.
Et puis, un jour, le premier pas, un pas hésitant, peu assuré.
Mais, un pas décisif.
Maintenant, il reste à faire tous les autres pas me conduiront vers la lumière.
Il reste à retrouver tous les gestes que je ne pouvais plus faire.
Il reste surtout à tirer les leçons.
Tout ce que vous apprend un séjour dans une chaise.
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