Histoire d’asperges

Là-bas, la place du marché est bordée de marronniers. Il y en a avec des fleurs blanches et d’autres qui veulent sortir de l’ordinaire en se pavanant de fleurs rouges. Faut vous dire que les marronniers font partie intégrante de mon enfance.

Dans mon quartier, il y avait plein de marronniers qui nous fournissaient tout un arsenal de choses indispensables.

A printemps, tout de suite après la floraison, ce sont les tout petits marrons semblables à des mini oursins qui nous servaient de munition. En été, nous nous reposions à l’ombre des gros arbres ; mais nous attendions avec un mélange de joie et d’appréhension les premiers marrons.
Un marron qui éclate sur une écorce vernie, bonjour l’automne ; bonjour aussi  la rentrée, le nouveau maître. Nous faisions provisions de marrons. Les plus sages bricolaient de petits bonshommes avec des marrons et des allumettes. Les plus vindicatifs bombardaient les passants avec des marrons et leur lance-pierre

Voilà les marronniers de mon enfance. Et puis un jour, un ingénieur décida que les marrons étaient bien trop dangereux. Faut vous dire qu’il avait négligemment garé sa voiture et qu’un marron un peu plus hardi que les autres était venu lui faire une bosse dans le capot.

On ne se moque pas des ingénieurs !Les marronniers furent rasés. On planta d’autres essences d’arbres notamment des tilleuls qui vous salissent les voitures avec le miel qui tombe de leurs fleurs. On a beau faire, chaque médaille a son revers.

Mais revenons en aux marronniers de la place du marché. Les bourgeons avaient éclaté il y a quelques jours et les fleurs étaient apparues.
Avez-vous pensé que le marronnier est un arbre anachronique qui allume ses bougies au printemps !

Mais les fleurs des marronniers annoncent un autre plaisir : les premières asperges.

Oh ! elles viennent de loin, d’Espagne et même de plus loin encore. Alors les marchands alignaient les bottes bien en vuz.

Vous avez vu leur prix !

Non, à ce prix-là, on va encore attendre un peu !

Et les jours passent. Les asperges deviennent de plus en plus nombreuses et les prix commencent à baisser.

Et cela dure le temps de quelques semaines, le temps d’une parenthèse car voici déjà le 21juin avec sa fête de la Saint Jean d’été.
C’est à cette date que le paysan soucieux de protéger sa plantation récolte les dernières asperges.

Aujourd’hui, on trouve de tout à n’importe quelle époque. On déguste du raisin à Noël alors qu’on le regarde avec dédain quand il est en pleine maturité.

Le sage attend que le fruit soit mûr pour le cueillir à la force de son âge, quand le jus vous dégouline le long de vos doigts. Une année passe trop vite. Elle nous conduit de parenthèses en parenthèses et c’est là un grand secret : profiter pleinement de chaque parenthèse.

Alors je vous souhaite de savoir en profiter et je conjure le sort car je vous donne rendez-vous à l’année prochaine quand ce sera le retour de la saison des asperges.

 

Views: 1711

L’énigme du concombre

Salade de concombre plus ou moins digeste.

Introduction :

La salade de concombre est un grand classique. Pourtant, elle donne lieu à des variations dans sa réalisation.
Pour commencer, il y a déjà ceux qui pèlent le concombre, ceux qui ne le pèlent  et ceux qui pèlent une longueur sur deux.

Je pense que l’aspect visuel a son importance, le goût aussi.
On pèle les concombres quand ils possèdent une peau épaisse.

Avant de passer à la suite de la réalisation, il y a lieu de savoir si on supprimer ou non les graines. Tout dépend bien sûr des espèces, car certains concombres ont effectivement des grosses graines, alors que d’autres en sont pratiquement dépourvus.

La seconde phase qui donne lieu à des variations est la taille. On peut couper le concombre en rondelle, mais également en julienne.

Faut-il dégorger ou non ?

Encore un choix à faire.
Que veut dire dégorger ?
Le concombre est très riche en eau. Si on ajoute du sel, le concombre va rendre de l’eau. Son goût sera donc plus soutenu.

Comment dégorger ?

Le plus simple est de mettre le concombre lavé, épluché et taillé dans une passoire. On ajoute du sel et on mélange. Le sel va agir. Plus longtemps vous laissez agi le sel, plus il va faire rendre de l’eau au concombre.
Quand vous jugez que c’est suffisant, je vous conseille de passer le concombre sous l’eau, puis de le presser afin d’éliminer le maximum d’eau.

Assaisonnement.

N’oubliez pas que le concombre est déjà salé. Il faut donc éviter de mettre du sel dans l’assaisonnement.

On peut préparer une vinaigrette classique.
On peut également préparer un mélange de vinaigre et de crème qui remplace l’huile.

Herbes aromatiques :

Pour ma part, j’ai un faible pour l’aneth, mais la ciboulette et la basilic peuvent également convenir.

Enigme du concombre :

Le concombre a la réputation d’être difficilement digeste. Il provoque des renvois.

Suite à un certain nombre de remarques, j’ai essayé de tailler les concombres autrement qu’en rondelles et je suis tombé sur une énigme.

A partir du moment où j’ai taillé les concombres en julienne, j’ai constaté que la clientèle ne se plaignait plus de renvois, alors que le reste des opérations n’a pas été modifié.

Franchement dit, j’aimerais bien comprendre.
Si vous avez une explication… pensez à moi.

Merci.

Salade de concombre. L'énigme de la taille
Salade de concombre : l’énigme de l’influence de la taille.

 

Views: 1907

Peler de la rhubarbe

Peler la rhubarbe

 

Soit avec un couteau

avec un couteau d'office avec un couteau d'office[/caption]

 

Soit avec un rasoir

avec un économe genre rasoir avec un économe genre rasoir[/caption]

Views: 184

Peler des asperges.

Peler les asperges.

L’autre jour, j’ai suivi une émission culinaire à la télévision. Un cuistot a fait une démonstration : comment peler les asperges.

Je me suis bien amusé. Sa technique de pelage s’apparentait à de la voltige avec looping, vol dos et rétablissement.
Peler des asperges de cette façon-là est la meilleure façon de s’en dégouter.

Je sais que les asperges sont fragiles. Alors faisons attention, mais de là, à jouer les acrobates …

Je pense qu’il est très important de bien peler les asperges afin de pouvoir les déguster entièrement.

Voici ma méthode. Elle est simple et efficace.

On pose l’asperge sur une planche.
On la tient côté pointe.
Avec un rasoir à légumes, on part de la pointe vers l’autre extrémité.
Puis on tourne l’asperge et l’on recommence.
Ne pas oublier de raccourcir la longueur

Conservation des asperges :

L’idéal est bien sûr de manger des asperges qui viennent d’être cueillies. Ceci est le cas des gens possédant une plantation ou de ceux qui peuvent s’approvisionner chez les producteurs.

Pour vérifier la fraicheur des asperges, il suffit de les frotter les uns contre les autres. Si elles sont fraiches, elles couinent.

Pour les autres, il convient de noter que l’asperge commence à se dessécher rapidement.

La meilleure façon de les conserver est de les envelopper dans une serviette bien mouillée.

L'asperge est couchée à plat sur une planche. On suit avec le rasoir à légumes
L’asperge est couchée à plat sur une planche. On suit avec le rasoir à légumes

IMG_1290w

Views: 1682

Poivrons farcis façon Jipé

Poivrons farcis façon Jipé.

Introduction.

Il existe de nombreux légumes dont la forme et la texture peut donner lieu à la fabrication de farcis : tomate, poivron, courgette, oignons, navets ainsi que des légumes qu’il faut d’abord creuser à l’aide d’une cuillère spéciale.
On peut farcir des carottes, des navets, des pommes de terre. Je me suis même amusé à farcir des choux de Bruxelles.

Le goût de ces préparations dépend avant tout de la composition de la farce et là, toutes les fantaisies sont permises.

Pour commencer ; il me semble utile de nous intéresser à la composition des farces : non pas de toutes les farces utilisées en cuisine, car le sujet est trop vaste. Nous l’étudierons plus en profondeur à une autre occasion. Aujourd’hui, je vous propose de nous cantonner aux seules farces « courantes » utilisées pour farcir les légumes.

Les farces :

Le plus simple est d’acheter de la farce vendue toute faite.

On trouve :

de la chaire à saucisses,
des farces dites fines,
des farces personnalisée selon le boucher qui les prépare.
Mais on peut également préparer une multitude de farces soi-même.

Une farce est réalisée à partir plusieurs éléments :

– un élément qui nous appellerons principal : porc, veau, volaille
– des éléments de garniture dont le but est d’aromatiser : oignons, échalotes,
– des éléments servant à l’assaisonnement : sel ; poivre, piment, paprika

Mais il faut également un élément porteur de goût : le gras.

Une farce est destinée à être cuite. Elle risque donc de se dessécher.
Il faut donc penser à lui adjoindre un élément ou plusieurs éléments d’une part pour l’assouplir, lui garder une texture agréable, d’autre part pour retenir l’humidité.

L’industrie utilise des « rétendeurs d’eau » (souvent de poly phosphates.) Ces produits fixent l’eau. Mais, au moment de la cuisson, l’eau ressort et l’on constate une diminution du volume.

Dans notre cuisine, on trouve heureusement quelques produits plus « naturels » qui assurent la même fonction : le lait en poudre et la mie de pain en sont deux exemples.

Il en existe d’autres mais d’un usage moins courant.

Il faut également tenir compte que la cuisson va modifier la texture. Il faut donc ajouter un élément de liaison que va faire «  coller » tous les autres éléments de la farce.
On peut utiliser des œufs ou d’autres éléments qui coagulent (le foie)

L’expérience, les essais culinaires, l’inéluctable évolution que subit chaque cuisinier, le conduit à posséder quelques recettes de farces personnelles.

Celle que je vous propose pour farcir les poivrons à ma façon comprend : (pour une vingtaine de petits poivrons)

  • – 1 kg de viande de volaille (poulet, dinde, canard)
    – 200 g d’une autre viande (porc, veau, bœuf)
    – du gras (j’essaie d’en mettre le moins possible ou d’éviter d’en mettre.
    – 2 œufs (la proportion générale est 2 œufs/kg.)
    – 250 g de mie de pain trempée dans 200 g de lait.
    – 50 g de lait en poudre.
    – 100 g échalote.
  • – 1 dl de vin blanc
    – 2 gousses d’ail.

Réalisation de la farce :

Travaux préparatoires :
  • éplucher échalotes ; les ciseler.
    – découper pain de mie en cubes et faire tremper dans le lait.
    – éplucher et hacher l’ail.
  • – faire cuire les échalotes ciselées dans le vin blanc.

La farce :

Hacher les viandes avec un hachoir (ou acheter de la viande que vous faites –hacher par le boucher)

Réunir dans un récipient, les viandes, hachées, les échalotes, la mie de pain, le lait en poudre, les œufs, l’assaisonnement.

Bien mélanger

Petit truc :

Il est difficile, quand on n’a pas l’habitude de juger de l’assaisonnement d’une farce crue. Cet assaisonnement change à la cuisson. Le truc consiste à faire une petite boulette de farce et de la faire cuire (pocher) dans un peu d’eau non salée. La dégustation de cette farce vous donnera une idée plus juste.

Farcir les poivrons :

  • – laver, on coupe le poivron côté queue
    – farcir, soit à l’aide d’une petite cuiller, soir avec une poche.

(Voir photos).

Cuisson :

En réalité, nous sommes dans un mode de cuisson braiser.
Faire dorer légèrement les poivrons dans de la matière grasse (beurre + huile)
Mouiller avec un liquide (reste pot au feu, fond brun, reste de sauce ou à défaut de l’eau avec un bouillon gras.

Cuire LTQF (le temps qu’il faut)
A la cuisson, la farce devient ferme. Pour les utilisateurs de sondes 70 ° à cœur est une bonne moyenne.

Commentaires et trucs du chef :

¨Préparer des farcis, c’est quand même un certain travail. Autant en faire suffisamment afin de pouvoir en congeler.
D’un autre côté, cuire des farcis tout seuls, c’est triste. On va leur donner des copains.
Tranches de pommes de terre, oignons nouveaux, gros oignons et tout le reste… ad libitum…

Huiler un plat avec un pinceau.
Déposer une couche de légumes variés.
Poser vos farcis.
Enfourner.

On reste sur les 70° C à cœur.

Vous avez aussi la possibilité d’utiliser des herbes de saison estragon, cerfeuil, aneth…

Il est difficile d’évaluer exactement la quantité de farce. J’ai pris le parti d’en faire trop. Je mets le reste dans une terrine que je cuis en même temps que les poivrons. On obtient une terrine qui peut servir d’entrée.

Le film de la recette

Choisir des poivrons de petite taille
Choisir des poivrons de petite taille
Réunir les éléments de la farce et bien mélanger
Réunir les éléments de la farce et bien mélanger
Farcir avec une cuiller
Farcir avec une cuiller
Farcir avec une poche
Farcir avec une poche
Remettre le couvercle
Remettre le couvercle
Huiler un plat
Huiler un plat
Disposer des couches de légumes
Disposer des couches de légumes
Enfourner
Enfourner
le rerte de farce est cuit en terrine.
le reste de farce est cuit en terrine.

Views: 1700

Queue de bœuf façon daube.

Queue de bœuf façon daube.

A moi, cuisiniers… deux mots !

J’aime bien savoir d’où viennent les mots.
Celui de daube fait monter en moi, des odeurs suaves de viande longuement mijotée, de vin aussi. Daube évoque des plats que l’on prend plaisir à déguster entre amis tellement proches, que l’on n’hésite pas à prendre les os avec ses doigts.

Voilà : une daube c’est ça !
Les doigts pleins de gras.
Les narines qui palpitent.
La sauce qui vous fait des moustaches.

Ces plats-là, sont faits pour le partage dans l’intimité.

Et pourtant :

Il paraît d’après les doctes linguistes, que le mot daube est un mot venant de l’argot. De l’argot lyonnais, comme dans les bons polars avec « Dédé la saumure et François l’éclopé. »

Daube serait un dérivé de « gâté. »
Non pas gâtés comme les enfants le jour de Noël, non gâtés, bon à être jetés.

Alors comme nous vivons de petits rien, donnez vous la peine de vous asseoir à ma table. Je vous invite.

Vous allez vous régaler.

Ingrédients pour 4 personnes :

En principe 1.2 kg de queue de bœuf.
Je dis «  en principe » car quand on n’aime, on ne compte pas.

100 g de gros oignon
2 gousses d’ail
600 g de carotte
½ l de vin (rouge ou blanc)
1 l de fond de veau brun
50 g de beurre, 5 cl d’huile
bouquet garni
sel, poivre, éventuellement piment.

Réalisation :

La veille, la queue de bœuf sera cuite façon pot au feu.
Après refroidissement, les morceaux seront réservés.

Dans une marmite :

faire rissoler les morceaux de queue de bœuf pour leur donner une couleur et un goût.

ajouter l’oignon émincé.
faire suer.
ajouter les carottes taillées en rondelles.
déglacer avec le vin.
mouiller avec le fond de cuisson (récupéré de la veille).
assaisonnement et bouquet garni, ail, épices…

Laisser mijoter.

En fait, la queue de bœuf étant déjà cuite, la cuisson ne dure pas longtemps.

Service :

On pose la marmite sur la table.
Plat avec de la purée de pommes de terre.

Et l’on se régale !

Le paradis appartient aux gens simples.

Le film de la recette

Faire rissoler
Faire rissoler
faire suer la garniture aromatique
faire suer la garniture aromatique
ajouter ail et queueq de persil
ajouter ail et queueq de persil
mouiller vin et fond de cuisson
mouiller vin et fond de cuisson
Silence : on mange Servie avec purée de panais (à part) et pomme de terre façon papy
Silence : on mange
Servie avec purée de panais (à part) et pomme de terre façon papy

Views: 1656

Nettoyer le salon de jardin.

Chaque année, c’est la même corvée. On a beau démonter et remiser le salon de jardin blanc…il supporte mal l’hiver, et quand on le sort au printemps : il fait grise mine !

Oui, le salon devient gris.

Un grand coup de nettoyeur sous pression.
On arrive tout juste à se mouiller
Alors quoi ?

T’aurais pas un truc Papy ?

Mais si que j’en ai un.

Prenez une simple éponge. Pas une éponge ui gratte avec son dos. Une éponge normale.
Le truc c’est de prendre un produit qui ramène de l’oxygène dans la lessive. Une poudre qui se termine en isch.. allez va…

On frotte
On laisse agir,
On  rincer avec le jet d’eau
On admire

 

Merci qui ?

Views: 1771

Histoire pour petits et grands

Joséphine, Jules et le baudet.

 

Mon histoire remonte il y a bien longtemps.
A l’époque, on n’avait pas même inventé les voitures.
C’est vous dire …

Pas de voitures, pas de camions, pas de tracteur non plus. Alors, c’est le cheval ou le bœuf qui tirait la charrue. Les gens riches, comme de coutume, n’avaient pas de difficultés. Ils se déplaçaient en calèche ou autres voitures hippomobiles.

Mais voilà, mon histoire se passe à la campagne.
Joséphine et Jules vivent dans une ferme : une vache et quelques arpents de terre. Et comme toutes les femmes de la campagne, Joséphine élève un cochon, quelques lapins et des poules mais elle avait hérité de sa mère, un sacré tour de main pour fabriquer les fromages de chèvre. Alors, elle élevait quelques biquettes et fabriquait de petits fromages appelés crottins. Ces crottins-là faisaient sa fierté, car elle les roulait dans les cendres des feux de bois, qu’elle avait recueillies tout au long de l’hiver.

Demain, se tient le comice agricole et avec le comice, il y avait aussi, le marché annuel, là-bas sur la grand-place.
Alors, tous les paysans du coin se donnent rendez-vous. On vend les produits des fermes et l’on en profite pour renouveler sa garde robe, un pantalon solide, en velours, un restant de coupon de tissu pour madame.

Le lendemain donc, Joséphine et Jules se lèvent de très bonne heure. Le soleil lui, n’avait pas encore montrer le bout de son nez et la rosée perle dans les prairies.

Jules prépare le baudet : « mon cheval de course » comme il se plait à dire. Et le baudet fut harnaché. Jules lui fixe deux gros paniers et Joséphine s’empresse d’y mettre ses précieux fromages emballés séparément.

Et ils se mettent en route. Jules tient la longe, Joséphine trottine à ses côtés et le baudet avance comment dire, presque joyeusement comme s’il connaissait le but de la promenade.

Quand ils arrivent au croisement du gros chêne, ils rencontrent les voisins les plus proches. D’ailleurs, plus proches n’est qu’une simple expression, car la maison des voisins est à plus de 2 km. Des voisins comme ça, ne vous gênent pas.

En apercevant Jules et son épouse, le voisin ne peut se retenir :

« On aura tout vu ! Vous avez un baudet et vous marchez à côté de lui. Vous avez peut être peur de le fatiguer ? Un baudet s’est fait pour s’asseoir dessus ! »

Alors Jules fait signe à sa femme.
« Allez, Joséphine monte. »
Et le voyage continue.
Comme le baudet n’avance que lentement, faut vous dire que la Joséphine fait son poids, les voisins prennent rapidement de l’avance.

Quand Jules et Joséphine arrivent à la hauteur de la vieille chapelle, ils «  tombent » sur le vieil Arthur.
Faut vous dire que le vieil Arthur n’avait pas même 50 ans. Dans la région, tout le monde dit « le vieil Arthur » Je vais vous dire, je crois qu’Arthur est né vieux. Cet homme-là, n’a certainement jamais été jeune. Il ne participait à rien et de mémoires d’anciens, on ne se souvient pas de l’avoir jamais vu à aucun bal. Arthur est un solitaire, avec un teint cramoisi. On ne sent pas bien en sa présence ; on n’a qu’une hâte c’est qu’il reparte au plus vite. Et voilà que l’Arthur s’exclame :

« On aura tout vu ! Une femme sur un baudet, pendant que son mari trotte à ses côtés. A quand les femmes en pantalons, des femmes qui fument.
Alors, la Joséphine dit :

Jules, j’aimerais bien un peu me détendre les jambes. Viens prendre ma place.

Et le voyage continue.

Quand ils passent derrière le moulin, voilà qu’ils se retrouvent nez à nez avec Henriette. Faut vous dire que la Henriette c’est un sacré morceau. Un caractère à vous faire fuir. D’ailleurs, on ne lui a jamais connu le moindre amoureux. C’est vous dire…

Henriette, s’est arrêtée en plein milieu de la route. Les poings sur les hanches.

«On aura tout vu !

Monsieur se prélasse sur son baudet pendant que sa femme est obligée de marcher » Puis elle prononça un mot en dialecte, incompréhensible qui se termine pas « cho ». Qui sait ? peut être l’ancêtre de macho ?

Alors Jules qui se sent visé, s’adresse à Joséphine. Allez viens monte avec moi. Le baudet aura assez de force pour nous porter tous les deux.

Et le voyage continue.

Avant d’arriver au bourg, la route s’amuse à faire une petite montée : un petit raidillon, mais qui vous casse les jambes.

Le baudet prend son élan… mais voilà…le Maurice est justement assis sur le banc :

« on aura tout vu ! Vous n’avez pas honte ? A deux sur un baudet. Vous allez finir par le tuer »

Sur la grand-place, il y a foule. D’un côté, là-bas sous les grands marronniers, les paysannes ont installé leurs grands paniers. On vend le surplus de légumes, des œufs, de la farine aussi et il flotte dans l’air l’odeur puissante des saucisses fumées, du lard doré.

Un coin de la place est réservé aux marchands qui vendent les porcelets roses que l’on va engraisser. Les poussins piaillent et sautillent comme des boules jaunes. Et puis il y a les marchands. Ils vendent de tout e de rien, des choses utiles et d’autres futiles. Je ne parle bien sûr pas des chapeaux de paille et des tabliers. Ces choses-là sont indispensables, mais dites-moi, vous croyez vraiment que les rubans valent la dépense ?

Vers midi, c’est un mouvement de foule. Il y a ceux qui se paient un bon repas chez André, le bistrotier. Il y a les autres, qui vont s’asseoir sur les marches de l’église et qui dégustent lentement leurs tartines tirées de leur sac.

Au fait, vous avez vu Joséphine et Jules ? Où sont-ils passés ? Avec leur baudet, ils ne devraient pas passer inaperçus ?

Et bien, je vais vous dire moi, où sont passés Joséphine et Jules. Ils se sont assis sur le banc, oui le banc sur lequel était assis Maurice.
A côté d’eux, le baudet broute un peu d’herbe, mais sans appétit.
Joséphine et Jules se regardent tristement

Alors on fait quoi ?

  • quand nous marchons à côté du baudet ce n’est pas bien,
  • quand nos sommes assis tous les deux, on nous accuse
  • quand c’est Joséphine qui monte, on nous critique
  • quand c’est moi qui suis sur le baudet, on m’insulte

alors on fait quoi ?
Dites moi ? Vous avez une solution ?

Et c’est Joséphine qui conclut en quelques mots pleins de sagesse. Ces mots-là sont entrés dans l’histoire tellement qu’ils savent exprimer une réalité

« Tu peux te tourner comme tu veux. Tu as toujours ton cul par derrière.»

Views: 1664

Pommes de terre : façon papy

Pommes de terre façon papy.

Introduction :

On n’a pas toujours besoin de “chercher midi à quatorze heures.” D’ailleurs, entre nous, on aurait bien du mal avec le décalage horaire.
Trêve de plaisanterie, je veux tout simplement dire que les recettes les plus simples sont parfois les meilleures.

Heureusement que l’on a « inventé » les pommes de terre.
Merci Monsieur Parmentier. Il paraîtrait que vous n’avez pas eu la tâche facile.

Voyons cela de plus près.
Pour cela je vais me permettre d’évoquer quelques souvenirs. Non pas que je date de l’époque de Parmentier ! quand même pas…

J’ai habité longtemps la Flandre maritime à une altitude telle que j’avais le vertige en regardant par la fenêtre. Non sans blague ! J’habitais un polder qui culminait à moins 40 cm.

Non loin, un village « Warhem ». C’est là, paraît-il, que l’on vit les premières pommes de terre de France.
Un marin avait rapporté et planté dans son jardin, quelques bulbes pour la simple beauté des fleurs. Des fleurs comme ça, personne n’en avait vu dans la région.

Parmentier, lui, n’était pas cultivateur. Il se contentait d’être – excusez du peu : pharmacien militaire, agronome, nutritionniste et hygiéniste.
Parmentier est surtout celui qui a compris le premier toute l’importance de ce bulbe appelé «papate ».

Pour lutter contre l’immobilisme du monde paysan (tiens, on se croirait à Bruxelles) Parmentier eut une idée qui depuis à fait son chemin, à moins qu’elle n’ait creusé son trou, façon de parler bien sûr.

Il paraît qu’il a fait planter des pommes de terre dans un champ. Pour bien faire comprendre que ces bulbes là étaient précieux, il disposa des soldats autour du champ, mais ces soldats là avaient pour ordre de ne rien voir. Si bien que l’on piqua des pommes de terre et que les heureux voleurs croyant avoir volé, furent tout simplement les artisans d’une manœuvre politique.

(parenthèses)

Le système Parmentier est entré dans les anales. Quand on a inventé la cuisine moderne plus ou moins bien comprise de genre steak avec compote de kiwi) on déclara que ce genre de cuisine n’est apprécié que par les gens intelligents.
Et comme personne ne voulait se sentir… la cuisine passa comme une fleur.

Toujours est-il, et là, je suis très sérieux, que la pomme de terre évita à certains de nos ancêtres, de mourir de faim ce qui aurait eu pour conséquence tragique que vous ne seriez pas en train de lire ma littérature et que j’aurais peut-être pas eu l’occasion de l’écrire.

Vive Parmentier
Vive les pommes de terre.

Mais revenons à nos… pas moutons… mais à nos pommes de terre.

L’importance de la pomme de terre (ou des pommes de terre, il y a des dizaines d’espèces) se mesure au nombre de recettes.
Et comme dit : les plus simples sont…

Voici donc une petite recette de papy.

Ingrédients  pour 4

On compte généralement 250 g de pomme de terre/personne.

Donc

1 kg de pommes de terre. Nous choisirons des « rates » ou des « Charlotte ». Choisissez des toutes petites.

bien laver les pommes de terre.
ne pas les éplucher.
bien sécher.

Dans une poêle, sautoir…

chauffer 1 dl d’huile.
ajouter les pommes de terre (vous comprendrez pourquoi j’ai insisté sur le bien sécher)
1 gousse d’ail s’il est rose et frais c’est parfait.
laisser cuire et retournant de temps en temps pour les faire dorer uniformément.

vérifier la cuisson : quand les pommes de terre commenceront à devenir molles

  • – ajouter du carvi (c’est le cumin alsacien).
  • – épicer avec des épices à pomme de terre ou faites un mélange muscade, paprika, sel , poivre.
    – éventuellement mouiller avec un peu de bouillon.
    – au dernier moment, jetez l’excédant d’huile.
    – ajouter du beurre, ou de la graisse d’oie de canard, gras de foie gras…

Dépêchez-vous de manger, car quand les autres auront goûté…

C’est tout simple et tellement bon.

Le film de la recette :

bien laver, sécher, rissoler, petite gousse d'ail
bien laver, sécher, rissoler, petite gousse d’ail
on ajouter du carvi
on ajoute du carvi
Mouiller avec un peu de bouillon, après évaporation jetez l'huile ajoutez beurre ou graisse de… selon budget
Mouiller avec un peu de bouillon, après évaporation jetez l’huile ajoutez beurre ou graisse de… selon budget

Views: 1799