On a beau dire, l’Homme à défaut d’être un animal sacré, est, et restera, un sacré animal !
On peut s’attendre à tout : du meilleur au pire, de l’invention du cœur artificiel, à celle de la plus effrayante bombe thermonucléaire.
On ne finira jamais de s’étonner.
Il suffit de regarder, mais il faut également avoir le courage d’accepter ce que l’on voit et ne pas fermer volontairement les yeux.
Il n’y a pires aveugles que ceux ne veulent pas voir :
– même s’il a construit des gratte-ciel qui vont chatouiller les nuages,
– même si son orgueil l’a poussé à se promener sur la lune,
– même s’il est descendu au plus profond de la matière…
L’Homme, quoiqu’il en pense, quoiqu’il dise, n ‘est finalement qu’un animal parmi d’autres ; un peu plus intelligent semble-il, donc un peu plus responsable aussi : c’est la conséquence logique et inéluctable.
Ce qui fait la différence dit-on, c’est que l’Homme possède une conscience.
L’Homme animal conscient ? Je demande à voir.
Et, comme je pense en image, il y en a une qui s’impose à moi.
L’Homme funambule.
Il avance sur le fil de sa vie.
Chaque pas va le mettre en péril. Pour vivre (survivre ?) il doit trouver le fragile équilibre :
– entre ses rêves et les réalités.
– entre ses désirs et les possibles.
– entre ses aspirations et sa liberté de manœuvre.
– entre l’Autre et lui-même.
Alors, il y a ceux qui ayant pris conscience de cette difficulté, tendent la main à la recherche d’une aide.
Le funambule utilise un balancier pour l’aider à mieux garder l’équilibre.
Balancier matérialisé par cette longue perche qui amortit les mouvements.
Mais l’Homme recherche également son équilibre psychologique, émotionnel, vital.
Alors, une fois de plus, il tend la main pour de l’aide et les balanciers ne seront pas matérialisés, ils porteront le nom de religions, de philosophies de vie, des systèmes, de croyances, de morales aussi.
Celui qui choisit de se passer de ces balanciers-là, ne choisit pas la voie la plus facile, car même si à première vue, elle semble quelque peu orgueilleuse, cette voie-là est celle du libre choix, celle de la responsabilité aussi.
Cet Homme-là sera responsable de lui-même.
Chaque démarche connaît ses défis, ses échecs, ses pièges et ses tentations.
Les voix dogmatiques vous accompagnent et vous indiquent ce qu’elles pensent être « la bonne direction ».
Il suffit de croire…
Se passer de leur aide, vous oblige non plus à croire, mais à choisir, à juger, à décider par vous même…
L’Homme restera malgré tout un animal. Animal « croyant » ou animal acteur de son destin ?
Avancer, c’est suivre une voie, celle que l’on vous propose ou celle que vois choisissez librement.
Il restera cependant toujours ce que l’on ne peut choisir, ce que l’on vous interdit, ce à quoi il faut renoncer…
Et, au fur et à mesure, les « déchets » commencent à s’accumuler.
Chaque chose qui dure trop longtemps finit par lasser, à devenir insupportable.
C’est pourquoi, il existe un certain nombre d’alternances auxquelles nous ne pouvons échapper :
– alternance du jour et de la nuit,
– alternance d’activités et de sommeil,
– périodes chaudes et périodes froides,
– cycles des saisons,
– rires et larmes,
etc …
Prenons un exemple :
Il est difficile d’imaginer notre vie actuelle sans le recours à des ordinateurs.
Il y a beaucoup de pièces indispensables dans un ordinateur, mais parmi les plus importantes, et l’on n’y pense pas de suite, sont :
– la poubelle,
– la possibilité de réinitialiser.
Pouvoir repartir à zéro.
Pouvoir oublier.
Recommencer, revivre
Ces rêves-là sont désormais réalisables.
Et si nous pouvions extrapoler à toute notre vie ?
Je pense que les alternances, nous offrent cette possibilité.
Tourner une page.
Ecrire un nouveau chapitre,
Repartir du bon pied comme dit l’adage
Et il me semble que notre vie est ainsi jalonnée de rendez-vous comme :
– l’aube de chaque jour,
– le soleil qui se lève le premier jour de printemps,
– le premier flocon de neige,
– le premier sourire d’un enfant.
Tout est tellement solennel.
Et notre vie n’est en réalité, qu’une suite d’instants solennels.
Il y a ceux qui ont la chance d’en être conscients et tous les autres auxquels il faut tendre la main.
Alors, on organise des rendez-vous qui s’appellent Noël, Pâques, anniversaire, jour de l’an…
Carnaval fait partie de ces « fêtes de réinitialisation ».
Nous sommes en plein hiver.
Nous sommes dans le froid.
Bous sommes dans le noir.
Nous venons tout juste de changer d’année,
Nous tournons nos regards vers :
– la chaleur
– la lumière
Notre cœur se prépare
– pour une nouvelle partie de la vie,
– pour un nouveau départ,
– pour un nouveau printemps,
– pour toutes ces graines qui vont faire refleurir la Vie.
Alors, il est grand temps de nous débarrasser
– de tout ce qui nous encombre.
– de tout ce qui nous pèse.
– de tous les kilo que nous avons pris (le temps du jeûne).
– de toutes nos peurs. On chasse les esprits en faisant du bruit.
– de tous les fantasmes (on transgresse, les interdits et la morale).
– de tous nos apparences habituelles (on se déguise).
– de tout ce que nous voulons cacher (un brûle le bonhomme hiver)
Il est temps de s’étourdir.
Il est temps de faire les fous.
Il est temps de crier, de chanter, de boire.
Ecclésiaste i(l y a un temps pour tout)
Mais attention !
Quand l’Homme laisse tomber les chaînes, il se « déchaine » au sens littéral du mot.
De limite en limite, on va tout droit à l’excès.
Essayer de canaliser les foules en délire a toujours préoccupé ceux qui détiennent et vivent de l’autorité matérielle et/ou spirituelle.
Et c’est ainsi que l’on a essayé de transformer les différentes fêtes païennes de carnaval en leur trouvant des dénominateurs communs variables d’une région de monde à l’autre.
Mais, « réussir son carnaval » c’est se donner une chance supplémentaire de ne pas rater
un « rendez-vous de la vie. »
Dans le Nord on se grime.
Dunkerque
Dunkerque
Dans l'Est on porte un masque
Mulhouse
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