Tous les articles par jipebk

POMME DE TERRE cuites en robe des champs puis sautées

Les pommes de terre ne se mangent pas crues.
Comment peut-on les cuire ?
De nombreux modes de cuisson s’appliquent aux pommes de terre

Je vous propose de les cuire en deux temps :

– la première fois, elles seront cuites avec leur pelure dans de l’eau : pommes de terre en robe des champs.
– ensuite, nous allons les éplucher.
– pour terminer, nous allons les faire dorer dans une poêle.

Liste des courses :

– pommes de terre.
Il faut compter entre 150g et 200 g par personne.

– dans la mesure du possible, on choisira de préférence des pommes de terre qui ont la même taille. Pourquoi ? (Régularité de la cuisson, plus belle présentation)

Pour parfumer les pommes de terre pendant la première cuisson :

– 1 feuille de laurier.
– du thym.
– 1 gousse d’ail.
– du gros sel.

Pour les faire dorer dans une poêle :

– 5 cl d’huile.
– 50 g de beurre ou …. Voir commentaires
– sel et épices pour pommes de terre.

Le matériel :

– 1 casserole avec couvercle
– 1 passoire
– 1 couteau d’office
– 1 écumoire.

PROGRESSION : pommes de terre cuites en deux temps.

Lavez et brossez les pommes de terre.
– rincez les autres légumes.
– écrasez la gousse d’ail.

Première cuisson en robe des champs :

– mettez les pommes de terre dans la casserole.
– ajoutez une poignée de gros sel.
– mouillez avec de l’eau froide.
– ajoutez thym, laurier, ail écrasé.
– démarrez la cuisson avec couvercle.

– vérifiez le degré de cuisson avec une aiguille à brider.( non pas avec un couteau)

Quand les pommes de terre sont cuites, les égoutter dans la passoire.

– les éplucher à chaud.
– réservez.

Seconde cuisson :

Les pommes de terre seront taillées selon leur grosseur. C’est pourquoi, il est préférable de choisir des pommes de terre de petites taille.
On les coupe dans le sens de la longueur

– faire chauffer la poêle avec l’huile.
– ajoutez les pommes de terre.
– restez sur une chaleur moyenne.
– retournez de temps en temps les pommes de terre.
– quand les pommes de terre seront colorées, jetez l’huile et ajoutez le beurre.
– salez et ajoutez les épices pour pommes de terre.
– terminez la cuisson.
– dresser.

Appréciation du travail
 

– on regardera la régularité de la coloration (pas de pommes de terre brûlées)
– on pourra ajouter du persil haché.

COMMENTAIRES DU CHEF :

Variantes :

Au lieu de terminer les pommes de terre au beurre, on peut les terminer avec de la graisse d’oie ou de canard.
On peut également les parfumer en ajoutant quelques graines de cumin ou de l’aneth
 

Cette façon de cuire les pommes de terre en deux temps, permet un gain de temps.
On peut cuire les pommes de terre en robe des champs et les éplucher à l’avance.
On les terminera au moment.

Attention :

Les pommes de terre en robe des champs se pèlent facilement à chaud mais beaucoup plus difficilement quand elles auront refroidi.

Service :

Ces pommes de terre seront servies en accompagnement
 

Illustrations photographiques © Papy Jipé

 


Les pommes de terre cuites en robe des champs ont été pelées et coupées dans le sens de la longueur.
 

Première phase.
On met les pommes de terre dans une poêle avec de l'huile pour les faire dorer.

 


Chaleur modérée.
On tourne les pommes de terre pour une coloration régulière.

 

Quand elles sont cuites, on jette l'huie et on les termine avec du beurre ou de la graisse d'oie ou de canard.
Epices à pommes de terre.

 


 

Visits: 2617

PIMENT D’ESPELETTE ET GASTRONOMIE FRANÇAISE.

Consacrer une série d'articles au Piment d’Espelette est une chose relativement aisée dès qu’il s’agit, soit de parler de l’histoire du piment, soit de sa culture.
Les choses commencent à sérieusement se compliquer quand on aborde le sujet de la place du Piment d’Espelette dans la cuisine française et la gastronomie en général.
On passe d'un monde du mesurable à celui des appréciations, des ressentis, de la sensibilité individuelle.

Pour commencer quelques réflexions d’ordre général.

L’évolution de la cuisine me fait penser à une horloge du type pendule qui oscille entre le tic et le tac, entre le simple et le compliqué, entre le naturel et le besoin de vouloir le transformer.

Il y a bien longtemps, les choses étaient bien plus simples :
On mangeait parce que l’on avait faim.
Nul besoin de s’embarrasser à faire des préparations compliquées.

Monsieur Cro-Magnon posait le steak de dinosaure sur la table, Madame Cro-Magnon sortait le pot de moutarde ( à l’ancienne ma Chérie) et on y allait de bon appétit !

C’était vrai aussi longtemps que les gens mangeaient parce qu’ils avaient faim.
Mais, vous le savez bien, les choses finissent toujours par déraper.
Un jour donc, Madame Cro-Magnon passa devant un miroir et poussa un grand cri.
Chéri ! T’as vu ma silhouette. J’ai encore pris des kilogrammes. Je ne me vois pas avec une silhouette pareille sur la plage dans 15 jours !

Et voilà, c’est ainsi que l’on  inventa le régime, dans le double but de faire perdre du poids au profit de ceux dont le porte monnaie prenait plaisir à gonfler.

C’est à partir de ce moment-là que l’on commença à faire des chichis, à surveiller ses calories, à inventer les gaines qui retiennent le bide…et les soutiens gorge push up qui font croire à des choses qui n’existent que dans l’imagination.

Le monde moderne était né.

Toujours est-il que pour redevenir sérieux, on commença non plus à manger directement de la bête à l’Homme (ancêtre de la démarche producteur/consommateur)
 mais à préparer, à enrichir, à flatter les palets et les palais…
On partit donc à la recherche de tout ce que l’on peut ajouter pour donner du goût.
L’expression «  garniture aromatique » date certainement de cette époque.
 

On utilisa tout d’abord le sel, puis des plantes qui piquent, qui donnent un goût acide…
Le goût sucré était particulièrement en vogue.

Et comme les rois de France étaient des petits malins, ils inventèrent un truc infaillible : un impôt sur le sel.
Et comme personne ne pouvait plus s’en passer : par ici la monnaie !
Y’a bon !
( Non ! on n’avait pas encore inventé le Banania.)

Le problème qui se posait à l’époque était très simple.
On mangeait aussi longtemps que l’on avait faim.
Oui, mais après ?
Il fallait bien conserver les restes pour les jours de disette.

Alors, on se mit à réfléchir.
On sala, on poivra, on marina, on fuma, on boucana enfin toutes ces «  combines » qui permettent de conserver.
Et elles sont toujours d’actualité…

 

A cette époque, les épices avaient le vent en poupe.
On les vendait très cher ou point même que  l’on payait  non pas avec sa carte bleue ( pas encore inventée) mais, on pouvait directement payer en poivre, en muscade etc…
Autrement dit : on payait en épices ce qui a donné l’expression payer en espèce.

On ne payait pas encore en liquide, car il aurait fallu inventer les bouteilles vides.

Voici donc, un résumé humoristico-historique qui vous explique que le moine qui apporta le Piment à Espelette gravit rapidement les échelons du hit parade.

Sauf qu'Espelette, ce n’est pas bien grand et nos amis qui s’étaient mis en tête de lancer une AOC durent d’abord faire connaître leur produit.

UN COUP DE CHANCE.

Comme je vous l’ai dit, en début de cet article, la cuisine oscille entre le compliqué et le naturel.
Cela faisait des années que l’on se compliquait la vie à faire des viandes à l’essence de… au jus de…
Une nouvelle génération de cuisiniers prit le pouvoir sur les cuisines et nos estomac.

Leurs devises :

– respecter le goût des aliments.
– exalter leur goût en trouvant des associations nouvelles.
– servir moins, mais manger mieux.
– se préoccuper de savoir non pas si le client à bien mangé, mais s’il se sentait bien après le repas.

Voilà pourquoi je me suis permis de parler d’un coup de chance.
Les uns proposent justement ce que les autres recherchent.
Youpi !

Il faut avouer que l’introduction d’un nouveau produit ne se fait pas sans mal.
Nous traînons nos sacrées habitudes alimentaires, autre manière d’évoquer la mémoire de nos estomacs.
Alors, il n’y a pas de milliers de solutions :

– On peut annoncer clairement que le nouveau produit est réservé aux gens de goût
– qu’il faut une certaine culture pour apprécier ce produit etc

Enfin toutes ces combines qui sont toujours d’actualité.
Quoi, vous n’avez pas de volant chauffant ?

La conjonction entre les chercheurs (cuisiniers) et les offreurs (producteurs) a fait que lentement, le piment d’Espelette s’est rendu quasiment indispensable.
C’est à cette époque-là, que date ma formation de cuisinier et, comme je l’ai entreprise sur le tard, vous le savez tous, les vocations tardives sont les plus violentes.
Je « fréquente » donc le piment d’Espelette depuis les années 1980.

LE PIMENT d’ESPELETTE 


je ne me risquerais pas à décrire les sensations que fait naître le piment d’Espelette tout simplement parce que je pense qu’il existe des gens qui le font mieux que moi.
Chaque année, quand arrive le Beaujolais nouveau, on prévient les gens :
Cette année il sent la banane
Et les gens lui trouvent un goût de banane.
Je trouve que cela est le genre de télécommande dont un devrait se passer.

A chacun de goûter, d’aimer ou de ne pas aimer.
Je me cantonne volontairement au minimum.

Le piment d’Espelette n’est pas agressif. Il est progressif.
Il ne vous arrache pas la bouche, mais il apparaît graduellement.

Le piment d’Espelette est chaud et sa chaleur apparaît dans la douceur.

Le piment d’Espelette a une persistance de durée moyenne. Il vous laisse un arrière goût.

POURQUOI DU PIMENT D’ESPELETTE ?

Je pense qu’il est tout à fait inutile de dresser la liste des plats dans lesquels le piment d’Espelette apporte ses notes.
Il convient à chacun de former son goût en dehors de toute pression médiatique.

Un grand chef ne doit pas imposer il doit faire découvrir, initier est le mot juste.

Je ne vous parlerai donc que de quelques associations que je teste régulièrement.

Piment d’Espelette et lait de noix de coco.

C’est une association que j’utilise régulièrement :
– julienne de légumes étuvées au beurre
– lait de noix de coco.
– accompagne noix de Saint Jacques ; gambas, crevettes, lotte etc..
Le piment d’Espelette est ajouté en finale pour ne pas perdre ses vertus.

Piment d’Espelette et crème fraîche
dans une blanquette de veau, une blanquette de lotte etc…

Piment d’Espelette et chocolat
dans une mouse de chocolat

Piment d’Espelette et sorbet de pastèque.
C ‘est par hasard que nous avons découvert mon épouse et moi, cette association.
Elle fonctionne très bien autant sur un sorbet que sur une salade de fruits bien fraîche

CONSERVER LE PIMENT D’ESPELETTE.

Quand je suis descendu dans le Pays Basque j’ai découvert un piment d’Espelette d’un goût merveilleux.
Il s’avère que le piment d’Espelette et très sensible à la lumière et à la chaleur.
Il doit être consommé de préférence dans l’année de sa production.
La meilleure façon de le conserver est de le mettre au froid dans un récipient opaque ou sous vide.
J’ai également trouvé une solution qui consiste à le fabriquer à partir des «  cordes de piments » quand on en a besoin et de ne pas le stocker inutilement.

Merci à tous ceux qui ont accepté de me documenter.
Il convient également de remercier la confrérie du piment d’Espelette qui veille à la qualité du produit.
Des dégustations régulières sont faites par des juges qui attribuent l’ACO gage du produit de qualité.

 

Illustrations photographiques © Papy Jipé

La corde de piment d'Espelette


 

Le piment vendu en poudre


Le piment d'Espelette vendu en confiture

Le piment d'Espelette endu en caviar

Le piment d'Espelette vendu en gelée


Une tradition séchage du piment sur les façades

 

Visits: 267

PIMENT D’ESPELETTE 2 : SA CULTURE 


Cultivez des piments est à la portée de tout bon jardinier pour peu qu’il respecte certaines règles de base.

Qualité des graines :

Il est possible de produire ses graines d’une année à l’autre.
On aura soin de choisir les fruits les plus beaux, les plus sains.
Ces fruits récoltés quand ils sont totalement mûrs, seront enfilés sur une « corde » et mis à sécher.
On contrôlera l’avancement du séchage. La chair des fruits se desséchera et sa couleur deviendra un peu plus sombre. Quand le taux d’humidité sera fortement réduit, les fruits s’écrasent facilement entre les doigts.
C’est à ce moment-là que l’on prélèvera les graines.
Ces graines seront conservées dans des sachets de préférence de papier genre Kraft ou dans des récipients étanches pour éviter qu’ils ne se réhydratent.

Semis des graines :

Le plus simple pour l’amateur est de semer les graines dans des récipients par trop profonds et qui auront été garnis de terre légère riche en matière ayant la faculté de retenir l’eau.
Les graines seront semer peu profondément.
Il est important que la température de la terre soit aux alentours de 22°C

Levée et repiquage.

Les piments font partie des dicotylédones, c’est-à-dire qu’en réalité, la graine est formée de deux parties accolées.
Quand les conditions de germination optimales sont réunies, un germe  se forme.
Ce germe va s’enfoncer dans la terre et alimenter la plantule.
Les deux cotylédones vont se séparer.
On a la fausse impression de voir les deux premières feuilles, mais ce ne sont que les cotylédones.
Ils vont livrer la nourriture nécessaire au développement de la plantule.
Les semis se feront entre fev et avril.

Par la suite la plante formera ses premières vraies feuilles. Quand elle en aura 4, il est temps de les repiquer.
Le plus pratique est de les repiquer en godet ceci facilitera la suite de la culture.
La plante commencera sa croissance d’autant mieux qu’elle bénéficie du climat qui règne dans une serre.
Pour l’amateur, un bord de fenêtre peut très bien convenir.

La mise en place :

Nous avons beau habiter le même pays, les dates des Saints de Glace ne tombent pas au même moment, un peu plus précoce dans le Sud un peu plus tardif dans l’Est.
Les piments ne supportent pas le froid et la moindre gelée leur est fatal.
En Alsace, la dernière des Saintes de Glace est la sainte Sophie qui tombe le 25 mai.
Les jardiniers prudents attendent donc cette date pour repiquer leurs piments et leurs tomates.

 

Petite anecdote :
 

L’adjectif « froid » s’applique à bien des situations.
Il désigne notamment une femme d’un caractère peu accueillant. Une femme froide est une autre manière de dire un femme frigide et les alsaciens aiment jouer sur ce jeu de mot
Quand la « frigide Sophie » est passée, on peut planter les plantes fragiles.

 

Voir photo sur des plantations des piments à Espelette.

Dans mon jardin alsacien, je suis obligé de tuteurer les piments qui « montent » facilement à 1.5 m.
Ils sont de belle taille. Les tiges des plantes sont solides et ligneuses. Elles atteignent  le diamètre d’un manche à balai.

Quand les fruits sont mûrs, c’est-à-dire bien rouge, je les enfile sur des cordes très solides et ils sont mis à sécher.
6 pieds de piments permettent d’assurer les besoins d’une famille de 4 personnes.
Pour l’instant, je n’ai jamais tenter l’expérience moudre les piments. Je les utilise en coupant la quantité nécessaire pour un plat.

Rappelons que la puissance des piments est essentiellement concentrée dans les pépins.
Pour les personnes sensibles à la capsaïcine, il est possible d’enlever les pépins.
N’oubliez surtout pas de bien vous laver les mains avant de vous frotter les yeux.
 

Illustrations photographiques © Papy Jipé


Tout commence l'année précédente quand on récolte les graines.


Les graines sont semées comme celles des tomates.


Elles produisent des plants que l'on repique en godets.


Une fleur déjà fécondée ; on aperçoit le jeune piment.


Plants en attente de plantation


Un plant tous les 40 centimètres.


Le nylon noir limite l'évaporation et la croissance des mauvaises herbes.


Des lignes de piments


Un champ de piments


Il faut du soleil


Un peu comme les vignes


Des tuteurs ou des cordes pour soutenir les piments



Et ça pousse


Les mauvaises herbes aussi Hélas


Un champ bien propre


Il en faut des plants


Les piments mûrs sont séchés au soleil et dans des séchoirs

Une production en augmentation grâce à l'AOC


Piments enfilés sur des cordes comme le veut la tradition


Une quantité de sous produits


Piments séchés à l'ancienne sur les façades

Visits: 1770

PIMENT d’ESPELETTE 1 Generalités.


Il faut  des années, voire des siècles parfois, pour comprendre toutes les conséquences d’un fait que l’on pourrait croire apparemment simple.
Ainsi, la découverte du continent Américain en 1492 par Christophe Colomb, est loin d’avoir fini de faire couler de l’encre.

Dans un premier temps, le navigateur n’avait d’autre ambition que de chercher une nouvelle route, plus courte, plus facile, qui sait plus …
et le voilà qui découvre tout un continent.
Il n’en demandait pas tant.
Un coup à finir dans les livres d’histoires, pour sûr.

On connaît plus ou moins bien toutes les conséquences de cette découverte.


Sans elle, comment les braves soldats américains auraient-ils pu voler à notre secours lors des guerres glorieuses que les européens, toujours à la pointe de l’intelligence, se sont livrées.
Faut quand même le faire : déplacer des américains pour voir les européens qui se tapent dessus.
Une aubaine pour Hollywood et les agences de voyages.

Mais, posons-nous la question un peu différemment :

Que serait-il arrivé si notre Christophe n’avait pas découvert l’Amérique ?

Pour ne parler que des produits courants, voici une liste de ceux rapportés d’Amérique.

 

  
Cette énumération démontre que sans la découverte du continent américain, une bonne partie des européens  seraient morts de faim (merci la pomme de terre).

Nos copains italiens pourraient toujours essayer de faire des pizzas sans tomates.

Halloween se passerait des citrouilles et les orchestres symphoniques auraient bien du mal sans l’apport des haricots aux vertus musicales.

Dans la liste ci-dessus, j’ai décidé de vous parler aujourd’hui plus spécialement des piments et des poivrons.

Ces légumes appartiennent à la même famille, mais se distinguent par leurs formes, leurs couleurs, leurs goûts plus au moins piquants.

Nous appellerons :
– poivrons ceux qui sont plutôt doux.
– piments ceux qui sont puissants.

Ils ont été rangés selon une échelle inventée par un certain Monsieur Scoville pharmacien.

Jetez un coup d’œil sur les tableaux du site Wikipédia

Cliquez ICI

En fait, il existe plusieurs échelles de Scoville.

– une échelle qui va de 0 – 16 millions
– une échelle qui va de 0 à 10.
C’est cette dernière qui est le plus souvent utilisée.

Quelques piments que l'on trouve facilement.

Piments : les noms.

 

1 Piment d’Espelette

2 Piment très doux vert allongé

3 Piment Costeno amarillo

4 Piment  Costeno amarillo

5 Piment noir qui devient rouge vif.

6 Piment Numex suave orange

7 Piment Jalapero TAM

8 Piment bulgarian Carrot

 

De la petite histoire d’un légume à la grande histoire du piment d’Espelette.

J’ai passé quelques jours à Espelette, charmante commune dans le Pays Basque.
Pour nous autres Alsaciens, nous nous retrouvons presque chez nous, car Pays Basque et Alsace ont un air de famille.
On y respecte les mêmes traditions et les gens, un tantinet réservés au premier abord, font rapidement preuve d’une très grande gentillesse.

Quand j’ai parlé au propriétaire de l’hôtel de mon projet d’article sur le piment, il a souri.
«  J’ai votre homme !
C’est mon père : mais attention, quand il se met à « blaguer » sur le piment (j’ai compris que blaguer signifiait « parler ») il ne s’arrête plus. »

C’est ainsi que nous avons fait la connaissance d’Andde Darraïdou, ancien maire d’Espelette et qui plus est, membre d’un groupe de jeunes qui se sont lancés dans l’aventure de l’Appellation d’origine contrôlée. AOC

Nous avons passé un grand moment de bonheur dont je vais essayer de vous relater l’essentiel.
Si je devais commettre malgré moi, une erreur, j’espère que Andde ne se génera pas de la rectifier et de me corriger.

Je vais donc céder la parole à Andde Darraïdou.

"On a toujours cultivé du piment à Espelette.
Il paraît que le piment est arrivé chez nous, apporté par un moine voyageur.
Je vous rappelle que tous les piments sont originaires des Amériques.

Les gens du village cultivaient donc quelques piments, mais simplement pour leur usage familial, car à l’époque il n’y avait ni frigo, ni congélateur On utilisait le piment pour conserver la viande en particulier la viande de la race locale des porcs de couleur noire et rose. Notre piment cultivé était bien moins cher que le poivre.


Les piments sont enfilés sur des cordes et suspendus sur les façades pour sécher.


 

Les piments étaient plantés. Leurs fruits étaient récoltés et on les faisait sécher en les suspendant  le long des façades des maisons.
On produisait en quantité suffisante pour les besoins de la famille et, s’il en restait un peu, ma foi, on vendait l’excédent.

Comme dans tous les pays, la vie des villages  était rythmée par des fêtes.
Les fêtes religieuses qui sont de véritables jalons, mais aussi des fêtes tout simplement pour s’amuser et pour oublier que  la vie est parfois dure.

C’est ainsi qu’un groupe de  « jeunes » se mit à la recherche d’une raison, aujourd’hui on dirait d’un thème de fête et une autre société leur suggéra d’organiser une fête autour du piment.

Aujourd’hui, les jeunes d’alors ont les cheveux blancs, mais la fête qu’ils organisent attire des milliers de visiteurs.

Encouragés, bien conseillés, les jeunes passèrent à la vitesse supérieure et la culture du piment prit de l’ampleur.
Seulement voilà, qui connaissait le piment d’Espelette en dehors de sa région de production ?

Et ce fut tout le travail de dizaines d’années de faire connaître le piment d’Espelette ( je dirais de faire reconnaître les qualités du piment d’Espelette.)

Quand on est animé d’un idéal, on retrousse ses manches et c’est ainsi que les jeunes pionniers se mirent en marche avec leurs « cordes » sur lesquelles ils avaient enfilé leurs piments.

Ils rencontrèrent les grands cuisiniers de l’époque et ces cuisiniers comprirent rapidement tout ce que le piment d’Espelette peut apporter à une cuisine que l’on disait « nouvelle » à l’époque. »

On dirait un conte de fée, mais ce serait oublier que les contes de fée n’existent pas.
La vie ne sourit qu’à ceux qui savent «  mouiller leur chemise »
On n’a rien sans rien, surtout quand on fait partie des pionniers.
Après les pionniers qui ne comptent ni leur temps ni leurs efforts,  vient l’époque des gestionnaires, de ceux qui structurent, de  ceux qui rentabilisent.

Les piments d’Espelette que l’on pesait en centaines de kilogrammes se pèsent actuellement en tonnes.
Ils font partie des produits qui font la grandeur de la grande cuisine française

à laquelle ils ajoutent « un petit  je ne sais quoi » qui lui permet d’atteindre des sommets.

Je pense que le piment d’Espelette est avant tout un produit magique :

magique oui, pour les cuisiniers bien sûr, à condition qu’ils apprennent à l’utiliser à bon escient.
magique aussi, pour ceux qui le cultivent et qui avec un peu  de terre, quelques gouttes d’eau et un grand coup de soleil, vous fabriquent une poudre qui enchantera vos plats.

magique enfin, car comme tout produit issu de l’alchimie,  n’essayez surtout pas de percer son secret de fabrication.

Le piment d’Espelette est un savant mélange d’une sélection des meilleures graines, arrosées des plus belles gouttes de pluie, le tout mûri sous les plus beaux rayons de soleil, le tout sous le regard bienveillant mais sévère des anciens qui y ont investi tout leur cœur.

Et l’on ne se trompe jamais quand on joue cœur.

Suite au prochain article

Illustrations photographiques © Papy Jipé

Un vaste choix de produits à base de piment d'Espelette.

 

 

 

 

Visits: 240

REFLEXIONS TECHNOLOGIQUES AUTOUR DE LA RATATOUILLE 

Les buts de cet article :

Préparer une ratatouille est à la portée de toutes les ménagères.
Ce n’est finalement qu’un plat composé d’un mélange de légumes.

Préparer une bonne ratatouille, est déjà une chose plus difficile.
Le plus difficile est, pour commencer, de définir ce qu’est une bonne ratatouille.

A partir de là, on peut franchir un ou plusieurs pas supplémentaires et entrer dans le monde de la gastronomie.

Le but de cet article est de mettre l’accent sur le fait que la préparation d’un plat, n’est pas seulement la mise œuvre d’un ensemble de techniques, mais qu’un plat, pour être bien réussi, doit prendre appui sur un ensemble de réflexions.

Un de mes maîtres m’a dit un jour :
 « ton plat ne pourra jamais être meilleur que toi-même.
Ton plat n’est autre que le reflet de ta propre harmonie. »

Essayons de définir une bonne ratatouille.
 

La ratatouille évoque immanquablement le Sud et, par association d’idées, le Sud évoque le soleil, le ciel bleu, les couleurs et les odeurs des marchés de Provence, ceux que chantait Gilbert Bécaud avec en étrennes, l’accent qui se promène…

Voilà pour le côté poétique et pittoresque.

Pour le technicien, la ratatouille est un mélange de :

– aubergine.
– courgettes.
– poivrons.
– tomates.

avec bien sûr :

– oignons
– ail.

ainsi que :

– basilic.
– thym.
– laurier

reste bien sûr :

– l’huile d’olive
– sel, poivre, éventuellement un peu de piment

Bien conçu, le mélange de légumes ne doit permettre à aucun d’eux de dominer les autres. Il faut que l’harmonie règne.
C’est un peu comme dans un orchestre symphonique, dans lequel chaque instrument joue sa propre partition.
Chaque instrument possède sa tonalité, son timbre. Nous ne sommes pas dans un concerto qui met à l’honneur un soliste.

La fraîcheur des légumes est une donnée indispensable.
Leur texture est une donnée incontournable et qui pose parfois quelques soucis.
Nous en reparlerons.

Cuisiner, c’est comme diriger un orchestre.
Il convient d’exhaler et d’exalter la quintessence de chacun des composants afin que règnent la beauté et l’harmonie.

Passons en revue nos troupes  dans l’ordre de leur utilisation.

Oignon :

Il constitue la base de nombreuses préparations
Quel oignon ?
Nous sommes devant une question de choix.
L’oignon jaune est plus fort.
L’oignon rouge a un autre goût plus sucré.
L’oignon rose est plus doux.

Ail :

Il est le compagnon de l’oignon, mais comme sa puissance est plus grande, il convient de l’utiliser de telle façon qu’il ne vienne pas écraser le goût des autres légumes. L’ail devra impérativement être dégermé.

Aubergine :

C’est un légume à problème.
Avez vous remarque sa capacité à se gorger d’huile ?
Trop c’est trop. Il faut donc trouver un moyen de freiner son appétit.

Si vous mettez des cubes d’aubergine en présence d’huile, ils n’ont plus qu’une idée en tête : se goinfrer.
On peut lutter contre ce phénomène de plusieurs façons.
La plus simple est de découper les aubergines en tranches épaisses et de les plonger dans de l’eau que l’on mène à ébullition pendant quelques minutes..
L’eau va occuper les places que l’huile se serait fait un plaisir de prendre.
Après avoir égoutté l’aubergine, son appétit d’huile est calmé.

Courgettes :

Il en existe plusieurs variétés.
Personnellement, j’essaie de trouver des courgettes d’un diamètre de 2 à 3 centimètres.
Leur peau est encore fine et elles n’ont pas encore de graines.
Je ne les pèle pas car je veux retrouver de la couleur verte dans mon plat.

Poivrons :

Ils existent en plusieurs couleurs vert, rouge, mais aussi jaune et orange.
Ils contiennent des graines qu’il faut enlever.
Voir combine plus bas dans les photographies.
Faut-il les peler ?
C’est la grande question.
Oui, si leur peau est dure.
Non, si la peau est fine.
Tout dépend bien sûr de la saison.
L’épaisseur de la peau dépend de la vitesse de croissance. Plus elle est lente, plus la peau est dure.
Si vous ne pouvez faire autrement, peler les poivrons avec un couteau économe.
Ne les faites pas griller car votre ratatouille pendra un goût de fritta.

Tomates :

Choisissez des tomates mûres.
Elles vous remercieront en votre procurant un goût succulent.
Faut-il les peler ?
Là, je répondrai oui et même il faut les monder : c’est-à-dire les peler et les éliminer les pépins.
Mais, surtout ne jetez rien car peau et pépins seront utilisés.

TAILLER LES LÉGUMES

Voilà encore une question qui revient régulièrement.
Analysons les différents aspects :

La taille des légumes a une influence sur la durée de la cuisson. Plus ils sont gros, plus ils mettront du temps à cuire.

La taille des légumes a  également une influence sur l’aspect visuel. Il est nettement plus agréable de voir des légumes en petits morceaux que des légumes en gros morceaux.

La taille des légumes dépend de la destination c’est-à-dire ce que vous voulez en faire. Il existe la possibilité de farcir des tomates avec une ratatouille qui devra donc être taillée en petite brunoise.

Enfin la taille et cuisson influencent la texture finale.
Il existe des ratatouilles dites minutes, c’est-à-dire réalisées pratiquement au moment.
D’une part les légumes seront taillés petits et la cuisson se fera rapidement soit en mode sauter, soit même sur une plancha.

PASSONS MAINTENANT  A  LA  CUISSON :

Une fois les légumes taillés selon les directives du chef, on passe à la cuisson.

Voici la méthode que je préconise. Elle a été mise au point après pas mal d’expériences. Elle me convient pour l’instant sans présager de l’avenir.

Principe général :

– Cuisson des légumes séparément dans de l’huile d’olive parfumée avec les oignons et l’ail.
 
Ceci permet de mieux contrôler le degré de cuisson désiré et adapté à chaque légume.
Après cuisson, les légumes sont égouttés dans une passoire.

Pour les aubergines, blanchir avant de cuire pour éviter l’effet pompe à l’huile
 
– Réalisation d’un coulis de tomate à partir d’une partie des tomates et des peaux et  pépins récupérés.
Le reste des tomates sera taillé et cuit comme les autres légumes.

– Démarrage d’une réduction faite à base des jus de légumes récupérés et dégraissés.
Dans le cas où la quantité recueillie n’est pas suffisante, on ajoutera quelques légumes et de l’eau afin de créer un «  fonds » de légumes.
Ce fonds sera fortement réduit. L’idée directrice est empruntée à celle utilisée lors de la préparation de viandes, quand on réalise ce que l’on appelle « une glace ».

On retrouve une telle démarche, quand on prépare des laitues braisées, quand on fait la réduction du fonds de braisage qui permettra de « vernir » les laitues.

ASSEMBLAGE FINAL :

Lorsque les différents éléments seront prêts, il ne reste plus qu’à procéder à l’assemblage.
On prélèvera donc les quantités nécessaires et on les réunira dans un récipient de cuisson.
On ajoutera la quantité de coulis de tomate et l’on chauffera le tout pour que les parfums se mélangent. Cela pourra éventuellement se faire dans un four et même dans un récipient en terre cuite, si celui-ci est destiné à être posé sur la table.

Contrôle et rectification de l’assaisonnement.

Le décor final sera constitué de feuilles de basilic dont une partie est taillée en chiffonnade, l’autre partie restera entière.

Je préconise de servir la « glace de légumes » séparément afin de laisser la liberté de choix.

COMMENTAIRES DU CHEF :

Je vous rappelle que mon but n’était pas de vous indiquer une recette de ratatouille.
Il en existe des milliers.
Il existe toujours pléthore de recettes dès que l’on parle de plats qui appartiennent à la cuisine familiale régionale.

Mon but est de montrer tout le travail en amont, celui qui commence avant d’entrer dans la cuisine.
Pour ma part cette phase de préparation, (j’allais dire de méditation) me procure beaucoup de bonheur.

Être cuisinier ce n’est pas refaire pour la 1000° fois un bœuf bourguignon, mais de fignoler constamment ses recettes.
 

Être satisfait de soi, n’est pas forcément la bonne attitude.

Il faut bien sûr arriver à faire progresser et cela implique des essais, des réussites et des échecs qui débouchent finalement sur des choix.
Mais, ce qui compte le plus à mon avis, c’est que ces choix soient faits en toute conscience et toute liberté.

Illustrations photographiques © Papy Jipé

Petites courgettes à peau fine.  On garde la peau.
 


Petite combine : on incise les poivrons en faisant le tour.


Ce qui permet de retirer en une seule fois toutes les graines.


On enlève les cloisons blanches.


Et finalement, on taille les poivrons.


Pour de simples raisons d'économie, on prélève la chair autour des " trognons".


Les aubergines avides d'huile. Il en existe diverses variétés.


Les aubergines sont taillées en tranches.


On le fait blanchir pour éviter qu'elles ne se gorgent d'huile.


On démarre le coulis de tomate en faisant suer les oignons ( sans coloration)


On ajoute une partie des tomates ainsi que toutes les peaux et les pépins.


On fait sauter les aubergines qui blanchies absorbent moins d'huile.


Cuisson des courgettes.


Cuisson de poivrons.


On mixe le coulis de tomate et on le passe au chinois.

Les tomates sont cuites puis on procède à l'assemblage.
Après avoir laissé mijoter pour bien mélanger les odeurs et les saveurs, on passe au dressage.

 


Ici la ratatouille accompagne une patte de lapereau.
J'ai ajouté quelques tomates cerises et du basilic pour le décor.

 

 


 

 
 


 


 

 

 

Visits: 226

POMMES DE TERRE ETUVEES AUX OIGNONS ROUGES

Voici une recette simple et rapide.
Les pommes de terre cuites de cette façon accompagnent bien les plats en sauce ou les salades genre salades de viandes, aspics, salade de museau ou de tripes.

INGREDIENTS POUR 4 PERSONNES :

– comptez entre 200 – 250 g de pomme de terre/personne.
– 5cl d’huile neutre
– 1 gros oignon rouge
– 3 gousses d’ail
– thym, laurier, romarin,
– sel, poivre, épices pour pommes de terre.

PROGRESSION :


– lavez, épluchez, relaver les pommes de terre.
– les émincer en tranches de 2 mm (mandoline).
– les réservez dans de l’eau.

– épluchez l’oignon rouge
– le détailler en rouelles
– épluchez l’ail et le dégermer.

CUISSON :

De préférence dans un cocotte en fonte :

– faire chauffer l’huile modérément
– faire suer les oignons (sans coloration)
– ajoutez l’ail et
– ajoutez les pommes de terre égouttées
– ajoutez thym, laurier, romarin
– mouillez avec un verre d’eau.
– cuire avec couvercle.
– un peu de gros et de poivre concassé.

– rectifiez l’assaisonnement.
– ajoutez les épices à pommes de terre à la fin.

SERVICE :

Accompagne bien les plats en sauce ou les salades de viandes, museaux, tripes…

COMMENTAIRES DU CHEF
 

Peut se préparer à l’avance.
Quand nous étions jeunes, nous attendions que la mère ait l dos tourner pour ouvrir le feu un peu plus grand ce qui avait comme conséquence que les pommes de terre prenaient une couleur et un goût des plus exquis.

Illustrations ©  Papy Jipé


Une mandoline est très pratique pour émincer les oignons rouges.

Les rouelles d'oignons rouges plus doux que l'oignon jaune.


On commence par faire suer oignon et ail dans de l"huile ( sans coloration)'

On rajoute les tranches de pommes de terre.


On parfume : thym, laurier, romarin
Un peu de gros sel et de poivre mignonette.

Un verre d'eau.

Trop d'eau et vous obtenez de la soupe
Pas assez d'eau et les pommes de terre risquent de brûler.
Il suffit de surveiller et d'en rajouter au besoin.
Les épices pour pommes de terre à la fin de la cuisson.

Visits: 191

TRIPES DE BŒUF EN SALADE KUTELN SALAT

La viande a toujours été un aliment cher, et l’on peut dire sans trop se tromper, qu’elle deviendra de plus en plus chère.
Ceci s’explique facilement, car l’homme a toujours été tributaire des animaux dont il exploite la force physique ainsi que des « dons » qu’il ne possède pas. (vue, ouïe, rapidité, flair…)
Manger un bœuf correspondait à manger son tracteur !
On attendait donc que le bœuf arrive en bout de course.

Le monde actuel est caractérisé par l’omniprésence de la logique comptable.
On comptabilise absolument tout.
Il vous incombe de vous faire votre propre idée sur cet état de fait.
On comptabilise l’eau que vous buvez.

À quand l’air que vous respirez à …€ le mètre cube ?

Les gens intelligents ont toujours été économes, et ils n’ont pas attendu  le règne des comptables.
Quand on tuait un animal on a toujours essayé d’en utiliser tous les morceaux, de la tête aux pieds, des oreilles à la peau, sans oublier les poils.

C’est dans ce cadre que je voulais replacer la consommation des abats.

Ils sont de deux sortes :

– les abats rouges.
– les abats blancs.

Aujourd’hui, je vous propose une recette de tripes de bœuf préparées en salade.

Les tripes en salade sont une recette alsacienne et des pays de l’Est
Notre région, comptait de nombreux tripiers, je dis bien comptait, car leur nombre est en nette régression.

C’est une profession difficile qui exige une sorte de vocation, mais les tripiers nous offrent des produits qui ont, la plupart du temps, subi une ou des préparations.
La principale qualité des produits de triperie est leur fraîcheur.

En Alsace on trouve des tripes de bœuf, soit entières, soit découpées en fines lanières.
Ce sont ces dernières que nous utiliserons pour préparer notre salade.
 

INGREDIENTS POUR 4 PERSONNES :
 

– tripes de bœuf découpées en lanières. On compte entre 150 à 200 g / personne
– 1 oignon.
Au printemps, on préférera les oignons blancs avec leurs tiges vertes, mais il est également possible de choisir des oignons rouges ou roses selon que l’on apprécie la douceur de l’oignon.

Pour la vinaigrette :

– sel
– vinaigre
– huile

– fines herbes : persil, ciboulette, estragon, coriandre vert

– piment, ou Tabasco si vous aimez
– graines de moutarde.

PROGRESSION :

– lavez les tripes
– laissez les séjourner quelques minutes dans de l’eau vinaigrée.
– rincez.
– égouttez

– préparez la vinaigrette.

– mélangez.

SERVICE :

En accompagnement, on sert souvent des pommes de terre, étuvées ou sautées.

COMMENTAIRES DU CHEF :


Cette recette vient tout droit de mon enfance.
Maman préparait souvent de la salade de tripes en repas du soir.
Il convient de servir la salade très fraîche.
Selon les travaux préliminaires des tripiers, il existe des tripes plus ou moins cuites, donc plus ou moins agréables à déguster.
En préparant la salade un peu à l’avance on favorise l’impregnation.

Actuellement les consommateurs disposent d’un véritable arsenal de vinaigres et d’huiles diverses de quoi faire varier le goût.

Tout est permis.
Vous pouvez mélanger avec des tomates etc…
Personnellement, j’aime bien les graines de moutarde qui relèvent le plat sans imposer un goût trop fort comme celui de la moutarde déjà prête.
A chacun de décider s’il faut ajouter de la mayonnaise, mais je pense que les tripes font parties des abats suffisamment gras.

Cette recette est du même type que celle de la salade de museau voir ICI.

Illustrations © papy Jipé

Tripes bien fraîches en vinaigrette aux fines herbes et graines de moutarde
 


 

Servies avec pommes de terre sautées
Petite rose en tomate voir ICI
 

 

Visits: 2464

SALADE DE MUSEAU DE BŒUF.

Bien oui, ce n’est pas tous les jours dimanche !
Par cette affirmation, je veux avant tout souligner que si la gastronomie comporte des plats pour les jours de fête, il n’en reste pas moins qu’il faut manger tous les jours, donc nourrir quotidiennement avec tous les aléas que cela comporte.

Petite réflexion annexe.

Je vous propose une petite digression qui me semble intéressante.
 

L’histoire nous apprend que les familles riches engageaient du personnel de service.
Ce personnel comptait souvent :

– une lingère qui s’occupait du linge ( lavage, repassage)
– une bonne chargée du ménage.
– une cuisinière.
– éventuellement un jardinier, chauffeur.

Selon l’importance de la famille, une seule personne pouvait cumuler tous les emplois : d’où l’expression «bonne à tout faire. »
 

La préparation des repas était dévolue à la cuisinière.
Son rôle était de veiller à ce que l’on mange bien tous les jours.
Elle régnait souvent en maître, non seulement sur la cuisine, mais aussi sur les estomacs de ses patrons.

Mais la noblesse déclina ; elle fut remplacée par les bourgeois qui possédaient un pouvoir d’achat plus conséquent, tout en regardant souvent d’un œil nostalgique les familles nobles.
A cette époque-là, on commence à s’inviter. Commencent aussi les rivalités car chacun veut éblouir, enchanter, supplanter son voisin.

On demande donc à la cuisinière de préparer des repas hors du commun.
C’est là, que le bât blesse, car les cuisinières avaient avant tout le soucis de la nourriture quotidienne.
On se mit  donc à recruter des cuisiniers qui vinrent remplacer les braves cuisinières qui avaient les pieds sur terre.
Un homme se fanatise plus facilement qu’une femme.

« La femme est l’avenir de l’homme » comme le chante Alain Barrière.
 

Voici une des raisons qui explique que la grande cuisine française est d’avantage le résultat du travail des hommes que celui des femmes qui avaient avant tout le soucis du quotidien.
Sauf exceptions bien sûr, Mesdames les féministes.

Conclusion :
 

Quand on cherche les recettes des  petits plats du quotidien, nous sommes d’avantage dans la cuisine féminine.
 

SALADE DE MUSEAU DE BŒUF.
 

Le museau n’est pas à proprement parler un abat.
Il est classé dans la catégorie des  « issues ».
 
La tête des animaux est d’ailleurs  une partie relativement volumineuse et quelque soit l’animal, on essaie de la préparer.

– tête de veau.
– groin de porc.
– museau de bœuf.

Sans oublier les abats : langue, cervelle, oreille.

SALADE DE MUSEAU à l’alsacienne :

Ma mère, qui avait avant tout le soucis de respecter son budget, préparait régulièrement de la salade de museau.
Chez nous, en Alsace, les tripiers et bouchers font subir à la tête de bœuf un certain nombre de préparations :

– parure.
– habillage.
– rasage.
– cuisson.

Le museau est ensuite vendu découpé à la machine en très fines lamelles.
Il existe des artisans qui vendent le museau déjà assaisonné, et d’autres qui le vendent à l’état brut. C ‘est de ce dernier qu’il sera question.

Ingrédients pour 4 personnes :

– 150g à 200 g de museau/personne.
– 1 gros oignon blanc avec ses feuilles vertes en saison, ou oignon rouge plus doux.
– fines herbes (persil, mais surtout ciboulette, estragon, coriandre….)
– cornichons, si vous êtes amateurs.

Pour la vinaigrette :
 

– sel
– poivre
– piment (facultatif)
– moutarde ou mieux, graines de moutarde (blanches ou noires)
– vinaigre
– huile

PROGRESSION :

On ne peut plus rapide , ni plus facile.

– vous réalisez la vinaigrette avec oignon ciselé
– vous dressez le museau dans un saladier après l’avoir rincé à l’eau légèrement vinaigrée.
– vous mélangez avec la vinaigrette.
– fines herbes à la fin juste avant de servir.

SERVICE :
 

On sert souvent avec un accompagnement de pommes de terre :

– pommes de terre sautées.
– pommes de terre étuvées.
– pommes de terre en friture.
– pommes au four.

COMMENTAIRES DU CHEF

Ce plat est très simple et c’est la fraîcheur du produit qui lui donne toute sa qualité.
L’addition de cornichons n’est pas une obligation, mais leur acidité facilite la digestion.
Les fines herbes apportent une touche agréable.
Je préfère utiliser des graines de moutarde et non de la moutarde déjà prête.
Les grains donnent une texture agréable et leur « explosion » quand on les croque, surprend.

L’important est bien sur la vinaigrette.
Il convient toujours de commencer par le sel qui sera diluée par le vinaigre.
L’huile vient en dernier. Elle ne permet pas de dissoudre le sel.

Actuellement, vous avez le choix entre plusieurs vinaigres aromatisés.
J’avoue avoir un petit faible pour le vinaigre balsamique noir.
Vous pouvez également jouer le jeu de l’association de plusieurs vinaigres et de plusieurs huiles.

Illustrations photographiques © Papy Jipé


Museau de boeuf découpé en fines lamelles
Assaisonnement : une vinaigrette et des fines herbes.
Les graines de moutarde apportent un plus.


Museau en salade servis avec des pommes de terre sautées au carvi injustement appelé cumin.
Voir ICI
Petite rose en peau de tomate voir ICI

Visits: 5510

ASPIC A BASE DE CHARCUTERIE : FACILE ET ECONOMIQUE

Voir tout d’abord l’article sur les aspics cliquez ICI.

Je vous propose de réaliser un aspic à base de charcuteries et de légumes.

Ingrédients pour un aspic pour 4 personnes :

Charcuteries :

Les charcutiers vendent généralement les entames de charcuterie tout simplement parce qu’avec ces morceaux, il est difficile de faire de belles tranches.
La qualité des entames est la même que celle des belles tranches. Ce n’est qu’une simple question de présentation.

Donc :

– 500 g de charcuterie.
– 150 g de carottes.
– 150 g de haricot verts
– 150 g de cornichons.

1 sachet de gélatine en poudre.
Il existe de la gélatine transparente (appelée cristal) et de la gélatine ambrée.
 

Facultativement :

– 5 cl de porto
– fines herbes (ciboulette, estragon, coriandre…)

PROGRESSION :

– les charcuterie seront découpée en petits cubes.
– les légumes seront lavés, épluchés et taillés en petits dés.
– les légumes seront cuits à l’anglaise (départ eau bouillante salée)
– vous les garderez légèrement croquants.
– plongez-les dans de l’eau glacée pour leur garder leur belle couleur.
– les cornichons seront taillés en rondelles.

Tous les éléments seront bien égouttés.
 

LA GÉLATINE :

– suivre les indication du fabricant.

MONTAGE DE  L’ASPIC :

 

– prenez un récipient qui servira de moule (petit saladier, cul de poule etc..)
– versez 5 mm de gélatine dans le récipient et mettez-la au froid.
– quand la gélatine aura prise, disposer les éléments soit en les mélangeant soit par couches.
– remettez le moule au froid pour une demi-heure.
– versez ensuite le reste de gélatine afin de recouvrir à hauteur.
– laissant prendre toute une nuit au froid.

SERVICE :

– posez votre moule dans de l’eau chaude pendant quelques secondes.
– la gélatine va fondre par contact et facilitera le démoulage.
– démoulez sur un plat et décorer avec de la laitue ect..
– décorer éventuellement avant une rose de tomate.

Servir soit en entrée, soit en plat avec une garniture de pommes de terre sautées.

 

COMMENTAIRES DU CHEF :

Un aspic se prépare de préférence la veille pour lui laisser le temps de bien prendre.
Il est intéressant de préparer des aspics individuels, mais c’est juste un peu plus de travail.

On peut inclure un décor (cornichons en éventail) dans la couche de base. Ce décor sera visible au moment du démoulage.


Possibilité de parfumer la gelée avec un peu de porto
On peut inclure des fines herbes hachées entre es éléments de l’aspic.

Si vous avez la possibilité, choisissez de préférence un moule en métal (inox).
Il est meilleur conducteur de la chaleur et facilitera le démoulage.

Illustrations photographiques © Papy Jipé

 


La charcuterie (ici des talons) est découpée en dés.


Carottes et haricots découpés en dés et cuits à l'anglaise.


Cornichons taillés en rondelles


Cornichons pour le décor taillés en éventail.


Préparation de la gelée selon les indications du fabricant.


On arrête aux premiers bouillons


Une première couche de gelée.
Puis les élements.
On verse un peu de gelée.


On continue couche par couche


On remplit avec de la gelée.
Il est plus prudent de préparer la veille


Après avoir trempé le moule dans de m'eau chaude, on pose une assiette pour le démoulage
 


Démoule réussi. On voit le décor à base des éventails de cornichons
 


Pour terminer une petite rose en tomate voir ICI

Visits: 910

ROSE EN PELURE DE TOMATES

Petit truc facile et spectaculaire.
 

Choisir une tomate bien rouge et pas trop mûre.
Prélevez la peau à l’aide d’un couteau d’office, ou d’un rasoir à légumes qui coupe bien.
Commencez côté pédoncule et terminez par la partie bombée.

Posez la peau sur la table.
Roulez la peau sur elle-même en commençant par la partie pédoncule
Poser la «  rose » sur la peau de la partie bombée.

Vous obtenez une rose.

Si vous voulez la conserver, versez quelques gouttes de gélatine dans le cœur de la rose

Illustrations photographique © Papy Jipé

Prélevez la peau d'une tomate en commençant par le côté pédoncule.


Roulez la peau toujours en commençant par le côté péoncule et terminez par le côté bombé


Vous obtenez une rose.
Si vous désirez la consolider versez quelques gouttes de gélatine dans le coeur

Visits: 446