STEAK TARTARE FACON PAPY JIPE

Chaque cuisinier est régulièrement confronté à des problèmes de choix :

– ou il respecte aussi scrupuleusement que possible la recette originale,
– ou il interprète à sa façon la recette par simple choix, ou parce qu’il ne dispose pas des ingrédients, soit x… autres raisons.

Dans ce cas, le cuisinier doit avoir l’honnêteté de ne pas s’attribuer la création de la recette et de rendre à César ce qui est à César.
La « combine » est simple : il suffit de l’intituler steak tartare à ma façon.

Il convient également de ne pas oublier que la cuisine est en constante évolution et que les plats d’hier, ne sont plus forcément au goût du jour d’aujourd’hui ou de demain.

Dans les dernières années, la diététique a pris de plus de plus d’importance. Elle vient souvent bouleverser les recettes originales souvent trop riches en crème, en sucre etc…

Autres constatations :

Quand on étudie l’histoire de la cuisine à travers ses recettes, on constate que la cuisine est animée d’un constant mouvement de balancier entre des périodes de cuisine très sophistiquée (on travaille les essences de…) et d’autres où le cuisinier utilise tout son art à mettre le produit en valeur.

Qu’un cuisinier soit tenté de modifier une recette à sa façon, n’est pas grave dans la mesure où il ne s’attribue pas l’originalité de l’invention de la recette.

Pour terminer ces réflexions, j’aimerais évoquer ce que nous appellerons un cauchemar.
Imaginez ce qui arriverait le jour où tous les restaurants serviraient les mêmes plats exactement de la même façon. Quelle tristesse !
Les cuisiniers ont à mon avis, le devoir de faire évoluer            leur art.

Aujourd’hui, je vous propose ma façon de concevoir le steak tartare et vous expliquant mes choix.

LE STEAK TARTARE :

Un petit coup de folklore.

Le tartare qui chevauche sa monture dans les grandes plaines sans fin.
Sous la selle de la viande qui finira par être triturée au point de devenir tendre et comestible. De la viande crue bien sûr, assaisonnée au dernier moment.

Nous retiendrons de cette image folklorique deux éléments :

– la viande est  crue
– elle est assaisonnée au moment de la manger.

Composition :

– viande de bœuf sans nerf ni tendons donc de la viande de catégorie 1
– combien de viande ?
– comme la viande représente l’essentiel de repas on compte 200 g à 250 g par personne.

De la viande hachée :

C’est là, que nous rencontrons un nouveau problème.

La viande devrait être hachée au couteau (avec deux couteaux en réalité)
Cela se fait encore dans de grandes maisons, mais la plupart des restaurants utilisent de la viande hachée par une machine.

Explication :

Sous l’action des couteaux de la machine qui tournent plus ou moins vite, la viande s’échauffe. La partie protidique perd de se fait son pouvoir d’agglomèrent. Il est vrai que les spécialistes détectent ce changement, mais la plupart des clients ne le remarquent pas.

Parfumons notre viande :

– échalotes ciselées.
– câpres très fines ou câpres hachées .
– poivre vert en conserve.
– oignon vert finement ciselé.( on utilise le vert et le blanc)

Assaisonnement :

– je ne mets pas de sauce Worcestershire, tout simplement parce que je ne l’aime pas.
– Tabasco : je choisis le Tabasco vert plus doux et plus parfumé.
– sel fin.
– piment d’Espelette.
– à la place des œufs, 2 cuillers de mayonnaise.

PROGRESSION :

Dès que l’on travaille de la viande hachée, il faut penser «  sécurité alimentaire » car le fait de hacher la viande augment la surface de contact avec l’air donc les risques alimentaires.

2 solutions :


C’est le cuisiner qui prépare le tout en cuisine. Tout conserver au froid jusqu’au service.


C’est le client ou le serveur qui fait la préparation à table.

COMMENTAIRES DU CHEF.

Travailler de la viande hachée est toujours lié à des risques. Il faut que la viande soit d’excellente qualité et stockée au froid.
Un steak tartare apporte des nutriments qui ne sont pas toujours présents en quantité suffisante dans notre alimentation.

Comme je vous ai prévenu, j’ai adapté la recette à mon goût et il semble que ma façon plaise aux clients.

J’accompagne le steak tartare à ma façon avec des pommes de terre sautées et une salade de saison. Mais, il est également possible de servir le steak tartare en entrée sur des tartines de pain grillé. A ce moment-là, on adapte les quantités.

Illustrations photographiques © Papy Jipé.

 

De gauche à droite :
Tabasco vert, piment d’Espelette
échalote ciselée, oignon vert ciselé, câpres poivre vert
Viande – mayonnaise- sel -piment d’Espelette Le mélnage est fait en cuisine mais il peut également être fait devant le client ou par le client lui même