PIMENT D’ESPELETTE 2 : SA CULTURE 


Cultivez des piments est à la portée de tout bon jardinier pour peu qu’il respecte certaines règles de base.

Qualité des graines :

Il est possible de produire ses graines d’une année à l’autre.
On aura soin de choisir les fruits les plus beaux, les plus sains.
Ces fruits récoltés quand ils sont totalement mûrs, seront enfilés sur une « corde » et mis à sécher.
On contrôlera l’avancement du séchage. La chair des fruits se desséchera et sa couleur deviendra un peu plus sombre. Quand le taux d’humidité sera fortement réduit, les fruits s’écrasent facilement entre les doigts.
C’est à ce moment-là que l’on prélèvera les graines.
Ces graines seront conservées dans des sachets de préférence de papier genre Kraft ou dans des récipients étanches pour éviter qu’ils ne se réhydratent.

Semis des graines :

Le plus simple pour l’amateur est de semer les graines dans des récipients par trop profonds et qui auront été garnis de terre légère riche en matière ayant la faculté de retenir l’eau.
Les graines seront semer peu profondément.
Il est important que la température de la terre soit aux alentours de 22°C

Levée et repiquage.

Les piments font partie des dicotylédones, c’est-à-dire qu’en réalité, la graine est formée de deux parties accolées.
Quand les conditions de germination optimales sont réunies, un germe  se forme.
Ce germe va s’enfoncer dans la terre et alimenter la plantule.
Les deux cotylédones vont se séparer.
On a la fausse impression de voir les deux premières feuilles, mais ce ne sont que les cotylédones.
Ils vont livrer la nourriture nécessaire au développement de la plantule.
Les semis se feront entre fev et avril.

Par la suite la plante formera ses premières vraies feuilles. Quand elle en aura 4, il est temps de les repiquer.
Le plus pratique est de les repiquer en godet ceci facilitera la suite de la culture.
La plante commencera sa croissance d’autant mieux qu’elle bénéficie du climat qui règne dans une serre.
Pour l’amateur, un bord de fenêtre peut très bien convenir.

La mise en place :

Nous avons beau habiter le même pays, les dates des Saints de Glace ne tombent pas au même moment, un peu plus précoce dans le Sud un peu plus tardif dans l’Est.
Les piments ne supportent pas le froid et la moindre gelée leur est fatal.
En Alsace, la dernière des Saintes de Glace est la sainte Sophie qui tombe le 25 mai.
Les jardiniers prudents attendent donc cette date pour repiquer leurs piments et leurs tomates.

 

Petite anecdote :
 

L’adjectif « froid » s’applique à bien des situations.
Il désigne notamment une femme d’un caractère peu accueillant. Une femme froide est une autre manière de dire un femme frigide et les alsaciens aiment jouer sur ce jeu de mot
Quand la « frigide Sophie » est passée, on peut planter les plantes fragiles.

 

Voir photo sur des plantations des piments à Espelette.

Dans mon jardin alsacien, je suis obligé de tuteurer les piments qui « montent » facilement à 1.5 m.
Ils sont de belle taille. Les tiges des plantes sont solides et ligneuses. Elles atteignent  le diamètre d’un manche à balai.

Quand les fruits sont mûrs, c’est-à-dire bien rouge, je les enfile sur des cordes très solides et ils sont mis à sécher.
6 pieds de piments permettent d’assurer les besoins d’une famille de 4 personnes.
Pour l’instant, je n’ai jamais tenter l’expérience moudre les piments. Je les utilise en coupant la quantité nécessaire pour un plat.

Rappelons que la puissance des piments est essentiellement concentrée dans les pépins.
Pour les personnes sensibles à la capsaïcine, il est possible d’enlever les pépins.
N’oubliez surtout pas de bien vous laver les mains avant de vous frotter les yeux.
 

Illustrations photographiques © Papy Jipé


Tout commence l'année précédente quand on récolte les graines.


Les graines sont semées comme celles des tomates.


Elles produisent des plants que l'on repique en godets.


Une fleur déjà fécondée ; on aperçoit le jeune piment.


Plants en attente de plantation


Un plant tous les 40 centimètres.


Le nylon noir limite l'évaporation et la croissance des mauvaises herbes.


Des lignes de piments


Un champ de piments


Il faut du soleil


Un peu comme les vignes


Des tuteurs ou des cordes pour soutenir les piments



Et ça pousse


Les mauvaises herbes aussi Hélas


Un champ bien propre


Il en faut des plants


Les piments mûrs sont séchés au soleil et dans des séchoirs

Une production en augmentation grâce à l'AOC


Piments enfilés sur des cordes comme le veut la tradition


Une quantité de sous produits


Piments séchés à l'ancienne sur les façades