PATRICK LABBE : adieu l’artiste

 

Patrick Labbé : adieu l’artiste.

Jean-Paul Brobeck est un alsacien pure souche. Né dans la « Cité » à l’ombre du clocher Saint Joseph, il a quitté ce quartier à l’âge de 5 ans. Ayant construit sa maison dans la banlieue, Jean-Paul est devenu sausheimois pour une dizaine d’années. Instituteur, Jean-Paul travaillait également dans la presse comme laborantin, rédacteur billingue et photographe. C’est d’ailleurs par le biais de la photographie que Jean-Paul Brobeck acquis une notoriété. Fin des années 60 début des années 70, Jean-Paul a lancé le diaporama en Alsace et remporté de nombreux prix en France et à l’Etranger. (Epinal, Vichy ; Sydney, Londres)

Puis il devint professeur de photographie à l ‘Ecole supérieure de journalisme de Lille : une école prestigieuse qui le mit en contact avec quelques grands personnages de notre époque. Parallèlement à ses activités de journaliste, Jean-Paul exerça également le métier de professeur de cuisine et de restaurateur.

C’est en 2008, qu’il revient s’installer dans sa ville natale Mulhouse. Mais le jeune retraité reste actif. Il publie un livre :

“les histoires de mon patelin” : Editions St Brice.

Il reprend aussi ses activités de diaporamiste. C’est parce qu’ils recherchaient un «  patelin typiquement alsacien que Jean-Paul et son épouse, ont prit contact avec Joseph Haas président du cercle d’histoire de Waldighoffen.

Ils « tournèrent » leur premier film en 2012 et n’arrêtent plus car chaque année, ils mettent en scène de nouvelles histoires.

C’est dans le cadre de ces tournages, que s’est constituée une équipe informelle : personnes qui acceptent de jouer des rôles, de partager des moments de bonheur, de fabriquer parfois les décors et de donner rendez-vous chaque année pour une projection qui ravit les spectateurs devenus fidèles.

PATRICK LABBE, fait partie des acteurs de la première heure.

Un caractère enjoué, un tantinet espiègle, Patrick n’avait pas son pareil pour amuser les gens et les faire rire. Dans « l’histoire du géranium » il joue le rôle de Guschti avec son complice Alain Nacher qui joue le « Changi » Les deux garnements s’en prennent à Henriette. (Marguerite Haller) qui délaisse son entreprise de pompes funèbres pour venir se refaire un moral d’acier.

L’histoire du douanier (2013) a laissé de grands souvenirs quand Jean Eglin (déguisé en douanier, n’a pas même été reconnu par un ami de passage) Patrick Labbé tenait le rôle du contrebandier qui passe et repasse la frontière et vient hanter les nuits du pauvre douanier.

En 2014, on poussa encore un cran supplémentaire quand le groupe se mit à tourner «  l’histoire du Schnaps ». Joseph dénicha un alambic et l’on se mit à distiller, ou du moins à faire semblant pendant que Pascal distillait vraiment.

Ces films sont réalisés avec le cœur. Entre l’idée de départ, l’écriture du scénario, les prises de vues, les prises de sons, il se passe parfois des mois. Ensuite, c’est Jean-Paul qui se colle au montage numérique, à la correction des photos, à la réalisation de la bande sonore. Et l’équipe se retrouve devant l’écran de la salle du forum des associations de Waldighoffen.

Les membres de cette équipe sont actifs dans la vie socioculturelle. Entièrement bénévoles, ils ont toujours refusé de créer une structure officielle.

L’important c’est de passer de bons moments ensemble. De se retrouver autour d’une table dans un restaurant et de voir briller les yeux des gens quand nous présentons notre travail.

Ce sont les paroles de Patrick, toujours prêt, toujours partant pour de nouvelles aventures car il trouvait auprès de ses amis, un équilibre, une valorisation, une raison d’être et des moments qu’il ne trouvait pas forcément ailleurs.

Car Patrick, le rigolard passait par des moments de grande déprime, de doute aussi. Mais les amis étaient là et il savait qu’il pouvait compter sur eux.

Tourner un film, c’est comme prendre quelques jours de vacances !

C’est ainsi que Marguerite Haller résume avec justesse, l’esprit qui anime cette équipe.

On dirait que le sort se plait à venir jouer les trouble-fêtes. Un jour, Jean-Paul qui avait invité Patrick pour souper ne le vit pas venir. Il s’inquiéta et il apprit que Patrick avait été victime  d’un AVC.

Après un séjour à l’hôpital, Patrick rentra chez lui à Landser. Il sortait de moins en moins, ne répondait plus au téléphone. Il s’isola et ne vit plus personne de l’équipe. Fallait-il oublier les jours heureux ?

Mercredi 27 avril, Patrick Labbé nous a quittés.

Adieu l’artiste. Dans nos cœurs continuent à résonner tes éclats de voix et tes éclats de rire, comme si tu continuais à être à nos côtés.

La bande de tes copains.

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