Le topinambour : ce mal aimé au cœur tendre.

« Finalement, il ne faut pas être un paysan expert pour réussir une plantation de topinambours ».

Cette phrase n’est pas gentille du tout.
Elle me fait penser à une autre, tirée de la sagesse populaire alsacienne qui dit :

« Ce sont les paysans les plus bêtes qui récoltent les plus patates les plus grosses ».

Essayons d’y voir un peu plus clair et de trouver l’idée qui se cache derrière les mots.

Commençons par la seconde phrase.
« Ce sont les paysans les plus bêtes qui récoltent les plus patates les plus grosses ».

Quand on jardine, où quand on pratique n’importe quelle autre activité, on retrouve toujours ce que l’on peut appeler :
«  la tête et les jambes. »
(titre d’une émission célèbre.)

En gros, il y a la partie qui agit : les jambes, les mains ect, et la partie qui réfléchit : la tête.
Chaque domaine, demande à ce que l’on maîtrise un certain nombre de connaissances.
Ces connaissances s’accumulent, se complètent, se contredisent parfois comme un grand puzzle.
Il faut savoir garder l’esprit clair tout en gardant les pieds sur terre.

Arrive le jour où l’on a tellement travaillé, que les différentes pièces qui constituent le puzzle finissent par trouver leur place et, ce jour-là, on comprend.

Ce jour-là, on passe des connaissances à la Connaissance.
On voit clair.
Pour certains, ce jour-là, ne peut jamais arriver.

Ce qui fait dire à une autre citation :
« heureux les simples en esprit. »
Heureux ceux qui savent passer à la Connaissance, heureux ceux qui ne se torturent pas avec des questions inutiles, heureux ceux qui ne se compliquent pas inutilement la vie.

Les paysans en apparence les plus bêtes, parce qu’ils ont su évacuer l’inutile, récolteront les pommes de terre les plus grosses.

Pour terminer cette digression qui n’a rien de botanique ni de culinaire, permettez-moi de vous citer une réflexion dont je suis modestement l’auteur :

L’expérience est une sorte de crible qui ne laisse filtrer que l’essentiel.
L’accessoire, le superflu, l’inutile restent dans le tamis.
C’est pourquoi, le geste parfait paraît si élégant, si facile.

Pour en revenir à nos topinambours, la première phrase signifie simplement que la culture de ce légume est réellement facile, donc accessible à tout un chacun.

C’est pourquoi, je réussis également la culture des topinambours dans mon jardin.

Petite histoire personnelle.

Je ne me lance jamais dans rien sans essayer de me documenter.
Cela compte donc aussi pour la culture des topinambours.
La première des choses que l’on m’a dite était un avertissement :

« Le topinambour est comme le muguet.
Tu sais quand tu le plantes, mais ensuite tu n’arriveras plus à le sortir de ton jardin. »

Il est vrai que la culture du topinambour est très facile.
Un trou, un topinambour et le tour est joué.
Le bulbe commence à germer et la plante dresse une tige en l’air qui peut atteindre facilement les 3 mètres.
Si vous avez de la chance, vous verrez apparaître des fleurs jaunes.
Pendant ce temps, le bulbe commence son travail de stockage.
Il joue à l’écureuil qui constitue des réserves.

En automne, les feuilles déclinent avant de disparaître, mais la nature fait bien les choses : les topinambours ne gèlent pas, si bien que vous pourrez les récolter au fur et à mesure des besoins.
Mais, si vous en oubliez, ils se remettront à germer au printemps suivant et voilà comment votre jardin finira pas être envahi.

Cette facilité de culture est responsable d’une part  de la mauvaise réputation des topinambours, car la culture des topinambours a pu être confiée aux femmes et aux personnes âgées pendant que les hommes étaient mobilisés pour faire les guerres (Première et seconde guerre mondiale)
Topinambours et rutabagas sont ainsi devenus bien malgré eux, les symboles de la nourriture en période de guerre et ceci, même pour des gens qui n’ont pas connu directement la guerre.

Il est plus difficile de se débarrasser d’une mauvaise réputation que de se forger une bonne.

Et pourtant : le topinambour possède de nombreux atouts.

Imaginez :

Nous allons imaginer qu’un restaurateur fasse figurer sur la carte de ses menus le mot  “topinambour.”
Quelle horreur !
Il veut nous faire manger des plats de pauvres.
Maintenant, imaginons que le même restaurateur remplace le mot topinambour par :

artichaut de Jérusalem.
Et les clients de dire : nous avons mangé des artichauts de Jérusalem : un légume pas commun.

Or le fin du fin est que le topinambour s’appelle également artichaut de Jérusalem, ou poire de terre ce qui fait tout de suite plus riche.
Logos quand tu nous tiens.

Mais le topinambour ne s’arrête pas en si bon chemin.

Il possède d’autres vertus.

Le topinambour est

– riche en fibres.
– riche en potassium comme la plupart des légumes racines.
– Il possède un indice glycémique intéressant pour l’alimentation des diabétiques.
– Il est riche en fer.
– il facilite le transit intestinal
– il jouerait un rôle dans la prévention des certains cancers.

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COMMENT CUIRE LE TOPINAMBOUR ?

Un gros : comme la pomme de terre avec certaines nuances cependant.

Le topinambour peut être pelé mais sans obligation.
Sa peau est très fine.
Un bon lavage avec brossage suffit.
Cette peau fine explique que le topinambour se dessèche rapidement et doit être conservé en ambiance humique.

Cuisson à l‘eau comme les pommes de terre en robe des champs.
Cuisson en potage.
Cuisson en friture comme les frites
Cuisson à la poêle.( sauter)

COMMENTAIRES DU CHEF :

Le topinambour contient des sucres différents de ceux des pommes de terre.
Ces sucres prennent rapidement de la couleur et risquent de brûler.
Pour éviter ce genre de désagréments, mettez un couvercle dès le début de la cuisson.
Les topinambours cuiront dans leur propre humidité.

Topinambour et huile de noisettes :

On a rapidement remarqué que l’huile de noisettes et topinambour faisaient bon ménage.
Je vous propose, ci-dessous une petite « combine personnelle » pour fabriquez vous même de l’huile de noisettes peu onéreuse.

– Prenez un litre d’huile neutre.
–  Passez 150g de noisettes dans un moulin à café pour les concasser grossièrement.
Il faut éviter de faire de la farine.
– Chauffez une poêle sans matière grasse.
– Faites torréfier les noisettes concassées en prenant soin de ne pas les brûler.
– Versez les dans un récipient pour les faire refroidir.
– Mélangez noisettes et huile.

Vous obtiendrez ainsi une huile non pas DE noisettesmais AUX noisettesqui conviendra parfaitement pour les cuissons.

Les illustrations photographiques sont soumises à © Jean-Paul Brobeck alias Papy Jipé

On récolte facilement plus d’1 kg par pied Pas besoin de peler brossez-les sous l’eau. Topinambour violets.IciLa fleur de topinambour. trouvée sur Wikipédia.Ici des topinambours couleur beige

Lavez, brossez, et coupez en tranches ou quartiers. Dans un poêle avec un peu d’huile. Ne pas oublier de mettre de suite un couvercle. Ils sont cuits. Les épices à pomme de terre conviennent bien.