LA CHOSE CULINAIRE1 : de l’obligation au plaisir. Qu’est ce que l’on mange ce soir ?

Analyse N° 1

 

La satisfaction des besoins alimentaires a toujours été une activité vitale pour l’ Homme et les animaux.
Les herbivores vont à la recherche des endroits propices à la croissance des végétaux qui constituent leur nourriture.
Les carnivores partent à la chasse.

De par sa qualité d’omnivore l’Homme, non seulement
PEUT MANGER DE TOUT,
mais il est
CONDAMNE A MANGER DE TOUT 
parce qu’il ne peut pas synthétiser un certain nombre de nutriments indispensables à sa survie.

Cette double obligation de PEUT et DOIT constitue le paradoxe de l’omnivore.

Les activités de l’Homme ont toujours été dirigées par la satisfaction de ses besoins alimentaires.
Cueillette et chasse sont les deux ensembles de techniques qui assurent l’approvisionnement.

Malheureusement, ces deux techniques sont tributaires du hasard :

– hasards météorologiques qui déterminent la croissance des plantes.
– hasards des rencontres du gibier qui se déplace.
– hasards aussi de la santé et du chasseur et de son gibier.

Nul doute, que ces « hasards » sont à la base d’un sentiment de peur, sentiment de dépendance aussi, qui n’étant pas compris, donne lieu à des pratiques de magie pour s’attirer les bonnes grâces des facteurs que l’on ne contrôle pas.
C’est le début d’une pensée qui conduira à travers l’invention des mythes, vers la naissance d’une forme de pensée religieuse.
C’est pour être moins dépendant, moins soumis, que l’Homme va essayer de prendre son destin en mains, en inventant les premiers rudiments de ce qui deviendra plus tard, l’agriculture et l’élevage.

Pourquoi mangeons-nous ?

La question peut paraître, à première vue, saugrenue.
Nous mangeons parce que nous avons faim !
Qu’est-ce avoir faim ?
La faim est en réalité un  ensemble de messages que nous adresse notre corps pour nous avertir que nous atteignons des limites.
– manque d’énergie.
– manque de chaleur.
– manque ou variation de la teneur en eau.

Ces messages apparaissent de façon graduée, messages  de plus en plus impératifs. En l’absence de réaction, le corps enverra des messages  encore plus forts, (crampes, malaises). Un certain nombre de documents relatifs aux camps de concentration montrent combien les limites peuvent être cependant repoussées.

Manger : c’est bien quand on a de l’appétit.

Il convient de définir la notion d’appétit.

L'appétit est le désir de manger. L'appétit existe dans les formes de vies les plus évoluées pour réguler la quantité d'énergie à apporter pour les besoins du métabolisme. Une absence d'appétit, ou anorexie, est un symptôme commun à de très nombreuses maladies. …

http://fr.wikipedia.org/wiki/Appetit.

Je me permettrai de pasticher :

« Quand l’appétit va… tout va »

Définir l’appétit n’est pas chose très facile, il semble plus facile de définir le non appétit, l’envie de rien, qu’elle soit physique ou psychologique.

Le non appétit maladif ou le non appétit volontaire, conduisent à un fonctionnement de plus en plus perturbé de notre corps avec comme conséquence, un manque de réparation des cellules endommagées et leur non renouvellement périodique.

Il est normal de constater des variations de l’appétit en plus (la boulimie) comme en moins (l’anorexie).

Récompenser le mangeur ?

Le sentiment de satisfaction après un bon repas (chanson : j’ai la peau du ventre bien tendue, merci…) est l’une des manifestations du contentement.
Mais Dame Nature a également inventé : le plaisir de manger. Et c’est là, que les choses se compliquent car un certain nombre de personnes condamnent ce « plaisir animal » et cela justement parce que l’Homme «  devrait aspirer à mieux qu’aux simples plaisirs de la chair. »
A chacun de prendre position face à ce sujet qui prend une tournure morale. A chacun de définir les limites de ce que lui juge comme acceptable.

Elaboration de la nourriture humaine.

Un proverbe allemand dit :
Der Hunger ist der beste Koch »
Traduction
La faim est la meilleure des cuisinières.

Il suffit d’avoir souffert un jour de la faim, pour savoir qu’à ce moment-là, on ne s’encombre pas des détails. On mange pour calmer sa faim.

La peur de manquer, la peur de la faim, qui n’est in fine que la peur de la Mort, a toujours poussé l’Homme à garder la priorité à la satisfaction des besoins de nourriture.
De mauvaises récoltes, des cataclysmes naturels qui viennent tout ravager… et voilà le spectre de la faim qui renaît.

On ne se doute assez de l’importance de l’introduction de la culture de la pomme de terre dans la lutte contre les famines.
Et pourtant, il suffirait d’un petit rien, d’un simple volcan qui rejette trop de cendres pour paralyser les transports aériens.

Adieu, produits venant de l’autre bout du monde. Oh on n’en mourrait pas, mais il suffit d’extrapoler. Jetez tout simplement un coup d’œil sur les cours de la bourse, et en particulier sur les cours de blé, pour comprendre toute leur valeur non pas alimentaire, mais carrément stratégique. On peut à volonté, affamer une partie de la planète. La nourriture peut devenir une arme politique.

La nourriture peur devenir une arme de destruction massive.

L’objet de cet article n’est pas de faire vous faire peur. Il espère tout juste que vous preniez conscience de notre fragilité.

Mais revenons dans nos cuisines !
Au fait : elles remontent à quand nos premières cuisines ?

« En voilà une question qu’elle est bonne ! » dirait le rigolo de service.

Il me semble que le premier acte culinaire a été l’exposition fortuite des aliments au feu.

Qui sait ? C’est peut-être un animal brûlé dans un incendie, des racines chauffées par la savane en feu…

Toujours est-il, qu’à un moment ou un autre, un Homme a du faire une expérience décisive qui lui a montré que de consommer un aliment transformé par l’action du feu, peut augmenter le sentiment de plaisir.

Peut-être aussi que la découverte de l’action du feu n’a été que la satisfaction d’un homme qui avait perdu toutes des dents et qui était devenu incapable de se nourrir d’aliments « non cuits ».

Toujours est–il que le découvreur n’est pas comme on pourrait le croire l’inventeur de la chaîne de magasins des cuisines« électrocuit » mais un ou des anonymes qui mériteraient la légion d’honneur universelle.

Le X° jour Dieu dit : que naisse l’art culinaire.
Il y eut un soir, il y eut un matin et la cuisine apparut !

Permettez-moi de rester sur le mode humoristique, car en même temps que naissait l’art culinaire, on entendit monter vers le ciel, cette clameur, cette litanie quasiment universelle elle aussi :

QU’EST CE QUE L’ON MANGE CE SOIR ?…

 

Fin de la première partie.

(excusez-moi, j’allais écrire faim)
 

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