Hommage à mon pays

 

L’Alsace  vous connaissez ?
Cette terre de France tellement convoitée ;
Un jardin du côté du soleil levant,
Un jardin qui a fait couler tellement de sang.

L’Alsace vous connaissez ?
Du moins par quelques clichés :
Les cigognes sur la cheminée,
Et la choucroute que l’on a hâte de dévorer.

L’Alsace vous connaissez ?
Avec ses montagnes que l’on appelle « ballons »,
Parce qu’en Alsace tout est rond,
Comme le ventre de l’hôtelier
Qui se met en quatre pour vous contenter.

L’Alsace vous connaissez ?
Ce pays qui flirte avec les frontières ;
De chaque côté nos gars se connaissaient
Et pourtant on les a obligés à se faire la guerre.

L’Alsace vous connaissez ?
Le patois rude qui confond les « P » et les « T »
Chez nous, les bicyclettes ont des « pétales » et s’appellent "vélos" ;
Mais croyez-moi, il fait souvent beau.

L’Alsace vous connaissez ?
Par ses vins qui sont réputés,
Par le Kougelhopf du petit déjeuner,
Et le Schnaps qui vous fait délirer.

L’Alsace vous croyez la connaître,
Mais laissez-moi en douter.
Que savez-vous de la dernière guerre,
Et des blessures qu’elle a infligées ?

 

Savez-vous que plus de cinquante après,
Il y a encore des blessures mal cicatrisées.
Savez-vous que plus de cinquante ans après,
Il existe des sujets que l’on ne doit pas aborder.

Et l’Alsacien qu’en savez-vous ?
De cet homme qui a lutté pour rester debout,
De cet homme qui a choisi d’être Français,
Une nationalité qu’il a désirée.

Et pour être admis par la mère Patrie,
Souvent ses fils ont payé de leur vie.
C’est parce qu’être Français nous voulions,
Que la grand-place de Mulhouse s’appelle « Place de la Réunion ».

En Alsace, on fête le 14 juillet,
En écoutant des disques venus d’outre-Rhin.
Les Alsaciens en avance sur leur temps
Ont certainement été les premiers européens.

Ne dites pas d'eux qu'ils ont le cul entre deux chaises ;
Parlez de leur cœur qu’ils doivent et savent partager,
Comme leurs églises qui sont œcuméniques,
Tour à tour, protestantes puis catholiques.

Car l’Alsace est un pays de passage
Qui porte les stigmates dans ses paysages ;
Et même si parfois vous vous moquez des Alsaciens,
Sachez que malgré tout, ils ont le cœur sur la main :

Une main prête à se tendre,
Un cœur prêt à accueillir
Ceux qui acceptent d’écouter la vérité.
Un cœur qui sait s’ouvrir

A tous ceux qui savent aimer.

©  Jean-Paul Brobeck

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