Chemin faisan…

Chemin faisan…

Oh ! t’as besoin d’un thé ?

Une tisane ?
Non un thé.
Un thé à quoi ?
Un thé à faisan.
Mais faisan n’a pas de thé !
Mais chemin faisan en a un.
Quoi chemin a un thé ?
Non pas chemin mais faisan…

Dialogue de sourds
Nous reparlerons une autre fois de la réforme de l’orthographe.

Aujourd’hui, je vais vous raconter une histoire véridique de faisan       ( sans t) que j’ai rencontré ( enfin si j’ose dire) sur mon chemin.

Voilà, vous allez fermer les yeux et écouter mon histoire. De cette façon, nous laisserons les histoires d’orthographe aux spécialistes.

Je venais de passer quelques jours de vacances dans mon Alsace natale. J’avais pris la route sans le moindre regret, laissant derrière moi la grisaille légendaire du Nord. Il en était ainsi, chaque fois que quelques jours de vacances me permettaient de m’évader. Aussi longtemps qu’il suffisait de quelques heures de voiture pour m’échapper au quotidien, je continuais à garder l’espoir d’un retour.

C’est ça ! Quand l’espoir subsiste, on supporte mieux.
L’aller, entendez par là, le trajet Dunkerque – Alsace, se passe toujours dans une sorte d’euphorie. La route semble d’ailleurs moins longue. C’est une autre paire de manches quand il faut remonter dans le ch’Nord. Mais je pense que c’est avant tout, les premiers kilomètres qui posent problèmes, avec l’impression d’être obligé. Ensuite, on tombe dans une sorte de routine. Les kilomètres défilent. Je dirais même qu’au fur et à mesure que l’on approche du but, on semble retrouver ses repères que je qualifierais de familiers.

Depuis les accords de Schengen, il n’y a plus de queue aux frontières. Raison de plus de prendre l’autoroute qui serpente à travers les Ardennes.
Les kilomètres s’étaient mis à défiler, et je n’étais pas trop loin de l’entrée de Bruxelles. D’ailleurs, je vous le confie, il y a des heures où il vaut mieux ne pas passer par la capitale. A certaines heures, les embouteillages vous font perdre beaucoup de temps.

Je roulais donc allègrement quand je me mis à dépasser une voiture, pendant qu’une autre me dépassait.
Histoire de l’arroseur arrosé version bagnole.

Nous étions donc, excusez du peu, trois voitures de front, quand un faisan, certainement suicidaire, se mit en tête de traverser l’autoroute.
Il rata la première voiture, mais il n’eut pas le temps d’atteindre la troisième voie.
J’entendis un choc de mauvais augure.

Je me suis donc arrêté sur le premier parking.
Je constatais un trou dans la calendre de ma voiture. Alors j’ai cherché le faisan. Rien !
J’ai remis le moteur et marche et, à ma grande surprise, je vis voler des plumes ! C’est lors de la troisième tentative du même acabit, que j’ai fini pour dénicher le faisant derrière le radiateur de ma voiture.

Tant qu’à faire, je vais le manger !
Et il finit son voyage dans le coffre dans un grand sac poubelle !

Un sac poubelle ! Encore une prémonition je suppose, car le faisan se révéla immangeable, sa bile éclatée avait parfumé les chaires d’une odeur très peu comestible.

Dites-moi ce que vous mangez,
Et je vous dirais ce que vous êtes

Mais du faisan au prix d’une calendre.
Non merci !

Visits: 256