CHAMPIGNONS ATTENTION DANGER

Cette année, ils se sont fait attendre.
Qui ça ?
Les champignons bien sûr.

Un été trop chaud, une pluviosité insuffisante : rien de bon.
Les mycologues piaffaient d’impatience.

Mais voilà, tout finit par arriver.
Je ne sais qui a fait  la danse de la pluie.
Mais elle a réussi à attendrir les nuages.
Les voilà qui pleurent abondamment.
Et ce n’est pas pour nous déplaire.

Dans bien des régions, la terre était craquelée tellement qu’elle avait soif.
Dans d’autres, les poissons nageaient tristement le ventre à l’air, tellement que le niveau de l’eau des rivières avait baissé.
On avait même été obligé d’interdire l’arrosage des jardins.

Alors vous pensez, ce n’était décidément pas un temps à sortir un champignon.

Mais la vie est beaucoup plus coriace qu’on ne le pense.
Les premières gouttes qui se mirent à tomber, et voilà la Vie qui reprend.
Paysans et jardiniers retrouvent le sourire.
Les pêcheurs préparent leur canne.
Et les mycologues saisissent leur paniers.

S’il n’y avait que les mycologues avertis, ce ne serait pas grave.
Non, il y a tous les autres, les amateurs, et là il y a lieu  de lancer un cri d’alarme

CHAMPIGNONS : ATTENTION DANGER !

Les journaux, les magazines et jusqu’à la télévision, tous les médias essaient d’alerter.
Le Point a titré :
« les intoxications poussent comme les champignons. »
En temps normal, les centres antipoison enregistrent entre 4 et 90 intoxications hebdomadaires.
Et voilà   qu’en seulement  quinze jours, ils viennent d’en enregistrer  493.

Il est donc grand temps de se poser
QUELQUES BONNES QUESTIONS.

Les champignons ont toujours intrigué les Hommes.
On les dit « nés de la pluie et de l’orage ».
En l’absence de connaissances scientifiques, les hommes ont toujours remarqué que les champignons montraient le bout de leur chapeau quand une bonne pluie mettait fin à une journée de canicule.
Dès le départ, les hommes ont aussi noté que certains champignons étaient dotés de pouvoirs particuliers qui leur permettaient d’envoyer dans l’au delà un rival ou un concurrent.
Les champignons furent donc classés dans le même paquet que les sorcières, les grigris et autres pratiques magiques.

Les sorcières de préférence, car avant l’invention des grands chefs, ce sont les femmes qui préparaient le « rata » quotidien.
De ce fait, elles étaient aux premières loges pour mitonner avec amour et délicatesse :
une fricassée de dinosaure avec sa garniture forestière.
De quoi, finir dans une tombe pour les consommateurs et sur le bûcher pour la cuisinière.

TRÊVE DE PLAISANTERIE

J’allais écrire « crève de plaisanterie ».
Si « on  ne badine pas avec l’amour
on ne plaisante pas avec les champignons. »

LES CHAMPIGNONS C EST DU SERIEUX :

Il existe des milliers d’espèces de champignons.

Heureusement, la plupart sont tout petits, voire microscopiques.
Mais, ce n’est pas parce qu’ils sont petits qu’ils ne commettent pas d’immenses dégâts.

EDF doit changer de nombreux câbles en cuivre attaqués par les champignons.
Les viticulteurs sont eux aussi victimes des champignons.
On parle de véritables attaques cryptogamiques. Il faut traiter.
Et jusque dans le jardin et le verger il faut veiller et traiter.
Saviez-vous que nous amis «brexiteurs» étaient les plus grands buveurs de café ?
Ils en buvaient tellement qu’ils étaient obligés d’en planter de plus en plus intensivement, jusqu’au jour où les champignons se dirent «  il y a bon » en ravageant les plantations.
Seule solution, tout arracher et planter, je vous le donne en mille : des arbustes pour récolter du thé.

Heureusement, qu’il existe aussi quelques champignons de taille telle qu’on peut les voir :

On parle de champignons macroscopiques.
Seulement voilà, les champignons sont comme les gens : il y en a des bons, des gentils et des vilains, voire des mortels.

Une histoire toute personnelle.

J’étais au collège en 6° et j’ai eu la chance de tomber sur un professeur de sciences qui avait compris que le travail des enseignants ne s’arrête pas à la porte de l’école.
Cet homme organisait en automne, des sorties en bicyclette : rendez-vous la forêt.

Il nous parlait des arbres, des fleurs, du rôle de l’humus et bien sûr des champignons.

Je me souviens de la tête de ma mère, le jour où j’ai rapporté mes premiers champignons.
Couleur gris, brun et noir. Peu engageant à première vue.
Et de plus, un nom à ne pas sortir une assiette : trompettes de la mort.
Allez avoir de l’appétit avec un nom pareil.

Ce soir-là, nous avons mangé du bout des dents et, oh miracle : nous avons survécu.
Ce fut le premier pas vers la mycologie.

C‘est ainsi que nous avons pris l’habitude de nous promener en forêt, les yeux rivés au sol, un panier à la main.
Comme toujours, on est un tantinet pressé quand on aborde une nouvelle passion.
Un jour, j’ai été victime d’une bonne diarrhée, une purge mémorable qui m’apprit qu’il faut toujours être prudent.
Ce fut une chance qui non seulement « lava » mes intestins, mais aussi ma tête en la remettant bien sur mes épaules.

Depuis, je trouve un bonheur simple de me promener dans les bois, avec mon panier.
Depuis, j’organise aussi des sorties en forêt avec mes collègues et amis.
Le but n’est pas seulement de trouver des champignons, mais d’apprendre à les identifier.
Recevoir et savoir redonner.
Je pense à mon ancien professeur.

Le domaine des champignons est tellement vaste que l’on n’a jamais fini d’apprendre.
Et je dis bien apprendre, et pas faire semblant.
Il faut combattre toutes ses croyances absurdes et dangereuses de la cuiller en argent qui noircit et de la limace qui indique que le champignon est comestible.

SEULE UNE VRAIE CONNAISSANCE EST GARANTE D UN SAVOIR 

Et encore !
Le monde du vivant est caractérisé par des évolutions constantes.
Il existe des mutations, des hybridations, des adaptations etc…

On n’est sûr de pas grand chose.

On a compté 493 intoxications !
C’est à dire 493 victimes.
On peut aussi dire 493 personnes qui se sont contentées d’en savoir superficiel.

Le seul savoir est celui qui vous apprend que l’on ne sait jamais totalement tout,
autrement dire, que l’on ne sait rien si on ose se contenter d’un à peu près.

J’aime la mycologie car c’est un domaine ou l’on ne «  frime » pas
Rien ne sert de faire semblant.
Rien ne sert  de « blablater »

Devant l’assiette, il faut savoir si l’on mange ou pas.

L’autre soir, j’ai certainement dû rêver,
J’ai assisté à une réunion politique.
Où, quand, pourquoi, … je ne le sais pas.
Je vous l’ai dit : c’était un rêve.

Mais, il me semble avoir entendu le président dire :

Dorénavant il faudrait introduire un peu de mycologie dans la politique.
Fini le blabla
Il faut en arriver aux faits.
Mange ou ne mange pas
Vote ou ne vote pas

Mais je vous l’ai dit
C’était un rêve.

Les illustrations photographiques sont soumises à © Jean-Paul Brobeck alias Papy Jipé.

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Votre pire ennemi : l’amanite phalloïde
C’est la mort à coup sûr.
Il est beau le champignon sorti des dessins animés
Son nom : amanite tue-mouche.
Si vous avez de la chance, c’est l’hôpital, sinon, c’est le paradis.
Difficile à confondre : voici la trompette de la mort.
Contrairement à son nom, elle est comestible.
Le pied de mouton se reconnaît aux ” petites pointes” sous le chapeau.
Excellent avec un peu de viande de veau.
Le lycoperdon perlé aussi appelé pêt de nonne.
Bon, quand il est jeune.
Un des meilleurs : la girolle ou chanterelle, mais attention il existe des champignons qui lui resembent sans être comestibles. Le coprin chevelu. Bon mais évitez de le manger en buvant de l’alcool. Le bon vieux papy : le bolet. Les vers l’adorent aussi.Un ovni ! L’anturus pousse dans les champs de coton.
Que fait-il chez nous ?
Les spores ont été apportées dans les uniformes des soldats américains.Le roi, ou mieux la reine : la truffe.

On le trouve surtout dans les magasins et à des prix !!!

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